
Immobilisation corporelle : principe, valorisation et comptabilisation
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Toute entreprise est tenue de respecter des principes comptables. Le principe de prudence est l’un des plus importants. Il interdit à une entreprise de transférer toute incertitude financière sur l’année comptable qui suit.
Qu’est-ce que le principe de prudence en comptabilité ? Quel est son intérêt ? Comment s’applique-t-il ? Qu’en est-il du bilan annuel ? Legalstart répond à vos questions au sujet du principe de prudence.
Mini-Sommaire
Par définition simple, le principe de prudence exige qu’une entreprise anticipe toute perte probable afin de ne pas la reporter sur l’année comptable suivante. De fait, qu’elles soient certaines ou probables, les pertes sont à enregistrer lors de la clôture des comptes, et ce même si elles surviennent après la date de cette dernière. En outre, l’entreprise ne doit pas tenir compte des profits tant qu’ils ne sont pas totalement certains.
Le principe de prudence fait partie des principes comptables du PCG (plan comptable général). Il s’agit d’un ensemble de règles à respecter lors des enregistrements comptables. Ces principes sont essentiels pour uniformiser la comptabilité des entreprises et faciliter leur communication financière. Si le principe de prudence est d’ailleurs présent dans les systèmes comptables de nombreux pays, il n’est toutefois pas inclus dans les normes IFRS (les normes comptables internationales). Celles-ci privilégient le principe d’image fidèle des comptes.
☝️ Bon à savoir : en matière de fiscalité, l’administration ne corrige pas le résultat de l’entreprise lorsque celle-ci oublie d’amortir un bien ou de procéder à des provisions. En effet, ces oublis augmentent le résultat imposable. Néanmoins, elle peut la sanctionner en vérifiant si l’entreprise a mené un amortissement minimum. Si ce n’est pas le cas, la société perd alors la possibilité de déduire son bien de son résultat fiscal.
Le principe de prudence permet d’éviter le transfert de toute incertitude financière sur l’exercice comptable suivant. De fait, l’entreprise ne peut pas diffuser de bilan comptable :
Le principe de prudence empêche ainsi aux entreprises de distribuer des dividendes fictifs, alors que l’entreprise s’apprête à subir des pertes potentielles. Ce système protège ainsi :
En appliquant le principe de prudence, l’entreprise s’assure de mener une évaluation réaliste de son patrimoine. Plusieurs actions permettent d’appliquer ce principe comptable.
En premier lieu, il est nécessaire de mener des provisions pour les pertes à venir potentiellement après la fin de l’exercice comptable. En outre, l’entreprise doit tenir compte des pertes et des risques qui sont apparus au cours de l’exercice comptable ou d’un exercice antérieur, et ce même si la structure en a pris connaissance entre la date de clôture de son exercice comptable et celle de l’établissement de ses comptes.
Concernant les biens de l’entreprise, il convient de les estimer à leur niveau le plus faible, au regard de leur montant initial, et de passer si besoin des provisions pour dépréciation. Si la valeur d’un élément d’actif devient inférieure à sa valeur nette comptable, il convient alors de diminuer sa valeur afin de la ramener à sa valeur d’inventaire, qu’il y ait une dépréciation à titre définitif ou non. De plus, il est nécessaire de procéder à l’amortissement des biens, même s’il n’y a pas de bénéfice suffisant.
☝️ Bon à savoir : l’entreprise doit procéder à des tests de dépréciation en fin d’exercice comptable ou en cours d’année, lorsque des éléments indiquent une perte de valeur des actifs (immobilisation, valeur mobilière ou encore stock). Elle pourra ensuite procéder à des dépréciations de ses éléments d’actif si nécessaire.
L’entreprise ne doit pas enregistrer les plus-values constatées entre la valeur d'inventaire d'un bien et sa valeur d'entrée, ni celles qui ne sont pas encore effectives. Ces dernières ne seront enregistrées que lorsque les biens constatés sortiront de l’actif. De même, elle ne peut pas enregistrer les plus-values latentes, c'est-à-dire celles qui seraient réalisées si le bien était vendu à la date de clôture de l’exercice.
Enfin, l’entreprise ne doit comptabiliser que les profits réellement perçus au cours de l’exercice comptable. C’est pourquoi il est interdit de majorer le résultat en fin d’exercice de façon artificielle, ou de surévaluer les éléments du patrimoine.
📌 À retenir : pour tenir compte du principe de prudence, l’entreprise doit toujours tenir compte des éléments qui vont faire baisser son patrimoine. À l’inverse, elle ne doit pas enregistrer ceux qui vont augmenter celui-ci, tant que la structure n’a pas effectivement perçu de profit.
La réalisation du bilan annuel de l’entreprise doit respecter le principe de prudence comptable. Il est donc nécessaire d’effectuer des appréciations prudentes, afin d’éviter de reporter aux exercices postérieurs toute incertitude qui pourrait impacter le résultat et le patrimoine de l’entreprise.
Il existe plusieurs principes comptables, mais les principaux sont le principe d’indépendance des exercices, le principe de continuité d’exploitation, le principe de prudence, le principe d’importance relative, le principe d’intangibilité du bilan d’ouverture, le principe de non-compensation, le principe des coûts historiques, le principe de bonne information, le principe de permanence des méthodes et le principe de prééminence de la réalité sur l’apparence.
Le principe de séparation des exercices est l’un des principes comptables les plus importants. Il s’agit de s’assurer que toutes les charges et les produits sont bien rattachés à l’exercice qui les concerne, pour s’assurer d’avoir d’obtenir une vision fidèle d’une année comptable écoulée. Si besoin, l’entreprise peut être amenée à utiliser des comptes de régularisation, comme celui des factures non parvenues ou des charges constatées d’avance.
Le principe de clarté implique que l’entreprise doit avoir une structure comptable claire, lisible et transparente. Les comptes ne doivent pas être rattachés ensemble et les documents comptables (comme le compte de résultat et le bilan) doivent être correctement structurés. En outre, toute écriture comptable doit être rattachée à sa pièce justificative. Enfin, tout élément particulier doit être expliqué pour favoriser la compréhension des comptes.
Principales sources législatives et réglementaires :
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Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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