Défaut d’approbation des comptes annuels : quels sont les risques ?
En quoi consiste le compte de résultat ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Dans le cadre des obligations comptables imposées aux entreprises en France, il est notamment nécessaire d’éditer un compte de résultat et un bilan comptable. Mais qu’est-ce qu’un compte de résultat exactement ? Comment se présente-t-il ? Comment faire un compte de résultat et le lire ? Legalstart vous répond.
Mini-Sommaire
Qu’est-ce qu’un compte de résultat ?
Avant de voir quelle est l’utilité du compte de résultat, il est important de bien comprendre de quoi il s’agit.
Compte de résultat : définition
Le compte de résultat (ou compte de résultat prévisionnel) est un document comptable qui reprend toutes les entrées et les sorties d’argent sur une période donnée, généralement 1 an.
L’analyse du compte de résultat montre si l’activité est excédentaire, c’est-à-dire si l’entreprise a réalisé des bénéfices, ou bien si elle est déficitaire, c’est-à-dire si elle a généré des pertes.
Le compte de résultat est à distinguer d’autres documents comptables. Ainsi, il ne faut pas confondre :
- le compte de résultat et le bilan comptable. En effet, le bilan rassemble les éléments d’actif et de passif de l’entreprise tels qu’ils sont au moment précis de la fin de l’exercice comptable. Le compte de résultat reprend quant à lui les flux financiers de l’ensemble de l’exercice. De plus, il peut contenir des informations qui renvoient à plusieurs exercices comptables, dans le but de les comparer ;
- le compte de résultat différentiel et le compte de résultat prévisionnel. Le compte de résultat prévisionnel est celui qui est le plus couramment utilisé, c’est donc celui qui est présenté dans cette fiche. En revanche, le compte de résultat différentiel est moins courant et plus complexe à établir. Il consiste en la mise en valeur des marges effectuées par l’entreprise sur ses coûts variables.
Quelle est l’utilité du compte de résultat ?
Le compte de résultat est un document essentiel dans la comptabilité d’une entreprise. En effet, au-delà de son aspect obligatoire, le compte de résultat permet de présenter simplement l’ensemble des charges et des produits d’une entreprise sur un exercice comptable. Il permet donc de synthétiser l’ensemble des flux de trésorerie. Dès lors, il permet de calculer le bénéfice de l’entreprise, ou son déficit si le résultat est négatif.
Le compte de résultat est également très utile pour calculer différents ratios, appelés soldes intermédiaires de gestion (SIG). Ces indicateurs apportent des renseignements précieux sur la santé financière de l’entreprise. Par exemple, à partir du compte de résultat, vous pouvez calculer la capacité d’autofinancement (CAF) de l’entreprise comme suit :
Capacité d'autofinancement = résultat de l’exercice + charges calculées - produits calculés + valeur nette comptable d'éléments d'actifs cédés - produits de cession des éléments d'actifs.
Vous pouvez également calculer le résultat d’exploitation et le résultat à l’aide des formules suivantes :
Résultat d’exploitation = produits d’exploitation - charges d’exploitation
Résultat net = (résultat d'exploitation + résultat financier + résultat exceptionnel) - impôt sur les bénéfices
C’est justement pour toutes les informations qu’il apporte sur la santé financière que le compte de résultat est un document étudié de près par les établissements bancaires et par les investisseurs.
Comment se présente le compte de résultat ?
Tout d’abord, il faut savoir qu’il existe deux types de comptes de résultat, plus ou moins détaillés : le compte de résultat détaillé et le compte de résultat simplifié. Quelle que soit sa forme, le compte de résultat se présente en tableau comprenant les produits et les charges.
Tableau du compte de résultat : les charges
Les produits correspondent aux entrées d’argent dans l’entreprise. En pratique, on comptabilise plusieurs types de produits dans le compte de résultat :
- les ventes des biens et des services de l’entreprise, c’est-à-dire les produits d’exploitation ;
- les subventions d’exploitation, c’est-à-dire les aides accordées par l’état pour l’exploitation de l’entreprise ;
- les produits financiers, à savoir les recettes provenant de la détention de titres financiers ou encore de placements bancaires ;
- les produits exceptionnels qui correspondent aux entrées d’argent qui ne font pas partie de l’exploitation normale de l’activité (par exemple, la vente du fonds de commerce de l’entreprise).
Tableau du compte de résultat : les charges
Les charges correspondent aux dépenses de l’entreprise. On comptabilise généralement trois types de charges :
● les charges d’exploitation qui renvoient aux frais nécessaires à l’existence et à la croissance de l’activité (achat de matières premières, loyers, variations de stock, assurance, frais de déplacement, honoraires du cabinet comptable, les charges de personnel, TVA, CFE, etc).
● les charges financières, c’est-à-dire les frais bancaires et financiers à l'instar des remboursements des intérêts d’emprunt ;
● les charges exceptionnelles dont les charges qui ne rentrent pas dans l’exploitation habituelle de l’entreprise.
Tableau du compte de résultat : le résultat
Enfin, dans le tableau du compte de résultat, on trouve le résultat. Il correspond à la différence entre les produits et les charges de l’entreprise, après imposition des bénéfices.
Si le résultat est positif, alors il correspond au montant du bénéfice réalisé durant l’exercice comptable. Au contraire, s’il est négatif, il correspond au montant des pertes réalisées pendant l’exercice.
Compte de résultat : exemples
Voici un exemple de compte de résultat qui vous sera utile pour comprendre comment ce dernier s’organise en pratique.
Compte de résultat |
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Exercice comptable 2022 |
Exercice comptable 2023 |
Produits :
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Total produits |
= somme de tous les types de produits |
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Charges : Charges financières Charges exceptionnelles |
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Total charges |
= somme de tous les types de charges |
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Résultat HT |
= total charges - total produits |
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Impôts sur les bénéfices |
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Résultat TTC |
= résultat avant impôts - impôts sur les bénéfices |
La mention “A détailler” indique qu’il faut ajouter des sous-catégories. Par exemple, dans les charges correspondantes aux charges d’exploitation, on peut ajouter les catégories suivantes : achat de matières premières ; loyers ; salaires ; téléphone ; internet ; déplacements ; variation de stocks, … .
Il est également possible de présenter le tableau du compte de résultat comme suit :
Compte de résultat |
|||
Charges |
Montant |
Produits |
Montant |
Charges d’exploitation |
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Produits d’exploitation |
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Total des charges d’exploitation |
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Total des produits d’exploitation |
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Charges financières |
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Produits financiers |
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Total des charges financières |
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Total des produits financiers |
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Charges exceptionnelles |
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Produits exceptionnels |
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Total des charges exceptionnelles |
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Total des produits exceptionnels |
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Impôt sur les bénéfices |
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Total des charges |
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Total des produits |
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Bénéfices |
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Perte |
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Total général |
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Total général |
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Le contenu du compte de résultat et de ses sous-catégories varie évidemment d’une entreprise à l’autre. Par exemple, si vous ne réglez aucuns frais de déplacement dans le cadre de l’exploitation de votre activité, vous n'avez pas besoin d’indiquer cette catégorie.
☝️ Bon à savoir : on entend parfois parler de compte de résultat HT ou TTC, mais en réalité ces appellations sont fausses : le terme de compte de résultat renvoie à un document comptable et non à un chiffre. Le résultat, en revanche, peut être HT ou TTC, selon qu’il prend ou non en compte les taxes.
Est-ce obligatoire d’établir un compte de résultat ?
En principe, toutes les entreprises y compris les entreprises individuelles (EI) doivent déposer leur liasse fiscale comprenant le compte de résultat dans les 6 mois suivants la clôture de leur exercice comptable. Cependant, cette obligation ne s'applique pas aux EI qui ont opté pour le régime de la micro-entreprise.
Néanmoins, toutes les entreprises n’ont pas l’obligation d’établir un compte de résultat détaillé. Certaines entreprises peuvent tenir des comptes annuels simplifiés, c’est-à-dire un compte de résultat simplifié, un bilan comptable simplifié et une annexe simplifiée. C’est le cas des entreprises qui :
- bénéficient d’office du régime de comptabilité simplifiée. Il s’agit des entreprises soumises au régime réel simplifié d’imposition. Elles tiennent donc un compte de résultat simplifié. Il s’agit des entreprises qui ont un chiffre d’affaires compris entre :
- 91.900€ et 840.000 € pour les activités commerciales ou de fourniture de logement ;
- 36.800€ et 254.000€ pour les activités de prestations de services.
- ou ont la possibilité de choisir cette option, notamment les micro-entreprises.
En ce qui concerne le contenu du compte de résultat simplifié, il respecte la même trame que celui du compte de résultat classique. Toutefois, il n’indique que les principales charges et produits. Vous pouvez donc reprendre le tableau ci-dessus, sans vous soucier des mentions À détailler.
Comment faire un compte de résultat ?
Pour faire un compte de résultat, il faut donc compléter les différentes parties du tableau. Pour cela, vous devez :
- lister les charges ;
- lister les produits ;
- calculer le résultat d’exploitation ;
- calculer le résultat financier ;
- calculer le résultat exceptionnel ;
- calculer le résultat net comptable.
Comment interpréter le compte de résultat ?
Une fois votre compte de résultat édité, il convient d’en comprendre le contenu, afin de pouvoir interpréter correctement les résultats de l’entreprise.
Le résultat d’exploitation, par exemple, permet de déterminer si l’entreprise parvient à dégager des bénéfices grâce à son activité principale. Il traduit donc la rentabilité de l’activité, mais aussi la capacité du dirigeant à avoir une bonne maîtrise des charges.
D’autre part, le résultat financier permet de connaître la stratégie de financement de l’entreprise, notamment si elle a tendance à recourir à l’autofinancement ou aux emprunts bancaires à moyen ou long terme.
Le résultat exceptionnel, quant à lui, fait état des opérations qui ne sont pas en lien direct avec l’activité. C’est par exemple le cas lorsque l’entreprise doit payer une amende ou perçoit des dommages-intérêts suite à un litige.
De son côté, le résultat net est un indicateur essentiel puisqu’il permet de savoir si l’entreprise à dégager des bénéfices sur une période donnée, ou au contraire si elle doit essuyer des pertes. Dans tous les cas, ce résultat sera reporté dans le prochain bilan comptable soit à l’actif soit au passif de l’entreprise.
Par ailleurs, le compte de résultat permet de calculer d’autres ratios comme le seuil de rentabilité qui se calcule comme suit :
Seuil de rentabilité = montant des charges fixes / (taux de marge sur coûts variables = chiffres d’affaires - charges variables / chiffre d’affaires).
Qui peut établir le compte de résultat ?
Le compte de résultat peut être fait par l’entreprise elle-même, notamment si elle dispose des compétences nécessaires en interne (expert-comptable salarié par exemple). Toutefois, de manière générale, il est préférable de faire appel à un expert-comptable. En effet, ce professionnel de la comptabilité maîtrise parfaitement les normes comptables, et notamment les normes IFRS. Or, le non-respect de la réglementation peut exposer l’entreprise à d’importantes sanctions.
FAQ
Quel est l'intérêt d'un compte de résultat ?
Le compte de résultat a pour objectif de déterminer le montant des bénéfices ou des pertes réalisés au cours de l’exercice comptable. Par conséquent, il permet d’évaluer la rentabilité de l’entreprise.
Comment s'appelle le solde du compte de résultat ?
Le solde du compte de résultat est le résultat net. Il correspond à la différence entre les produits et les charges à laquelle on déduit l’impôt sur les bénéfices.
Quels sont les trois niveaux du compte de résultat ?
Le compte de résultat se compose de 3 niveaux :
- le résultat d’exploitation ;
- le résultat financier ;
- le résultat exceptionnel.
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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