
Immobilisation corporelle : principe, valorisation et comptabilisation
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Avant de racheter une entreprise ou de soutenir une levée de fonds, les investisseurs veulent déterminer la rentabilité de leur projet. Ils vont alors procéder à l’évaluation de l’entreprise. Il existe plusieurs méthodes, dont celle du discounted cash flow (DCF). Cette technique de calcul s’intéresse aux flux financiers futurs d’une entreprise. Quel est l'intérêt de cette méthode ? Comment la calculer ? Legalstart vous éclaire sur la méthode du discounted cash flow.
Mini-Sommaire
Le discounted cash flow (DCF), aussi appelé discounted free cash flow ou méthode des flux de trésorerie actualisée, est une méthode de valorisation destinée à déterminer à un instant “t” la valeur d’une entreprise, fondée sur l’estimation de ses revenus futurs (ou flux de trésorerie futurs). Elle repose sur un calcul des flux de trésorerie disponibles (Free cash flow, ou FCF) et de la valeur nette actuelle de ces derniers. Cette méthode de calcul permet notamment de déterminer la valeur actuelle nette (net present value) d’une entreprise.
📝 À noter : le DCF constitue l’opposé de la méthode de l’actif net comptable, qui définit la valeur d’une entreprise selon ses revenus passés.
Cette technique est généralement utilisée dans le cadre de fusion-acquisition d’une entreprise, d’un rachat ou d’une levée de fonds. Elle concerne plus spécifiquement les sociétés avec un fort potentiel de croissance, telles que les start-ups, les entreprises qui désirent lever des fonds pour lancer une nouvelle activité, ou bien plus largement les sociétés qui s’apprêtent à vivre des bouleversements importants dans le futur. Il est également possible d’utiliser la technique du DCF dans le cadre de rachat d’action ou d’évaluation immobilière.
Il existe plusieurs techniques pour estimer la valeur d’une entreprise. La méthode du DCF se fonde sur une estimation des revenus futurs de la société.
À l'inverse des méthodes qui s’intéressent aux revenus passés de l’entreprise, le discounted cash flow est une approche qui veut estimer la rentabilité future d’une société. Son évaluation s’intéresse donc aux liquidités qui s’apprêtent à entrer dans les prochaines années, afin d’avoir une vision de l’avenir de la société. En outre, cette approche permet d’écarter toute sur-évaluation ou sous-évaluation liée au marché ou au secteur d’activité de l’entreprise. C’est pourquoi la méthode du DFC est plébiscitée dans le cadre de rachat d’entreprise, de levée de fonds ou de fusion-acquisition.
Par ailleurs, cette estimation est également utile pour prendre des décisions stratégiques lors d’un projet d’investissement, comme le rachat d’une unité de production. Cette méthode du discounted cash flow permet alors de comparer plusieurs possibilités afin d’évaluer leur rentabilité et leur retour sur investissement.
📌 À retenir : un investissement est rentable si le prix d’achat est inférieur à la valeur du DFC. Dans le cas contraire, l’entreprise risque de perdre de l’argent.
Comme la méthode du DFC s’intéresse à l’estimation des flux futurs d’une entreprise, elle présente des limites majeures :
☝️ Bon à savoir : il convient d’effectuer des analyses financières complémentaires pour obtenir l’évaluation la plus précise possible avant de mener un investissement.
L’estimation de la valeur d’une entreprise à l’aide de la méthode du discounted cash flow implique plusieurs étapes de calculs. Il convient ainsi :
Les flux de trésorerie disponibles (aussi appelés free cash flow, ou FCF) correspondent aux flux générés par la société grâce à son exploitation courante, et qui sont disponibles après avoir payé toutes ses charges, impôts et ses investissements nécessaires pour son fonctionnement. Ce sont des indicateurs essentiels pour connaître la performance financière d’une société. Ils comprennent :
Il existe plusieurs formules pour connaître les flux de trésorerie, comme la suivante qui prend notamment en compte le résultat d'exploitation après impôt :
Flux de trésorerie disponible = Résultat d'exploitation après impôt + Dotation aux amortissements nets + Investissements nets + Variation du BFR
Le taux d’actualisation permet d’actualiser le flux de trésorerie disponible. Il correspond généralement au coût moyen pondéré du capital (CMPC), qui prend en considération :
La formule du coût moyen pondéré du capital est la suivante :
CMPC = coût des capitaux propres * [capitaux propres / (dettes financières + capitaux propres)] + coût de la dette * (1 – taux d'IS) * [dettes financières / (dettes financières + capitaux propres)]
Dans cette formule, le coût de la dette se réfère au coût de l’endettement financier, et le coût des capitaux propres correspond, quant à lui, à la rentabilité exigée par les actionnaires.
☝️ Bon à savoir : toute variation du taux d’actualisation peut avoir des conséquences importantes dans le calcul du discounted cash flow. Ce taux varie notamment en fonction du niveau de risque de l’investissement. Celui-ci est d’environ 10 à 15 % pour une entreprise financièrement stable. En revanche, pour une jeune start-up, il peut s’élever entre 25 à 50 %, car il n’y a pas encore de recul suffisant sur ses données financières.
La formule du DCF intègre une durée de référence, qui varie en fonction de la visibilité du prévisionnel financier d’une entreprise. Cette durée ne doit pas être trop courte, au risque d’éluder certains éléments et d’accorder trop d’importance à la valeur terminale de l’entreprise. Elle ne doit pas non plus être trop longue, car il devient compliqué d’avoir une bonne estimation des flux à long terme.
🛠️ En pratique : il est recommandé de sélectionner une durée de référence comprise entre 4 et 10 ans maximum.
La valeur terminale (VT) correspond au taux de croissance hypothétique d’une entreprise au terme d’une durée d’exploitation prévisionnelle. Cet indicateur est défini selon :
Il est possible de calculer la valeur terminale d’une entreprise selon deux formules :
C’est généralement la seconde formule qui est retenue. La valeur terminale d’une entreprise selon la formule de Gordon & Shapiro se calcule comme suit
VT = Fn / (CPMC - g)
📝 À noter : dans cette formule, FN correspond au flux normatif, et g au taux de croissance jusqu’à l’infini.
Il est ensuite possible de procéder au calcul du DCF. Cette méthode consiste à diviser les bénéfices annuels attendus selon le taux d’actualisation, fondé sur le coût moyen pondéré du capital, moins la dette. La formule du discounted cash flow est la suivante :
DCF = (CF / (1+r)1) + (CF / (1+r)2) + (CF / (1+r)3) + (…) + (CF / (1+r)n)
☝️ Bon à savoir : dans cette opération, la mention CF correspond au cash flow, R au taux d’actualisation et n à l’année.
La méthode DCF permet d’estimer la valeur d’une entreprise. Elle est donc employée couramment lors d’un projet de levée de fonds, de rachat de société, ou de fusion-acquisition. Elle est également utile lors d’un achat d’action ou d’un projet immobilier important.
Le WACC (Weighted Average Cost of Capital ) correspond en français au coût moyen pondéré du capital (CMPC). Il est calculé en multipliant le coût de chaque source de capital, par son poids et selon la valeur du marché. Il faut ensuite additionner chaque produit. Le WACC se calcule de la façon suivante :
CMPC = coût des capitaux propres * [capitaux propres / (dettes financières + capitaux propres)] + coût de la dette * (1 – taux d'IS) * [dettes financières / (dettes financières + capitaux propres)]
Le DSO (daily sales outstanding) ou délai de paiement des créances moyennes, permet de définir le nombre de jours qui s’écoule entre l'envoi d’une facture et son paiement par le client. C’est donc un indicateur financier important dans la gestion financière d’une société.
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Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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