Immobilisation corporelle : principe, valorisation et comptabilisation
Les produits d'exploitation : définition, calcul et importance pour la performance de votre entreprise
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Les produits d'exploitation sont les moteurs financiers de l'activité principale d'une entreprise, reflétant sa capacité à générer des revenus. Ils englobent un large éventail de sources, allant des ventes de marchandises et prestations de services aux revenus issus d'activités annexes, en passant par la production stockée et immobilisée, et les subventions d'exploitation.
Legalstart vous présente ces différentes composantes, leurs spécificités comptables et leur importance cruciale pour évaluer la performance et la rentabilité de l'entreprise.
Mini-Sommaire
Qu’est-ce qu’un produit d’exploitation ?
Les produits d'exploitation ont une définition en comptabilité très précise. Ils sont au cœur de la gestion financière de toute entreprise. Ils représentent les recettes générées par ses activités principales et annexes, et constituent un indicateur essentiel de sa performance et de sa rentabilité.
☝️ Bon à savoir : les produits d'exploitation occupent une place centrale dans le compte de résultat, document comptable qui retrace l'ensemble des charges et produits de l'entreprise sur un exercice donné.
Il ne faut pas confondre les produits d’exploitation avec les charges d'exploitation. Ces dernières sont l'ensemble des dépenses courantes qu'une entreprise engage pour assurer son fonctionnement normal et réaliser son activité, comme les achats de matières premières, les salaires, les loyers ou les impôts et taxes.
Quels sont les produits d’exploitation ?
Les produits d'exploitation sont les revenus générés par l'activité principale d'une entreprise. Voici le détail des différentes catégories de produits d'exploitation, leur comptabilisation et leur impact sur les résultats financiers de l'entreprise.
🛠️ En pratique : les produits d’exploitation des associations, ce sont avant tout les cotisations des adhérents, les dons manuels, les subventions d’exploitation, les recettes des manifestations et de la prestation de services.
Ventes de marchandises et de produits finis
Les ventes de marchandises et de produits finis sont les sources de revenus les plus courantes pour les entreprises commerciales et industrielles. Elles constituent le cœur des produits d'exploitation et reflètent la capacité de l'entreprise à générer des revenus grâce à son activité principale.
Le Plan Comptable Général (PCG) impose une distinction claire entre ventes de marchandises et ventes de produits finis. Les ventes de marchandises sont enregistrées dans le compte 707 et englobent la vente de biens achetés en l'état et revendus sans transformation notable. Quant à la vente de produits finis (compte 701), il s'agit de la vente de biens issus d'un processus de production ou de transformation réalisé par l'entreprise.
🛠️ En pratique : le produit d'exploitation est reconnu au moment de la livraison des biens, et non lors de la facturation. Cela signifie que les ventes sont comptabilisées dans l'exercice comptable au cours duquel les marchandises ou produits finis ont été livrés au client, même si la facture a été émise ultérieurement.
Si des marchandises ont été livrées avant la clôture, mais que la facture n'a pas encore été émise, le montant correspondant est enregistré en "factures à établir" ou FAE. Il s'agit d'un produit d'exploitation constaté d'avance, qui sera facturé et encaissé lors de l'exercice suivant.
Si une facture a été émise avant la clôture, mais que les marchandises n'ont été livrées qu'après, le montant correspondant est enregistré en "produits constatés d'avance" ou PCA. Il s'agit d'une dette de l'entreprise envers le client, qui sera honorée par la livraison des biens lors de l'exercice suivant.
Travaux et prestations de service
Les travaux et prestations de services représentent une source importante de produits d'exploitation pour de nombreuses entreprises, notamment celles du secteur tertiaire. Leur comptabilisation suit des règles spécifiques, liées à la nature de la prestation et à son échéancier.
Le principe général est que le produit d'exploitation est acquis lorsque la prestation de service est achevée ou le travail terminé. Ainsi, pour une prestation ponctuelle, le revenu est comptabilisé à la fin de la mission. En revanche, pour les prestations s'étalant sur plusieurs exercices comptables, les produits sont comptabilisés proportionnellement à l'avancement des travaux.
Le PCG prévoit des comptes spécifiques pour enregistrer ces produits :
- compte 706 (prestations de services) ;
- compte 704 (travaux) ;
- compte 705 (études).
Autres produits d’exploitation des activités annexes
Au-delà des ventes de biens et de services issus de leur activité principale, les entreprises peuvent générer des produits d'exploitation supplémentaires grâce à des activités annexes. Ces revenus, bien que secondaires, peuvent contribuer significativement à la performance globale de l'entreprise. Les activités annexes peuvent être très variées et dépendre du secteur d'activité et de la stratégie de l'entreprise. Elles peuvent inclure la sous-location de locaux, la vente de déchets recyclables, la participation à des salons professionnels, la réalisation de prestations de conseil, etc.
Le Plan Comptable Général (PCG) classe ces revenus dans le compte 708 "Produits des activités annexes". Ce compte se divise en plusieurs sous-comptes, permettant de distinguer la nature de ces recettes :
- 7081 "Produits des services exploités dans l'intérêt du personnel" : revenus issus de services proposés aux salariés (cantine, crèche d'entreprise, etc.).
- 7082 "Commissions et courtages" : commissions perçues pour des services de courtage ou d'intermédiation.
- 7083 "Locations diverses" : revenus locatifs provenant de biens immobiliers ou de matériel appartenant à l'entreprise.
- 7084 "Mise à disposition de personnel facturée" : revenus issus de la mise à disposition de personnel auprès d'autres entreprises.
- 7085 "Ports et frais accessoires facturés" : frais de port et autres frais accessoires facturés aux clients.
- 7086 "Bonis sur reprises d'emballages consignés" : sommes perçues lors de la reprise d'emballages consignés.
- 7087 "Bonifications obtenues des clients et primes sur ventes" : réductions de prix ou remises accordées par les fournisseurs, ou primes versées par les clients pour l'atteinte d'objectifs commerciaux.
- 7088 "Autres produits d'activités annexes" : revenus qui ne rentrent pas dans les catégories précédentes (par exemple, la refacturation de frais engagés pour le compte de tiers).
Les rabais, remises et ristournes accordés
Les rabais, remises et ristournes (RRR) accordés aux clients, bien qu'ils réduisent le montant des recettes encaissées, jouent un rôle stratégique dans la fidélisation de la clientèle, la stimulation des ventes et la gestion des stocks.
Le Plan Comptable Général (PCG) prévoit un compte spécifique pour enregistrer les RRR accordés : le compte 709 "Rabais, remises et ristournes accordés par l'entreprise". Ce compte est utilisé pour comptabiliser les réductions commerciales accordées hors facture ou non rattachables à une vente spécifique.
Le compte 709 se décompose en plusieurs sous-comptes, permettant de distinguer les RRR selon la nature des produits concernés :
- 7091 "RRR accordés sur ventes de produits finis" ;
- 7092 "RRR accordés sur ventes de produits intermédiaires" ;
- 7094 "RRR accordés sur travaux" ;
- 7095 "RRR accordés sur études" ;
- 7096 "RRR accordés sur prestations de services" ;
- 7097 "RRR accordés sur ventes de marchandises" ;
- 7098 "RRR sur produits des activités annexes".
🛠️ En pratique : le compte 709 est un compte de charges, ce qui signifie qu'il est débité lorsque des RRR sont accordés. En contrepartie, le compte de tiers correspondant (client, fournisseur, etc.) est crédité. À la clôture de l'exercice comptable, le compte 709 doit être soldé. Les montants des RRR sont alors transférés (virés) vers les comptes de produits d'exploitation concernés (701, 704, 706, 707, etc.), diminuant ainsi le montant net des produits d'exploitation.
La production stockée
La production stockée, c'est-à-dire les produits finis, intermédiaires, résiduels ou en-cours de fabrication, représente un élément clé de la gestion des stocks et de la performance financière de l'entreprise. En effet, elle impacte directement les produits d'exploitation et peut être un levier pour optimiser la rentabilité de l'activité.
Le Plan Comptable Général (PCG) indique un un compte spécifique pour enregistrer la variation des stocks de production : le compte 71 "Production stockée". Ce compte permet de valoriser les stocks à la clôture de l'exercice comptable et de suivre leur évolution au fil du temps.
Le compte 71 se décompose en trois sous-comptes :
- 7133 "Variation des en-cours de production de biens" : enregistre la variation de la valeur des produits en cours de fabrication.
- 7134 "Variation des en-cours de production de services" : enregistre la variation de la valeur des services en cours de réalisation.
- 7135 "Variation des stocks de produits" : enregistre la variation de la valeur des produits finis stockés.
☝️ Bon à savoir : la production stockée est évaluée au coût de production, c'est-à-dire à la somme des charges directes et indirectes nécessaires à sa fabrication. Cette évaluation doit être réalisée à la clôture de l'exercice comptable, lors de l'inventaire physique des stocks.
La production immobilisée
La production immobilisée est une notion comptable spécifique qui concerne les biens ou services créés par une entreprise pour son propre usage et destinés à être conservés durablement. Ces biens, appelés immobilisations, peuvent être corporels (bâtiments, machines, véhicules) ou incorporels (logiciels, brevets, marques).
La production immobilisée est enregistrée au crédit du compte 72 "Production immobilisée". Ce compte se divise en deux sous-comptes :
- 721 "Production immobilisée - Immobilisations incorporelles" ; immatériels créés par l'entreprise.
- 722 "Production immobilisée - Immobilisations corporelles".
📝 À noter : la production immobilisée est valorisée au coût de production, qui inclut les charges directes et indirectes liées à sa création. Cette valorisation permet de refléter la valeur ajoutée créée par l'entreprise et d'augmenter ses produits d'exploitation.
Les subventions d’exploitation
Les subventions d'exploitation sont des aides financières accordées par des organismes publics ou privés pour soutenir l'activité courante des entreprises. Elles constituent une source de revenus non négligeable et peuvent contribuer à améliorer la performance et la rentabilité de l'entreprise.
⚠️ Attention : il est important de distinguer les subventions d'exploitation des subventions d'investissement. Les premières visent à compenser l'insuffisance de produits d'exploitation ou à aider l'entreprise à faire face à ses charges d'exploitation, tandis que les secondes sont destinées à financer l'acquisition d'immobilisations (machines, équipements, etc.).
Les subventions d'exploitation sont notées au crédit du compte 74 "Subventions d'exploitation" dès leur date d'octroi, c'est-à-dire à la date à laquelle l'entreprise a le droit de les percevoir.
Il faut tout de même se référer à la convention d'attribution de la subvention, car elle peut prévoir des conditions particulières :
- Conditions suspensives : la subvention n'est acquise qu'à la réalisation de certaines conditions (par exemple, l'atteinte d'un objectif de chiffre d'affaires ou la création d'emplois). Dans ce cas, la subvention est enregistrée dans un compte de passif (compte 13 "Subventions d'investissement") jusqu'à ce que les conditions soient remplies.
- Conditions résolutoires : la subvention est acquise dès son octroi, mais elle peut être remise en cause si certaines conditions ne sont pas respectées (par exemple, le maintien de l'emploi pendant une certaine durée). Dans ce cas, la subvention est enregistrée au crédit du compte 74, mais une provision pour risques est constituée pour tenir compte du risque de remboursement.
Les autres produits de gestion courante
Au-delà des ventes et des subventions, les entreprises peuvent générer des revenus supplémentaires grâce à d'autres produits de gestion courante. Ces produits, bien que souvent moins importants que les ventes, peuvent contribuer significativement aux produits d'exploitation globaux et renforcer la performance financière de l'entreprise.
Le Plan Comptable Général (PCG) regroupe ces revenus variés dans le compte 75 "Autres produits de gestion courante". Ce compte se décompose en plusieurs sous-comptes, chacun correspondant à une catégorie spécifique de produits :
- 751 "Redevances pour concessions, brevets, licences, marques, procédés, logiciels, droits et valeurs similaires" : revenus issus de l'exploitation de droits de propriété intellectuelle ou industrielle.
- 752 "Revenus des immeubles non affectés à des activités professionnelles" : loyers perçus pour des biens immobiliers non utilisés dans l'activité principale de l'entreprise.
- 753 "Jetons de présence et rémunérations d'administrateurs, gérants..." : sommes versées aux membres des organes de direction ou de surveillance de l'entreprise.
- 754 "Ristournes perçues des coopératives" : remises accordées par les coopératives à leurs membres en fonction de leurs achats ou de leur participation à l'activité.
- 755 "Quote-part de résultat sur opérations faites en commun" : part du résultat revenant à l'entreprise dans le cadre d'opérations réalisées en commun avec d'autres entreprises.
- 758 "Produits divers de gestion courante" : autres produits qui ne rentrent pas dans les catégories précédentes.
🔎 Zoom : le compte 758 "Produits divers de gestion courante" est un compte "fourre-tout" pour tous les autres produits d’exploitation qui ne trouvent pas leur place dans les autres sous-comptes du compte 75. Il peut s'agir de différences de caisse positives, de chèques émis non encaissés, de différences de règlement positives sur les créances et les dettes ou de produits accessoires (par exemple, la vente de fournitures de bureau usagées).
Pourquoi calculer les produits d’exploitation ?
Le calcul des produits d'exploitation est une étape incontournable de l'analyse financière de toute entreprise. Le suivi des produits d'exploitation sur plusieurs exercices, par exemple, permet d'identifier les tendances de croissance ou de décroissance de l'activité. Cette analyse est essentielle pour anticiper les évolutions du marché et adapter la stratégie de l'entreprise.
☝️ Bon à savoir : les produits d'exploitation sont un élément de comparaison clé pour évaluer la compétitivité de l'entreprise par rapport à ses concurrents. Une analyse comparative permet de repérer les forces et les faiblesses de l'entreprise et d'identifier les axes d'amélioration.
Les produits d'exploitation sont présentés dans deux documents comptables clés :
- Les soldes intermédiaires de gestion (SIG) : ils permettent d'analyser la formation du résultat d'exploitation en distinguant les différentes étapes de l'activité (production, distribution, administration).
- Le compte de résultat : il présente de manière synthétique l'ensemble des charges et produits de l'entreprise sur un exercice donné, permettant de déterminer le résultat net.
Comment calculer les produits d’exploitation ?
Pour connaître le montant des produits d’exploitation, le calcul est le suivant :
Produits d'exploitation = Ventes de marchandises + Prestations de services + Production stockée + Production immobilisée + Autres produits de gestion courante + Subventions d'exploitation - Rabais, remises et ristournes accordés
En comparant les produits d'exploitation aux charges d'exploitation, on obtient le résultat d'exploitation, qui indique si l'entreprise est rentable ou non. Un résultat d'exploitation positif signifie que l'entreprise génère des bénéfices grâce à son activité principale, tandis qu'un résultat négatif indique des pertes.
Comment comptabiliser les produits d’exploitation ?
La comptabilisation des produits d'exploitation dans le compte de résultat sont enregistrés au crédit d'un compte de la classe 7 du Plan Comptable Général (PCG), tandis que le compte client (411) est débité. Cependant, il est essentiel de préciser la provenance des recettes en utilisant le sous-compte approprié de la classe 7, selon la nature de l’opération.
Classe 7 : comptes de produits |
Description |
701 |
Ventes de produits finis |
707 |
Ventes de marchandises |
706 |
Prestations de services |
704 |
Travaux |
708 |
Produits des activités annexes |
71 |
Production stockée |
72 |
Production immobilisée |
74 |
Subventions d'exploitation |
75 |
Autres produits de gestion courante |
Les produits d'exploitation ne sont pas comptabilisés au moment de la facturation, mais au moment où le produit est acquis. Cela signifie que la vente est enregistrée lorsque la marchandise est livrée ou le service rendu. Cette règle s'applique à toutes les catégories de produits d'exploitation, qu'il s'agisse de ventes, de prestations de services, de production stockée ou immobilisée.
🛠️ En pratique : les produits d’exploitation sont présentés en haut du document, avant les charges d'exploitation et les autres catégories de produits (produits financiers et produits exceptionnels).
FAQ
Quels sont les différents types de produits en comptabilité ?
En comptabilité, on distingue trois types de produits : les produits d'exploitation (activité principale), les produits financiers (placements) et les produits exceptionnels (événements ponctuels).
Qu’est-ce qu’une charge d’exploitation ?
Les charges d'exploitation sont les dépenses courantes nécessaires au fonctionnement de l'entreprise et à la réalisation de son activité. Elles comprennent les achats de matières premières, les frais de personnel, les loyers, les impôts et taxes, etc.
Comment calculer le résultat d’exploitation ?
Le résultat d'exploitation se calcule en soustrayant les charges d'exploitation aux produits d'exploitation. Il reflète la performance de l'activité principale de l'entreprise et indique si elle génère des bénéfices ou des pertes.
Note du document :
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Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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