Conditions générales de vente : tout savoir sur les CGV
Contrat de vente : quelles sont les obligations légales des professionnels ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Le contrat de vente fait partie des contrats commerciaux. Il unit un acheteur et un vendeur pour l’échange de biens ou de services. Il définit les termes et conditions de la transaction, assurant ainsi la clarté et la sécurité pour les deux parties.
Qu’est-ce qu’un contrat de vente ? Quelles sont les conditions de formation d’un contrat de vente ? Est-ce obligatoire de faire un contrat de vente par écrit ? Quelles différences contrat de vente entre professionnels et contrat de vente entre professionnel et consommateur ? Comment rédiger un contrat de vente ? Comment mettre fin à un contrat de vente ? Que se passe-t-il en cas de non-respect du contrat de vente ? Legalstart vous aide à y voir plus clair.
Mini-Sommaire
Qu’est-ce qu’un contrat de vente ?
Le contrat de vente, dans le cadre des relations commerciales, est une convention par laquelle une partie s'engage à livrer un bien et l'autre à en effectuer le paiement. Ce type de contrat unit deux professionnels généralement : un vendeur répond aux besoins d'un acheteur en fournissant un produit ou un service dont il a besoin.
🛠️ En pratique : par exemple, un contrat de vente peut concerner une machine de production ou des pots de peinture pour aménager de nouveaux locaux. On parle alors de contrat de vente de biens, par opposition au contrat de prestation de services. Ce contrat peut également inclure des fournitures indispensables.
Les contrats de vente entre professionnels doivent respecter les mêmes principes fondamentaux que ceux destinés aux consommateurs. Les deux parties doivent donner un consentement libre et éclairé.
Chaque professionnel doit également respecter certaines obligations : le vendeur doit livrer la commande à l’acheteur, et ce dernier doit payer les frais dans les délais convenus.
⚠️ Attention : il est important de ne pas confondre un contrat de vente avec un contrat d'entreprise. En effet, bien que les deux types de contrats unissent des professionnels, le contrat d'entreprise implique la création d'un bien spécifique pour l'autre partie. Il ne s'agit pas d'une vente standard, mais d'une vente personnalisée, nécessitant un processus de fabrication adapté aux besoins spécifiques du client.
Quelles sont les conditions de formation d’un contrat de vente ?
Pour former un contrat de vente de biens entre professionnels, plusieurs conditions essentielles doivent être remplies :
- s’accorder sur le bien et le prix ;
- valider les caractéristiques du bien vendu ;
- définir le prix ;
- valider le consentement des parties ;
- avoir la capacité de contracter ;
- et signer le contrat.
S’accorder sur le bien et sur le prix
Le contrat de vente est formé dès que les parties s'accordent sur le produit ou le service à vendre et sur le prix.
📝 À noter : cet accord peut être oral, bien que cela complique la preuve en cas de litige.
L'accord entraîne le transfert immédiat de la propriété du bien à l'acheteur, même s'il n'en a pas encore la possession.
☝️ Bon à savoir : les parties peuvent inclure une clause de réserve de propriété stipulant que la propriété est transférée à l'acheteur uniquement après le paiement complet du prix.
Valider les caractéristiques du bien vendu
Le bien vendu doit être :
- licite, c'est-à-dire conforme à la loi.
- déterminé ou déterminable. Il peut s'agir de choses futures, c'est-à-dire des biens qui n'existent pas encore, mais sont spécifiés suffisamment pour être identifiés au moment de la vente.
Définir le prix
Le prix doit, lui aussi, être déterminé ou déterminable.
🛠️ En pratique : par exemple, il peut être variable en fonction de la qualité ou des spécificités du bien produit sur mesure.
Valider le consentement des parties
L'accord sur la chose et sur le prix doit être accompagné d'un consentement libre et éclairé de la part des deux parties.
Le consentement doit être exempt d'erreur, de tromperie et de contrainte.
Avoir la capacité de contracter
Les parties au contrat doivent avoir la capacité juridique de contracter. En pratique, cela signifie que :
- aucun des contractants ne doit être juridiquement incapable (mineur, majeur sous tutelle, etc.) ;
- et que la personne concluant le contrat au nom de la société doit avoir les pouvoirs nécessaires. Généralement le dirigeant de la société ou une personne bénéficiant d'une délégation de pouvoir (comme un directeur adjoint ou un responsable).
📝 À noter : en cas de consentement vicié ou d'incapacité juridique d'une des parties, le contrat peut être annulé, impliquant la restitution du bien au vendeur et du prix à l'acheteur.
Signer le contrat
Le contrat de vente doit être daté et signé par les deux parties pour validation et mise en œuvre.
Est-ce obligatoire de faire un contrat de vente par écrit ?
Il n'est pas obligatoire de rédiger un contrat de vente par écrit pour qu'il soit valide.
En règle générale, un accord de vente peut être tacite ou verbal, sans qu'il y ait d'obligation légale de le formaliser par écrit.
Toutefois, certaines catégories de biens, notamment les biens immobiliers et les contrats d'assurance, nécessitent un contrat de vente écrit, souvent sous la forme d'un acte authentique rédigé par un notaire.
📌 À retenir : en cas de litige, un contrat écrit constitue une preuve essentielle. En matière commerciale, la preuve peut être apportée par tout moyen. Toutefois, un contrat écrit facilite grandement la démonstration de l'existence et des conditions de la vente, notamment en ce qui concerne le prix, les biens vendus, et l'accord des parties.
Si les parties souhaitent inclure des clauses spécifiques non prévues par la loi, un contrat écrit permet de consigner clairement ces conditions et de prouver leur acceptation par les signataires. Cela peut concerner :
- des clauses de réserve de propriété ;
- des conditions de livraison ;
- ou des modalités de paiement échelonné par exemple.
Contrat de vente entre professionnels et contrat de vente entre professionnel et consommateur : quelles différences ?
Le contrat de vente entre professionnels et celui entre un professionnel et un consommateur présentent plusieurs différences majeures, principalement liées aux obligations et aux protections offertes à chaque partie.
Contrat de vente entre professionnels
Dans un contrat de vente entre professionnels, une fois que les parties se sont accordées sur la chose et le prix, le contrat est conclu de manière définitive. Il engage les deux parties à exécuter leurs obligations respectives :
- la délivrance du bien pour le vendeur ;
- et le paiement du prix pour l’acheteur.
En cas de non-exécution, ils engagent leur responsabilité contractuelle. Les parties peuvent toutefois convenir d'annuler le contrat, ce qui implique la restitution du bien et du prix.
Historiquement, les professionnels ne bénéficiaient pas d'un droit de rétractation. Cependant, la loi Hamon a introduit des exceptions pour soutenir les petites entreprises. Désormais, une entreprise peut se rétracter dans un délai de 14 jours à compter de la réception des biens si :
- le contrat de vente ne concerne pas l'activité principale de l'entreprise ;
- le contrat a été conclu en dehors de l'établissement de l'entreprise ;
- et l'entreprise emploie moins de 5 salariés.
📌 À retenir : si le vendeur ne respecte pas l’obligation d'informer l’acheteur de son droit de rétractation, ce délai est prolongé à 12 mois.
Le délai de paiement entre professionnels est de 30 jours à partir de la réception des marchandises. Les parties peuvent convenir d'un délai plus court ou plus long. Mais il ne doit pas dépasser 45 jours après la fin du mois de facturation ou 60 jours après réception de la facture.
Contrat de vente entre professionnel et consommateur
Le contrat de vente entre un professionnel et un consommateur est soumis à des règles plus strictes pour protéger le consommateur. Le Code de la consommation impose des obligations supplémentaires au vendeur professionnel, comme des exigences de formalisme du contrat de vente et le droit de rétractation pour le consommateur.
Le consommateur a un droit de rétractation (généralement de 14 jours) et effectue le paiement en amont de la réception des produits ou des services.
En résumé, les contrats de vente entre professionnels sont caractérisés par une plus grande liberté contractuelle et moins de protections légales spécifiques que ceux impliquant des consommateurs, qui bénéficient d’une protection renforcée par le Code de la consommation.
Comment rédiger un contrat de vente ?
Le contrat de vente doit faire l’objet d’un formalisme particulier. En effet, pour qu’il soit valide, il est nécessaire de faire apparaître certaines mentions obligatoires. Cependant, ce type de contrat liant deux professionnels permet une grande liberté de rédaction.
Ainsi, il est difficile d’établir un véritable modèle de contrat de vente, car vous, professionnel, pouvez l’adapter à votre guise, en fonction de l’enjeu du contrat, des suites que vous souhaitez y donner, etc.
Néanmoins, voici les éléments qu’il faudra retrouver dans votre contrat de vente :
- identification des parties au contrat ;
- description de l’objet du contrat (produits ou services, quantité, etc.) ;
- précision de la durée du contrat ;
- prévision de l’ensemble des clauses spécifiques ;
- le prix,
- les démarches à suivre en cas de non-respect des obligations ;
⚠️ Attention : n’oubliez pas de dater et de signer votre contrat.
Comment mettre fin à un contrat de vente ?
Mettre fin à un contrat de vente peut se faire de différentes manières selon la nature du contrat et les parties impliquées. Voici comment procéder suivant les cas spécifiques :
- fin de contrat entre professionnels ;
- ou fin de contrat avec un consommateur.
Fin d'un contrat de vente entre professionnels
Une vente est considérée comme parfaite dès que les parties s'accordent sur la chose et le prix, engageant ainsi leurs responsabilités contractuelles. Néanmoins, il est possible de résoudre un contrat de vente, c'est-à-dire de l'annuler.
Le droit de rétractation permet à une entreprise de se retirer d'un contrat de vente dans certaines conditions. Ce droit doit être exercé dans un délai de 14 jours à partir de la réception des biens. Pour que ce droit soit applicable, les conditions suivantes doivent être respectées :
- Le contrat a été conclu en dehors de l'établissement de l'entreprise.
- Le contrat ne relève pas de l'activité principale de l'entreprise.
- L'entreprise emploie moins de cinq salariés.
Fin d'un contrat de vente avec un consommateur
Les modalités de résiliation d'un contrat de vente avec un consommateur varient selon le mode d'achat :
- achat en ligne ;
- achat en magasin ;
- ventes successives (abonnements, etc.).
Achat en ligne
Pour les achats effectués en ligne, le consommateur dispose d'un droit de rétractation de 14 jours à partir du lendemain de la livraison. Ce droit permet au consommateur de retourner le bien et d'obtenir un remboursement, sans avoir à justifier sa décision.
Achat en magasin
Pour les achats en magasin, le droit de rétractation n'est généralement pas applicable. Toutefois, le vendeur peut proposer des options de remboursement ou d'échange à titre commercial.
Fin de contrats de vente successifs (abonnements, prestations de services continues)
Pour les contrats impliquant des ventes successives, comme les abonnements ou les prestations de services continues, la résiliation peut être prévue par le contrat lui-même. Les parties doivent respecter les termes de résiliation définis dans le contrat, qui peuvent inclure un préavis ou des conditions spécifiques.
En l'absence de clauses spécifiques, les parties peuvent négocier la résiliation à l'amiable.
Que se passe-t-il en cas de non-respect du contrat de vente ?
En cas de non-respect d'un contrat de vente, la partie défaillante engage sa responsabilité contractuelle et peut être tenue de verser des dommages et intérêts à l'autre partie pour compenser le préjudice subi.
🛠️ En pratique : par exemple, si le vendeur ne livre pas le bien ou si l'acheteur ne paie pas le prix convenu, ils peuvent être poursuivis en justice pour manquement à leurs obligations contractuelles.
Le tribunal compétent pour traiter un litige relatif à un contrat de vente dépend de la nature des parties impliquées et du montant en jeu.
Pour les litiges entre professionnels commerçants, le tribunal de commerce est compétent. En revanche, pour les ventes aux non-professionnels, les litiges relèvent du tribunal d'instance si la somme en jeu est inférieure à 10.000 €. Si le litige oppose un professionnel commerçant à un non-professionnel, ce dernier peut choisir de saisir soit le tribunal de commerce, soit le tribunal de grande instance lorsque la demande excède 10.000 €. Pour les montants inférieurs, il peut saisir le tribunal d'instance ou le tribunal de proximité.
FAQ
Quelle différence entre un contrat de vente et les conditions générales de vente ?
Un contrat de vente est un accord spécifique entre un acheteur et un vendeur pour un bien déterminé. Tandis que les conditions générales de vente (CGV) sont des clauses standardisées qui régissent l'ensemble des ventes d'une entreprise. Les CGV s'appliquent à tous les clients et définissent des termes comme les modalités de paiement, de livraison et les garanties.
Quel délai de paiement pour un contrat de vente ?
Le délai de paiement pour un contrat de vente entre professionnels est par défaut de 30 jours à partir de la réception des marchandises. Ce délai peut être ajusté par accord entre les parties, mais il ne doit pas dépasser 45 jours après la fin du mois ou 60 jours après réception de la facture.
Quelles sont les obligations dans un contrat de vente ?
Les obligations dans un contrat de vente incluent la livraison du bien par le vendeur et le paiement du prix par l'acheteur. Les parties doivent également respecter les termes du contrat, y compris les délais de livraison, les conditions de paiement, et toute clause spécifique telle que la réserve de propriété.
Principales sources législatives et réglementaires :
- articles 1602 à 1649 - Code civil ;
- articles L441-1 à L441-2 - Code du commerce ;
- article 1582 - Code civil ;
- loi n° 2014-344 du 17 mars 2014 relative à la consommation.
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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