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Fiches pratiques Gérer ses salariés Comité social et économique Démission d’un membre du CSE : quelles incidences ?

Démission d’un membre du CSE : quelles incidences ?

Léna Cazenave - Image

Léna Cazenave

Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille. 
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.

Le CSE est l’instance représentative du personnel, dirigée par l’employeur et composée d’une délégation élue, généralement élue pour un mandat de 4 ans. La démission d’un membre du CSE constitue une situation encadrée par la législation.

Vous souhaitez démissionner du CSE ? Vous vous interrogez sur les formalités à remplir pour démissionner ? Vous êtes employeur et souhaitez savoir comment réagir à une démission du CSE ? On fait le point pour vous.

Mini-Sommaire

Qu’est-ce que le CSE ?

Le comité social et économique (CSE) est l’instance de représentation du personnel regroupant l’employeur et les membres élus. Le CSE a un rôle consultatif et se place en porte-parole des salariés de l’entreprise.

Il donne son avis avant que l’employeur prenne des décisions importantes sur le travail, les conditions de sécurité, la santé ou tout changement qui pourrait impacter le quotidien des employés.

☝️ Bon à savoir : depuis le 1er janvier 2020, toutes les entreprises d’au moins onze salariés doivent avoir un Comité social et économique (CSE). À défaut, l’employeur s’expose à une sanction de 7.500 euros.

Les missions du CSE varient en fonction de la taille de l’entreprise :

  • Dans les entreprises de 11 à 49 salariés, le CSE reprend les fonctions des anciens délégués du personnel.
  • Dans les entreprises de 50 salariés ou plus, le CSE assume les attributions des anciens délégués du personnel, du comité d’entreprise, et du CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité, et de Conditions de Travail).

L’élection du CSE permet de nommer les membres titulaires et suppléants. En principe, les membres sont élus pour une durée de 4 ans. Cependant, il arrive qu’un membre du CSE démissionne en cours de mandat.

Un membre du CSE peut-il démissionner ?

Un membre du CSE, qu’il soit titulaire ou suppléant, peut démissionner de son mandat à tout mandat, sans impact sur son contrat de travail.

Plusieurs raisons peuvent pousser un élu du CSE à démissionner. Des tensions avec les autres membres, voire une surcharge de travail ou tout simplement le départ de l’entreprise peuvent être à l’origine d’une démission d’un élu du CSE.

Outre la démission du membre du CSE, la loi prévoit une cessation du mandat dans l’un des cas suivants :

  • le décès du membre du CSE ;
  • la rupture du contrat de travail du membre du CSE ;
  • la perte des conditions requises pour être éligible en tant que membre du CSE.

Quel délai de préavis pour la démission d’un membre du CSE ?

Il n’existe pas de préavis en cas de démission du CSE ou de l’un de ses membres. Ainsi, la démission d’un mandat au CSE prend généralement effet dès réception du courrier par le président, sauf si une date ultérieure est mentionnée.

⚠️ Attention : aucun préavis n’est prévu par le Code du travail, mais le règlement intérieur du CSE peut imposer des dispositions spécifiques, comme un délai de préavis en cas de démission.

Quelle est la procédure pour donner sa démission du CSE ?

La procédure pour donner sa démission du CSE est relativement simple, sans formalisme particulier.

Le formalisme pour démissionner du CSE

Aucune obligation légale ne s’impose au démissionnaire du CSE. Il peut :

  • Démissionner oralement en informant le président d’instance (l’employeur ou son représentant) de sa décision.
  • Rédiger une lettre de démission du CSE destinée au président d’instance et au secrétaire du CSE. Cette lettre peut être envoyée en recommandé avec accusé de réception ou remise en main propre contre récépissé. La rédaction d’une lettre est à privilégier par rapport à la démission orale, puisqu’elle permet de lever toute ambiguïté sur la décision de démissionner de l’élu du CSE et de prouver sa date d’effet.
  • Démissionner lors d’une réunion du CSE en l’inscrivant à l’ordre du jour. Dans ce cas, le procès-verbal de la réunion doit mentionner la démission du membre. Même si le sujet peut être discuté pendant la réunion, aucun membre du CSE ne peut s’opposer ou refuser la démission.

Rappelons que, même si la loi ne prévoit aucune disposition particulière quant à la démission d’un membre, le règlement intérieur du CSE ou un accord collectif peut prévoir une procédure à suivre, qui s’impose, le cas échéant, au démissionnaire.

📝 À noter : la démission du CSE est entièrement libre. Le démissionnaire n’a pas à justifier sa décision et n’a pas besoin de l’autorisation de l’employeur ou d’un autre membre du CSE.

La démission d’un membre du CSE prend effet dès que le président est informé et les fonctions cessent immédiatement. Aucun réunion ni procès-verbal n’est nécessaire pour formaliser cette démission.

Modèle de lettre de démission d’élu CSE

Il n’existe pas de modèle unique de lettre de démission du CSE, puisqu’il n’y a pas de formalisme particulier. Vous pouvez librement vous inspirer de notre modèle de lettre de démission d’un mandat CSE à retrouver ci-dessous, que vous devez adapter à votre situation.

Que doit faire l’employeur suite à la démission d’un membre du CSE ?

En cas de démission du CSE, de nouvelles élections peuvent être organisées en fonction de la situation. En effet, lors d’une démission d’un membre du CSE, les conséquences diffèrent en fonction du poste occupé par le membre démissionnaire, et le nombre de démissionnaires.

S’il s’agit d’un membre de la délégation du personnel, il doit être remplacé. Ce remplacement ne peut être décidé ni par l’employeur ni par un autre membre du CSE.

Toutefois, la loi ne prévoit pas le remplacement des suppléants devenus titulaires en cours de mandat. Seules une convention collective ou une clause de protocole préélectoral peuvent organiser un tel remplacement en faisant appel aux candidats non élus.

La démission du titulaire du CSE

La démission d’un titulaire modifie la composition du CSE. Ainsi, en cas de démission d’un titulaire du CSE, son remplacement doit être organisé : c’est un suppléant qui devient titulaire jusqu’aux prochaines élections. Les règles de remplacement du titulaire sont très précises et vous ne pouvez pas y déroger.

Ce suppléant doit être :

  • Le suppléant élu, issu de la même liste d’organisation syndicale que le démissionnaire, avec une priorité pour l’élu de la même catégorie professionnelle.
  • À défaut, un candidat non élu à l’élection, mais présenté par la même organisation syndicale, et qui vient sur la liste immédiatement après le dernier titulaire élu.
  • Soit, à défaut, un suppléant élu qui n’appartient pas à la même organisation syndicale, mais qui est de la même catégorie professionnelle et ayant obtenu le plus grand nombre de voix.

La priorité est donc donnée à l’organisation syndicale : un suppléant non élu, mais présent sur la même organisation syndicale que le démissionnaire est privilégié par rapport à un suppléant élu n’appartenant pas à ce syndicat.

La démission du secrétaire du CSE

Le secrétaire, tout comme le trésorier du CSE, peut également démissionner à tout moment de son mandat, sans justification. Pour le remplacer, une nouvelle élection a lieu. Le vote peut se tenir à l’occasion d’une réunion du CSE. Ce sont les membres titulaires qui élisent le nouveau secrétaire, qui peut tout à fait être le secrétaire adjoint du démissionnaire.

La démission du suppléant du CSE

La loi ne prévoit rien quant au remplacement du suppléant CSE ayant démissionné. Ainsi, si le règlement intérieur ou les conventions collectives ne prévoient aucune procédure particulière à ce sujet, le CSE peut remplacer, ou non, le suppléant démissionnaire.

La démission collective du CSE

Une démission collective du CSE, impliquant tous les membres titulaires et suppléants, est un acte fort souvent motivé par un climat social tendu. Elle oblige l’employeur à organiser des élections partielles, sauf si cela survient dans les 6 mois précédant la fin du mandat.

📌 À retenir : l’employeur doit organiser des élections partielles si un collège électoral n’est plus représenté ou si le CSE perd au moins la moitié de ses membres titulaires.

Pour en savoir plus sur le fonctionnement du CSE, n’hésitez pas à consulter nos fiches pratiques sur les différentes missions du CSE ou sur les heures de délégation du CSE.

FAQ

Quels sont les 4 rôles du CSE ?

Les 4 rôles principaux du CSE sont :

  • la représentation du personnel auprès de l’employeur ;
  • la consultation et la négociation avec l’employeur ;
  • la protection de la santé et de la sécurité au travail (veille à la mise en place de protections efficaces) ;
  • l’exercice du droit d’initiative (proposer des actions pour améliorer les conditions de travail et le bien-être des salariés).

Quelle différence entre l’information et la consultation du CSE ?

L’information du CSE consiste à transmettre des données ou informations sans demander d’avis. La consultation du CSE, quant à elle, implique que le CSE émette un avis motivé, bien que l’employeur ne soit pas toujours tenu de le suivre.

Qu’est-ce qu’une résolution du CSE ?

Une résolution du CSE est une décision collective prise par ses membres lors d’une réunion, souvent après un vote. Elle formalise la position ou les actions du CSE sur un sujet précis, souvent à la suite d’une consultation. 

Principales sources législatives et réglementaires :

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