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Journal comptable : que faut-il savoir à son sujet ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Comprendre le fonctionnement de la comptabilité de votre entreprise est très utile pour connaître sa santé financière et établir vos déclarations fiscales. En effet, chaque entreprise doit respecter un certain nombre d’obligations comptables, souvent matérialisées par la tenue de documents comptables destinés à répertorier les flux entrants et sortants de l’entreprise. Parmi eux, le journal comptable s’avère être un élément essentiel. Quel est le rôle de ce document ? Qui doit le tenir ? Que contient-il ? Comment le remplir ? Legalstart vous explique tout sur le journal comptable.
Mini-Sommaire
Qu’est-ce qu’un journal comptable ?
Le journal comptable est un document essentiel pour tenir la comptabilité de son entreprise à jour.
Journal comptable : définition
Une entreprise doit établir un certain nombre de documents comptables. Dans la catégorie des livres comptables, on trouve deux grands types de documents : le grand livre comptable et le journal comptable (également appelé livre-journal).
Par définition, le journal comptable est un livre de comptabilité qui rassemble les informations concernant l’ensemble des flux financiers de l’entreprise, par ordre chronologique au cours de l’exercice donné. Ces opérations financières regroupent à la fois les entrées et les sorties d’argent. Il peut s’agir, par exemple, de l’achat de matériaux, de la vente de produits ou encore du paiement des salaires des employés.
🛠️ En pratique : une entreprise utilise différents journaux comptables, en fonction de la nature de l’opération financière. L’ensemble des flux sont cependant centralisés en parallèle au sein d’un journal centralisateur, le livre-journal.
La tenue d’un journal comptable est obligatoire, sauf pour les micro-entreprises. Toutefois, ces dernières doivent tenir un livre de recettes, voire un registre d’achat lorsque leur activité l’exige.
📌 À retenir : un journal comptable doit être conservé au moins 10 ans par l’entreprise.
Journal comptable : utilité
Si ce document est obligatoire, il s’avère aussi particulièrement utile pour l’entreprise. Il lui permet :
- de suivre précisément ses flux financiers entrants et sortants ;
- d’avoir un suivi de sa santé financière ;
- de contrôler les écritures comptables ;
- de servir de garantie de preuve ;
- de procéder aux déclarations fiscales de l’entreprise.
Quels sont les différents types de journaux comptables ?
De manière générale, une entreprise utilise un journal comptable et des journaux auxiliaires, selon ses besoins en matière de comptabilité.
Le journal comptable
Aussi appelé communément livre-journal, ce document de comptabilité recense l’ensemble des flux de l’entreprise au jour le jour, dans un ordre chronologique. Il est possible de le remplir de deux façons différentes :
- soit répertorier ces informations directement dans le journal comptable ;
- soit tenir des journaux comptables auxiliaires, puis rassembler leurs informations dans le livre-journal.
Les journaux comptables auxiliaires :
Pour faciliter la lisibilité des écritures comptables, il est possible de tenir plusieurs journaux comptables, nommés journaux comptables auxiliaires. Ils répertorient chacun un flux financier spécifique. Il convient d’instaurer des journaux comptables utiles pour le bon fonctionnement de votre structure.
Les journaux comptables auxiliaires les plus répandus sont les suivants :
- Le journal comptable des achats. Il répertorie exclusivement les achats de la société, qu’il s’agisse de matières premières, de marchandises ou de frais généraux (comme les frais de téléphone, les frais de loyer ou encore les frais de publicité). Il utilise le compte fournisseur (compte de classe 401), le compte de charges (comptes de classe 60, 31 et 62) et le compte de TVA déductible (compte de classe 4456).
- Le journal comptable des ventes. Il comprend toutes les factures de vente. Trois comptes sont utilisés principalement au sein de ce journal. Il s’agit du compte client (compte de classe 411), du compte de produits (compte de classe 70) et du compte de la TVA collectée (compte de classe 4457).
- Le journal de trésorerie. Ce dernier concentre l’ensemble des opérations liées aux mouvements de caisse (compte de classe 53) et aux mouvements de banques (compte de classe 512).
- Le journal comptable des opérations diverses. Il recense les opérations non répertoriées dans les autres journaux (achat, vente et trésorerie). Il centralise les écritures de bilan, mais aussi le paiement des salaires des employés, la TVA ou encore les provisions.
🛠️ En pratique : il est possible de diviser les opérations diverses sous la forme de nouveaux journaux, comme le journal des salaires ou le journal de TVA. De même, les frais généraux du journal des achats peuvent aussi faire l’objet d’un journal à part.
Le grand livre comptable
Il ne fait pas partie à proprement parler des journaux comptables, mais il en est très proche puisqu’il est édité à partir des données du journal comptable principal. Il reprend donc les informations du journal comptable, mais il les présente cette fois-ci compte par compte, et toujours dans l’ordre chronologique.
Qui doit tenir un journal comptable ?
La tenue d’un journal comptable est obligatoire pour toute entreprise ou société commerciale. En revanche, les micro-entrepreneurs sont dispensés de cette obligation. Ils doivent cependant tenir un livre de recettes, voire un registre d’achat.
Que contient un journal comptable ?
Tout journal comptable doit respecter certaines formalités. Il doit obligatoirement figurer les informations suivantes :
- la date de l’opération ;
- le libellé de l’écriture comptable (la description de l’opération) ;
- le compte bancaire affecté par l’opération ;
- le montant de l’opération.
📝 À noter : en cas d'erreur dans vos écritures comptables, vous pouvez faire une extourne. Elle consiste à modifier un mouvement comptable en enregistrant en sens inverse une écriture déjà existante. L’extourne permet donc de corriger une écriture comptable, sans la supprimer.
Concrètement, le journal comptable se présente sous la forme d’un tableau à plusieurs colonnes. Voici un modèle de journal comptable auxiliaire des achats :
Date |
N° |
Libellé |
N° de compte |
Débit |
Crédit |
18/09/2023 |
1 |
Achat de 4 chaises |
512 |
100,00 |
|
📌 À retenir : les inscriptions dans les journaux comptables doivent respecter le principe de la comptabilité en partie double. Toute inscription au débit doit avoir un équivalent au crédit.
Comment faire un journal comptable ?
Afin de tenir un journal comptable, il est recommandé de :
- définir le type de journal utile pour l’entreprise ;
- choisir un support adapté ;
- remplir le document en respectant les règles d’écriture comptable ;
- noter toutes les mentions obligatoires ;
- classer correctement les journaux.
Définir le type de journal dont vous avez besoin
Il convient en premier lieu de déterminer si votre entreprise peut se contenter d’un journal unique, ou si vous avez besoin d’établir plusieurs journaux auxiliaires. Pour mieux analyser et gérer les flux financiers de votre structure, vous pouvez ainsi constituer un journal des achats, un journal des ventes, un journal de trésorerie, ou encore un journal d’opérations diverses. Si vous utilisez plusieurs journaux auxiliaires, l’ensemble des informations notées doit également figurer dans le journal comptable principal.
Choisir le format de votre journal
La loi n’impose pas de format spécifique. De fait, vous avez la possibilité de constituer un journal comptable sous forme papier ou numérique. Toutefois, il convient de noter que les rayures et les blancs sont interdits. Le format dématérialisé s’avère donc être une option intéressante.
☝️ Bon à savoir : il est possible de constituer un journal comptable sur un fichier Excel, ou d’utiliser un logiciel de comptabilité.
Respecter les règles en matière d’écriture comptable
La tenue d’un journal comptable répond à un certain formalisme. Ainsi, il est nécessaire de respecter les règles suivantes :
- Le journal doit respecter le principe de la comptabilité en partie double.
- Toutes les opérations doivent être enregistrées jour par jour.
- Le journal ne doit comprendre ni blanc, ni rayures.
- Les montants sont inscrits selon la devise utilisée dans le pays du siège social de l’entreprise.
Noter toutes les mentions obligatoires
Le journal doit contenir les mentions obligatoires que sont la date de l’opération, le libellé de l’écriture comptable, le compte bancaire affecté par l’opération, et le montant de l’opération.
💡 Astuce : pour vous assurer de n’oublier aucun élément, vous avez la possibilité de télécharger des modèles de journal comptable vierge en ligne.
Classer correctement ses journaux
Il est important de bien classer vos journaux comptables d’exercice en exercice pour pouvoir plus facilement les retrouver en cas de besoin. En effet, vous devez garder ces documents pendant un minimum de 10 ans après la fin de l’exercice auquel ils correspondent.
💡 Astuce : si vous avez besoin d’aide pour la tenue de votre journal comptable, vous pouvez contacter un expert-comptable ou encore utiliser un logiciel de gestion comme Comptastart.
FAQ
Quelle est la différence entre journal comptable et grand livre ?
Le journal comptable centralise les opérations financières dans un ordre chronologique. Quant à lui, le grand livre les classe compte par compte, et toujours dans un ordre chronologique. Il est édité à partir du livre journal.
Quels sont les trois documents comptables obligatoires ?
Les trois documents comptables principaux d’une entreprise sont le livre-journal (qui récapitule l’ensemble des opérations financières de la société), le grand livre et le livre d’inventaire (qui répertorie les éléments de l’actif et du passif). Ce dernier document n’est plus obligatoire depuis le 1er janvier 2016, mais il demeure couramment utilisé, car il permet d’établir ensuite le bilan.
Un micro-entrepreneur doit-il tenir un journal comptable ?
Un micro-entrepreneur doit tenir un livre des recettes, voire un registre d’achat si son activité le requiert.
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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