Immobilisation corporelle : principe, valorisation et comptabilisation
Produits exceptionnels : définition, fonctionnement comptable et calcul
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Les produits exceptionnels, ces revenus inattendus qui sortent de l'activité habituelle de l'entreprise, peuvent avoir un impact significatif sur sa performance financière. Qu'ils proviennent de subventions, de cessions d'actifs ou d'événements ponctuels, leur comptabilisation rigoureuse est essentielle.
Legalstart vous guide à travers les différentes catégories de produits exceptionnels, leur comptabilisation et leur impact fiscal, vous offrant ainsi une compréhension claire de ces éléments clés de la comptabilité d'entreprise.
Mini-Sommaire
Qu’est-ce qu’un produit en comptabilité ?
En comptabilité, un produit est un élément positif qui vient augmenter le résultat de l'entreprise. Il peut provenir de différentes sources, classées en trois grandes catégories :
- les produits d'exploitation (liés à l'activité principale) ;
- les produits financiers (issus d'opérations financières) ;
- les produits exceptionnels.
Qu’est-ce qu’un produit exceptionnel ?
Les produits exceptionnels sont des revenus qui sortent du cadre de l'activité habituelle d'une entreprise. Ils ne sont pas liés à la production ou à la vente de biens ou de services, mais résultent plutôt d'événements ponctuels et inhabituels. Ces produits, bien que non récurrents, peuvent avoir un impact significatif sur le résultat financier de l'entreprise et doivent donc être comptabilisés avec rigueur.
☝️ Bon à savoir : les produits exceptionnels se distinguent des produits d'exploitation, qui proviennent de l'activité principale de l'entreprise, et des produits financiers, qui sont liés aux opérations financières.
Quels sont les produits exceptionnels ? Exemples
Les produits exceptionnels dans le compte comptable sont enregistrés dans plusieurs sous-comptes de la classe 77 du Plan Comptable Général (PCG), en symétrie avec les charges exceptionnelles (compte 67). Legalstart vous présente en détails les sous-comptes dans lesquels classer les produits exceptionnels, et des exemples.
Les produits exceptionnels sur opérations de gestion
Les produits exceptionnels sur opérations de gestion (compte 771) sont comptabilisés séparément des produits d'exploitation et des produits financiers, car ils résultent d'événements inhabituels et non récurrents.
Voici des exemples de produits exceptionnels sur opérations de gestion :
- Dédits et pénalités perçues sur achats et ventes (compte 7711) : il s'agit des indemnités reçues pour non-respect de contrat, par exemple lorsqu'un fournisseur ne livre pas à temps ou qu'un client paie en retard.
- Libéralités perçues (compte 7713) : ce sont des dons ou legs reçus de manière exceptionnelle, qui ne correspondent pas à l'activité habituelle de l'entreprise.
- Rentrées sur créances amorties (compte 7714) : lorsqu'une créance a été considérée comme irrécouvrable et a donc été amortie, mais que l'entreprise perçoit finalement le règlement, ce montant est enregistré dans ce compte.
- Subventions d'équilibre (compte 7715) : ces aides financières exceptionnelles sont versées par l'État pour soutenir des entreprises en difficulté ou pour favoriser le développement de certains secteurs. C’est à différencier des subventions d’investissement et des subventions d’exploitation.
- Dégrèvements d'impôts autres que l'impôt sur les bénéfices (compte 7717) : il s'agit des remboursements d'impôts (hors impôt sur les sociétés) obtenus suite à une réclamation ou à un contrôle fiscal.
- Autres produits exceptionnels sur opérations de gestion (compte 7718) : ce compte regroupe les produits exceptionnels qui ne rentrent pas dans les autres catégories, comme l'indemnisation de filiales quittant un groupe ou les ajustements liés à un changement de régime fiscal.
Les produits sur exercices antérieurs
Les produits sur exercices antérieurs constituent une catégorie spécifique de produits exceptionnels, enregistrés dans le compte 772 du Plan Comptable Général (PCG). Ils correspondent à des revenus qui auraient dû être comptabilisés lors d'un exercice précédent, mais qui ont été omis par erreur ou méconnaissance.
🛠️ En pratique : le compte 772 est un compte "transitoire" ou "temporaire". Il doit être soldé à la clôture de l'exercice comptable, c'est-à-dire que tous les produits qui y figurent doivent être transférés (virés) vers les comptes de produits appropriés (exploitation, financier ou exceptionnel), selon leur nature.
Les produits exceptionnels liés aux opérations en fiducie
Les produits exceptionnels ne se limitent pas aux opérations courantes de l'entreprise. Ils peuvent également provenir d'opérations de fiducie.
🔎 Zoom : une fiducie est un montage juridique par lequel un constituant (propriétaire des biens) transfère temporairement la propriété de ces biens ou droits à un fiduciaire. Cette opération peut être utilisée dans diverses situations, par exemple lorsqu'un entrepreneur est dans l'incapacité de gérer son entreprise en raison d'une maladie ou souhaite tester la transmission de son patrimoine avant sa retraite.
Les produits exceptionnels générés par les opérations de fiducie sont enregistrés dans le compte 774 du Plan Comptable Général (PCG). Ce compte se subdivise en deux sous-comptes :
- 7741 "Opérations de constitution des fiducies" : utilisé pour enregistrer les produits perçus lors de la mise en place de la fiducie.
- 7742 "Opérations de liquidation des fiducies" : utilisé pour enregistrer les produits perçus lors de la fin de la fiducie, lorsque les biens ou droits sont restitués au constituant ou transférés au bénéficiaire.
Les produits exceptionnels sur les cessions d'éléments d'actif
Les produits exceptionnels sur cessions d'éléments d'actif constituent une catégorie spécifique de produits exceptionnels, enregistrés dans le compte 775 du Plan Comptable Général (PCG). Ils représentent les plus-values réalisées par l'entreprise lors de la vente de ses immobilisations, c'est-à-dire des biens ou droits destinés à être utilisés durablement dans le cadre de son activité.
📝 À noter : les produits exceptionnels sur les cessions d’éléments d’actif se nomment aussi “produits exceptionnels sur opérations en capital”.
Le compte 775 se subdivise en plusieurs sous-comptes, permettant de distinguer les plus-values selon la nature de l'actif cédé :
- 7751 "Immobilisations incorporelles" : concerne les biens immatériels tels que les brevets, licences, logiciels, marques, etc.
- 7752 "Immobilisations corporelles" : concerne les biens matériels tels que les terrains, bâtiments, machines, véhicules, etc.
- 7756 "Immobilisations financières" : concerne les titres de participation, actions, obligations, etc.
- 7758 "Autres éléments d'actifs" : concerne les autres actifs non classés dans les catégories précédentes, comme le fonds de commerce ou les parts sociales.
🛠️ En pratique : la plus-value de cession se calcule en soustrayant la valeur nette comptable de l'actif cédé (c'est-à-dire son coût d'acquisition diminué des amortissements cumulés) du prix de vente. Par exemple, si une entreprise vend un bâtiment acquis pour 200.000 € et amorti à hauteur de 50.000 €, la valeur nette comptable est de 150.000 €. Si le bâtiment est vendu 220.000 €, la plus-value sera de 70.000 €.
La quote-part de subventions d’investissement virée au résultat de l’exercice
Les subventions d'investissement sont des aides financières accordées par l'État, les collectivités locales ou d'autres organismes publics ou privés. Elles sont destinées à financer l'acquisition ou la création de biens d'équipement durables (immobilisations) pour l'entreprise.
Les subventions d'investissement ne sont pas comptabilisées en totalité lors de leur réception, car elles financent des biens qui ne sont pas enregistrés en charges immédiatement. En effet, ces biens sont amortis sur plusieurs années, c'est-à-dire que leur coût est réparti sur leur durée d'utilisation. C'est pourquoi, chaque année, une quote-part de la subvention d'investissement est virée au résultat de l'exercice, afin de compenser la charge d'amortissement correspondante.
🛠️ En pratique : par exemple, une entreprise reçoit une subvention de 100.000 € pour l'achat d'une machine amortissable sur 5 ans. Chaque année, une quote-part de 20.000 € (100.000 € / 5 ans) sera virée au résultat de l'exercice et enregistrée au crédit du compte 777.
Cette quote-part est enregistrée au crédit du compte 777 "Quotes-parts des subventions d'investissement virées au résultat de l'exercice".
⚠️ Attention : au 1er janvier 2025, ce sous-compte est modifié. À partir de cette date, les quotes-part de subventions d’investissement sont à noter au compte 747. Cette modification vise à harmoniser les règles comptables françaises avec les normes internationales.
Les autres produits exceptionnels
Il existe une catégorie "fourre-tout" pour les autres types de produits exceptionnels divers, qui ne rentrent pas dans les catégories précédentes : le compte 778 "Autres produits exceptionnels".
Le compte 778 se subdivise en plusieurs sous-comptes, chacun correspondant à une nature spécifique de produit exceptionnel :
- 7781 "Bonis de clauses d'indexation" : gains provenant de la revalorisation de créances ou de dettes en fonction d'un indice (inflation, taux de change, etc.).
- 7782 "Lots" : gains provenant de jeux, loteries ou concours auxquels l'entreprise a participé.
- 7783 "Bonis issus du rachat par l'entreprise d'actions et d'obligations émises par elle-même" : gains réalisés lors du rachat par l'entreprise de ses propres titres à un prix inférieur à leur valeur d'émission.
- 7788 "Produits exceptionnels divers" : autres produits exceptionnels qui ne trouvent pas leur place dans les autres sous-comptes (par exemple, des indemnités pour rupture de contrat).
Comment calculer les produits exceptionnels ?
Le calcul des produits exceptionnels se fait en additionnant les montants de toutes les opérations exceptionnelles enregistrées dans les comptes de la classe 77 du Plan Comptable Général (PCG).
Concrètement, cela revient à additionner les montants des :
- produits exceptionnels sur opérations de gestion (compte 771) ;
- produits sur exercices antérieurs (compte 772) ;
- produits exceptionnels sur opérations en capital (compte 775) ;
- produits exceptionnels liés aux opérations de fiducie (compte 774) ;
- autres produits exceptionnels (compte 778).
Comment comptabiliser les produits exceptionnels ?
La comptabilisation des produits exceptionnels obéit à des règles spécifiques définies par le Plan Comptable Général (PCG). Ces règles visent à assurer la transparence et la fiabilité de l'information financière en distinguant clairement les produits exceptionnels des autres types de produits (exploitation et financier).
Tous les produits exceptionnels sont enregistrés dans les comptes de la classe 77 du PCG, en miroir des charges exceptionnelles qui sont classées dans la classe 67. Chaque type de produit exceptionnel a un compte dédié (voir ci-dessus), permettant une ventilation précise et détaillée.
🛠️ En pratique : les produits exceptionnels, dans le compte de résultat, sont représentés après les produits d'exploitation et les produits financiers. Ils contribuent au résultat exceptionnel, qui vient s'ajouter ou se soustraire au résultat courant pour déterminer le résultat net de l'exercice.
Les produits exceptionnels ont une fiscalité particulière, en raison de leur nature inhabituelle et non récurrente. En règle générale, les produits exceptionnels sont imposables au titre de l'impôt sur les sociétés (IS) ou de l'impôt sur le revenu (IR). Toutefois, certaines particularités sont à prendre en compte :
- Plus-values de cession d'actifs : soumises à l'impôt sur les sociétés, mais elles peuvent bénéficier d'exonérations ou d'abattements selon la nature de l'actif cédé et la durée de détention.
- Subventions d'investissement : sont en principe imposables, mais peuvent être étalées sur plusieurs exercices en fonction du rythme d'amortissement du bien financé.
- Produits sur exercices antérieurs : sont imposables au titre de l'exercice auquel ils se rapportent, et non de l'exercice de leur comptabilisation.
- Dégrèvements d'impôts : ils ne sont pas imposables, car ils constituent un remboursement d'impôts déjà payés.
FAQ
Quelles sont les charges exceptionnelles ?
Les charges exceptionnelles (classe 67 du Plan Comptable Général) sont des dépenses ponctuelles et inhabituelles qui ne relèvent pas de l'activité courante de l'entreprise. Elles peuvent être liées à des opérations de gestion (pénalités, dons, créances irrécouvrables, etc.) ou à des opérations en capital (cessions d'immobilisations, abandons de créances, etc.).
Quand utiliser le compte 771800 ?
Le compte 771800 "Autres produits exceptionnels sur opérations de gestion" est utilisé pour enregistrer des produits exceptionnels qui ne rentrent pas dans les autres sous-comptes de la classe 771. Par exemple, on peut y comptabiliser des indemnités de sortie de groupe ou des ajustements liés à un changement de régime fiscal.
Comment calculer le résultat exceptionnel ?
Le résultat exceptionnel se calcule en soustrayant les charges exceptionnelles (compte 67) aux produits exceptionnels (compte 77). Il représente le solde des opérations inhabituelles et non récurrentes de l'entreprise et vient s'ajouter au résultat d'exploitation et au résultat financier pour déterminer le résultat net de l'exercice.
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Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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