
Quelles sont les missions du CSE ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Les instances représentatives du personnel occupent une place particulière dans les entreprises. Pendant longtemps, plusieurs entités dotées chacune de la personnalité morale, avec des règles et un budget spécifiques ont travaillé côte à côte. On comptait alors parmi elles, le CHSCT. Désormais, CHSCT et CSE se confondent en une seule et même instance représentative. Mais qu’est-ce qui a vraiment changé ? C’est ce que nous vous proposons de voir dans cet article.
Mini-Sommaire
Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) était une instance représentative du personnel obligatoirement présente dans les entreprises ayant au moins 50 salariés.
La composition du CHSCT était la suivante :
Selon le Code du travail, la mission du CHSCT était alors de : “contribuer à la prévention et à la protection de la santé physique et mentale et de la sécurité des travailleurs de l'établissement et de ceux mis à sa disposition par une entreprise extérieure, de contribuer à l'amélioration des conditions de travail, notamment en vue de faciliter l'accès des femmes à tous les emplois et de répondre aux problèmes liés à la maternité, de contribuer à l'adaptation et à l'aménagement des postes de travail afin de faciliter l'accès des personnes handicapées à tous les emplois et de favoriser leur maintien dans l'emploi au cours de leur vie professionnelle et de veiller à l'observation des prescriptions légales prises en ces matières.”
🛠️ En pratique : le CHSCT réalisait des analyses des risques professionnels, des enquêtes relatives aux accidents ou encore intervenait pour la prévention du harcèlement moral.
Il avait également un rôle consultatif puisque le CHSCT devait être consulté pour les décisions relatives aux projets d’aménagement modifiant les conditions de travail, les projets d’introduction de nouvelles technologies, etc.
Depuis le 1er janvier 2020, le CHSCT a disparu au profit du comité social et économique (CSE). En effet, le CSE centralise les missions qui étaient auparavant confiées aux délégués du personnel, au comité d’entreprise (CE) et au CHSCT. Par conséquent, en 2025, le CHSCT n’existe plus.
Cependant, dans certaines entreprises ayant un effectif important, on trouve une commission santé sécurité et conditions de travail (CSSCT).
La première différence entre le CHSCT et le CSE concerne les entreprises qui ont l’obligation de mettre en place une telle instance. En effet, si le CHSCT concernait les entreprises dont l’effectif sur 12 mois consécutifs était de 50 salariés ou plus, le CSE est obligatoire dans toutes les entreprises dont l’effectif est supérieur à 11 salariés. Par conséquent, le CSE doit être mis en place dans davantage d’entreprises que le CHSCT.
Le CSE est présidé par le chef de l’entreprise et le nombre de membres élus dépend du nombre de salariés dans l’entreprise. De plus, un référent harcèlement doit être désigné parmi les membres du CSE en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes doit être désigné. Il s’agit là aussi d’une différence avec le CHSCT.
📝 À noter : la durée du mandat des membres du CSE est de 4 ans.
En outre, puisque le CSE regroupe les délégués du personnel, le CE et le CHSCT, ses missions sont plus étendues que celles qui étaient confiées au seul CHSCT. Ainsi, la délégation du personnel doivent informer l’employeur des réclamations individuelles ou collectives relatives :
De plus, la délégation du personnel du CSE doit encourager les mesures en faveur de la santé, de la sécurité et des conditions de travail des salariés. Tout comme le faisait le CHSCT, elle réalise des enquêtes sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.
Par ailleurs, le CSE a un droit d’alerte qui lui permet d'interroger l’employeur en cas d’atteinte aux droits des personnes, de danger ou de risque grave et imminent.
De son côté, l’employeur doit présenter aux autres membres du CSE la liste des actions de prévention et de protection prévues par le document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP).
📝 À noter : tout comme l’étaient les élus du CHSCT, les membres du CSE sont des salariés protégés.
Enfin, dans les entreprises de plus de 50 salariés, le CSE se voit attribuer des missions complémentaires. Par exemple, en matière de santé et de sécurité, le CSE doit :
📌 À retenir : CHSCT et CSE sont donc bien deux organes distincts. Ils appartiennent même à deux régimes différents. Le CSE a ainsi permis de fusionner les différentes entités de représentation du personnel dans les entreprises. Il est désormais le seul à avoir la personnalité juridique. On retrouve le CHSCT sous forme d’une commission déléguée du CSE, appelée CCSCT, qui n’est pas obligatoire dans toutes les entreprises. Toutefois, les missions qui lui sont attribuées sont sensiblement les mêmes que celles que pouvait avoir le CHSCT en son temps.
Au sein de certains CSE, une commission santé sécurité et conditions de travail (CSSCT) doit être créée. C’est le cas pour les CSE présents dans les entreprises dont :
Par ailleurs, la création d’une CSSCT peut être imposée par l’inspection du travail, sous certaines conditions :
☝️ Bon à savoir : la CSSCT agit sur délégation du CSE et sous son contrôle pour toutes les questions liées à la santé et la sécurité des salariés. Les missions du CSSCT sont donc définies par le CSE.
Le CHSCT, nouvelle version, c’est-à-dire le CCSCT, dont les membres sont désignés par le CSE a pour rôle de :
D’autre part, le CCSCT doit prévoir les aménagements pour faciliter l’accès aux emplois pour les personnes handicapées. Cette commission du CSE dispose également d’un droit d’alerte en cas de danger grave et imminent pour la santé publique.
Notons que la CSSCT se compose de l’employeur ou de son représentant et d’au moins 3 représentants du personnels choisis parmi les membres du CSE. Des experts peuvent également être consultés par la CSSCT pour mener à bien sa mission comme :
Au regard de l’importance de sa mission pour la protection de la santé et de la sécurité des salariés, la CSSCT dispose d’un droit d’alerte en cas de danger ou de risque imminent.
🛠️ En pratique : la CSSCT est ce qui se rapproche le plus de l’ancien CHSCT, mais elle n’est pas présente dans toutes les entreprises.
CHSCT est l’acronyme de comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail. Il s’agit d’une instance représentative du personnel qui a disparu depuis le 1er janvier 2020 et qui a été remplacée par le comité social et économique (CSE).
Le nouveau nom du CHSCT est le comité social et économique (CSE). En effet, depuis le 1er janvier 2020, le CSE a repris à lui seul les missions qui relevaient du CHSCT, mais aussi des délégués du personnel et du comité d’entreprise.
Le CHSCT était obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés. Depuis qu’il a été remplacé par le CSE, sa présence est obligatoire dans les entreprises de plus de 11 salariés. De plus, les entreprises de plus de 300 salariés doivent obligatoirement nommer une commission santé sécurité et conditions de travail (CSSCT) au sein du CSE.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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