
Tout savoir sur la comptabilisation d’une cession de fonds de commerce
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Il existe plusieurs façons d’étudier les flux financiers (entrées et sorties d’argent) composant la comptabilité d’une entreprise. La méthode classique est la comptabilité générale, qui se charge simplement de répertorier ces flux financiers. La comptabilité analytique reprend les données répertoriées par la comptabilité générale pour les analyser.
La comptabilité analytique est-elle obligatoire ? En quoi consiste-t-elle ? Quelle est la différence entre comptabilité analytique et comptabilité générale ? Legalstart vous aide à y voir plus clair.
Mini-Sommaire
Par définition, la comptabilité analytique est une méthode d’analyse des comptes d’une entreprise. L’objectif de la comptabilité analytique est d’expliquer et de justifier les flux financiers d’une entreprise. On parle aussi de comptabilité de gestion.
La comptabilité analytique se focalise toujours sur une variable (par exemple : un domaine d’activité de l’entreprise, un projet particulier, ...) pour en définir la rentabilité. Ainsi, l’entreprise pourra déterminer les domaines dans lesquels son activité est performante, et ceux pour lesquels il faut qu’elle revoit sa stratégie.
La comptabilité analytique a l’avantage de fournir une connaissance approfondie des flux financiers de l’entreprise. Entre autres, elle permet :
La comptabilité analytique et la comptabilité générale sont deux approches distinctes de la gestion financière au sein d'une entreprise. Leur principal objectif et leur méthodologie diffèrent, ce qui les rend complémentaires.
La comptabilité générale, également connue sous le nom de comptabilité financière, vise principalement à enregistrer et à répertorier toutes les transactions financières de l'entreprise. Elle produit des états financiers tels que le bilan, le compte de résultat et le tableau de trésorerie, qui offrent une vue d'ensemble des comptes de l'entreprise sur une période donnée. Cette comptabilité est nécessaire pour respecter les obligations légales et fiscales, ainsi que pour fournir des informations aux parties prenantes externes telles que les investisseurs, les créanciers et les autorités fiscales.
D'un autre côté, la comptabilité analytique, également appelée comptabilité de gestion, se concentre sur l'analyse des coûts et des performances internes de l'entreprise. Elle part des données générées par la comptabilité générale pour déterminer le coût de chaque activité, produit ou service au sein de l'entreprise. Cette méthode permet de mieux comprendre comment les ressources sont allouées, quelles sont les activités rentables et celles qui ne le sont pas, et comment améliorer la rentabilité globale de l'entreprise.
En somme :
📝 À noter : il est possible de compléter la comptabilité analytique avec une comptabilité financière.
L’intérêt de la comptabilité analytique est d’optimiser le fonctionnement de votre entreprise. Elle présente de nombreux bénéfices :
La comptabilité analytique constitue donc un outil précieux pour la gestion financière et la planification stratégique d'une entreprise. Pour cela, il est possible de recourir à un logiciel de comptabilité qui permet, par exemple, de définir une balance analytique de comptabilité afin de vérifier la justesse de vos comptes.
Contrairement à d'autres aspects de la comptabilité d'entreprise qui sont soumis à des obligations légales strictes, la comptabilité analytique est une démarche qui relève d'un choix volontaire. Elle n'est pas imposée par la loi, ce qui signifie que les dirigeants d'entreprises et même les responsables d'associations ont la liberté de décider si cette méthode convient à leurs besoins ou non.
Par exemple, la comptabilité analytique est plus fréquemment adoptée par les entreprises de taille moyenne à grande, en particulier celles qui opèrent dans plusieurs secteurs d'activité. Aussi, les entreprises avec des départements de production, de commercialisation, de service après-vente., ont tendance à trouver la comptabilité analytique particulièrement utile. Cette méthode leur permet de décomposer leurs coûts et leurs performances par secteur, ce qui facilite la gestion et la prise de décision à tous les niveaux de l'organisation.
La mise en place d’une comptabilité analytique peut se faire de plusieurs manières différentes selon le secteur de votre entreprise que vous désirez analyser.
Dans tous les cas, il faut d’abord définir l’objet d’étude général, c’est-à-dire ce sur quoi l’analyse va être faite. En effet, la comptabilité analytique se focalise sur un élément de l’entreprise en particulier. Ensuite, il faut affiner cet objet d’étude général en déterminant ce qu’on appelle une clé de répartition. Explications.
L’objet d’étude général de la comptabilité analytique se définit librement selon ce que vous souhaitez analyser. Il peut s’agir :
☝️ Bon à savoir : vous avez la liberté de choisir le niveau de détail auquel vous souhaitez effectuer l'analyse. Cette flexibilité permet d'adapter la comptabilité analytique à la structure et aux objectifs de votre entreprise pour obtenir des informations pertinentes et utiles à la prise de décision.
Il convient ensuite d’affiner l’objet d’étude choisi en définissant la clé de répartition de la comptabilité analytique. Elle est la variable dont on veut trouver le coût. Également connue sous le nom de "clé de coût" ou "clé de répartition des coûts", elle représente donc le facteur sur lequel vous souhaitez baser le calcul des coûts.
En d’autres mots, la clé de répartition est le critère qui servira à allouer les coûts aux éléments spécifiques que vous étudiez en comptabilité analytique. Le choix de la clé dépend de ce que vous cherchez à mesurer.
💡 Astuce : vous pouvez utiliser diverses clés de répartition en fonction de votre objectif.
Par exemple, si vous avez sélectionné le secteur de production comme objet d'étude général, vous pouvez choisir comme clé de répartition un produit particulier, comme le produit A. Dans ce cas, la comptabilité analytique vous permettra de calculer les coûts exacts liés à la production du produit A. Vous examinerez les dépenses spécifiques liées à ce produit, telles que les matières premières, la main-d'œuvre et les coûts indirects associés.
Une autre option pourrait être d'utiliser le temps de travail comme clé de répartition. Vous détermineriez alors combien de temps chaque employé a consacré à la production du produit A. Cela pourrait inclure le temps de travail directement lié à la fabrication, ainsi que le temps consacré à la maintenance des machines utilisées dans la production.
En résumé, la clé de répartition en comptabilité analytique est la variable qui définit sur quoi portera l'analyse des coûts. Le choix de cette clé dépend de vos objectifs, que ce soit pour évaluer les coûts de production d'un produit spécifique, répartir le temps de travail ou répondre à d'autres questions spécifiques de gestion. Cette flexibilité permet d'adapter la comptabilité analytique aux besoins changeants de votre entreprise.
Une fois l’objet d’étude général et la clé de répartition déterminés, il faudra choisir une méthode pour calculer le coût de l’objet d’analyse et en tirer des conclusions.
Il existe plusieurs méthodes possibles et vous pouvez choisir celle qui vous convient le mieux.
Cette méthode, aussi appelée méthode des coûts par absorption, vise à attribuer tous les coûts, directs et indirects, à un produit spécifique. Elle est particulièrement adaptée pour évaluer le coût total de production d'un produit ou d'un service. Les charges directes (telles que la main-d'œuvre directe et les matières premières) sont attribuées directement aux produits, tandis que les charges indirectes sont réparties entre les produits en utilisant une clé de répartition (comme la main-d'œuvre ou le temps machine).
Aussi dite “méthode des coûts variables”, la méthode des coûts partiels permet de calculer à partir de quel moment une activité est rentable. Elle se concentre sur les coûts variables associés à la production d'un produit ou d'un service. Elle ne prend en compte que les charges variables qui évoluent en fonction du volume de production. Elle permet de calculer la marge sur coûts variables et le seuil de rentabilité, c'est-à-dire le niveau de production auquel l'entreprise couvre toutes ses charges fixes.
Cette méthode est similaire à la méthode des coûts variables, mais elle exclut les charges fixes de la comptabilisation des coûts des produits. Les charges fixes sont considérées comme des coûts périodiques plutôt que des coûts de production. Le direct costing permet de mieux comprendre la contribution marginale des produits à la couverture des charges fixes.
Cette méthode implique la détermination préalable des coûts standards pour chaque composant d'un produit ou d'un service. Les coûts réels sont ensuite comparés aux coûts standards pour évaluer les écarts. Elle est utile pour la gestion des performances, la budgétisation et l'identification des variations de coûts.
La méthode ABC repose sur l'identification des activités qui consomment des ressources dans l'entreprise. Les coûts sont ensuite attribués aux activités, puis répartis sur les produits en fonction de leur consommation d'activités. L'ABC permet de mieux comprendre les coûts indirects et les activités qui les génèrent, ce qui est particulièrement utile dans les entreprises avec des processus complexes.
Cette méthode est axée sur la fixation du prix de vente d'un produit en fonction des coûts que l'entreprise peut supporter tout en réalisant un profit souhaité. Elle commence par déterminer le prix de vente cible, puis ajuste les coûts de production en conséquence. Le target costing est souvent utilisé pour développer de nouveaux produits tout en maintenant leur rentabilité.
La comptabilité financière se concentre sur la préparation d'états financiers conformes aux normes comptables pour les parties prenantes externes, tandis que la comptabilité analytique fournit des informations internes détaillées utilisées par la direction de l'entreprise pour la gestion, la prise de décisions et l'optimisation des ressources.
La comptabilité financière est périodique, générale et axée sur les performances financières globales, tandis que la comptabilité analytique peut être plus fréquente, spécifique aux besoins de gestion, et détaillée au niveau des produits, des services ou des départements.
L'objectif principal de la comptabilité analytique est de fournir des informations internes détaillées permettant à la direction d'une entreprise de mieux comprendre et de gérer les coûts, les revenus, la rentabilité, les performances et les activités de l'entreprise. Elle vise à aider la prise de décisions, à identifier les domaines de performance et de non-performance, à optimiser les ressources et à améliorer la rentabilité en analysant les coûts et les revenus de manière plus spécifique et détaillée que ce que permet la comptabilité financière. En résumé, l'objectif de la comptabilité analytique est d'améliorer la gestion et la performance globale de l'entreprise.
En comptabilité analytique, les charges se divisent en deux catégories : les charges directes, spécifiques à un produit ou service et facilement attribuables, et les charges indirectes, communes à plusieurs activités nécessitant une répartition via des méthodes d'allocation. Les charges indirectes englobent divers coûts tels que les frais généraux, administratifs, de maintenance, de structure ou de marketing. Une gestion précise de ces charges est cruciale pour calculer avec exactitude les coûts totaux associés à un produit, un service ou une activité.
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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