
Immobilisation corporelle : principe, valorisation et comptabilisation
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
La comptabilité d'un artisan est une étape incontournable dans la gestion de toute activité artisanale, qu’il s’agisse de fabrication, de services ou de commerce. Selon le régime fiscal choisi, les obligations comptables d’un artisan peuvent varier entre simplicité et rigueur.
Comprendre ces exigences permet de mieux organiser son activité et de garantir sa conformité avec la législation. Legalstart vous explique tout.
Mini-Sommaire
Les artisans en micro-entreprise, qu’ils relèvent du régime micro-BIC (bénéfices industriels et commerciaux) ou micro-BNC (bénéfices non commerciaux), profitent d’un cadre comptable simplifié.
🛠️ En pratique : le choix entre ces régimes dépend de la nature de l’activité exercée, mais les obligations comptables restent allégées dans les deux cas.
Le régime micro-BIC s’applique aux artisans dont l’activité principale repose sur la fabrication, la vente de produits ou la prestation de services commerciaux ou artisanaux.
Les obligations comptables comprennent :
📝 À noter : les artisans en micro-BIC sont dispensés de produire un bilan comptable ou un compte de résultat, et d’établir une annexe comptable.
Le régime micro-BNC s’adresse aux artisans exerçant des activités non commerciales, comme certains métiers de l’artisanat créatif ou les professions libérales.
Les obligations comptables sont encore plus simples. Seule la tenue d’un livre des recettes est obligatoire. Il sert à consigner les revenus perçus, avec les mêmes exigences que pour le micro-BIC (dates, montants, origines).
📌 À retenir : le régime micro-BNC n’impose ni registre des achats ni documents financiers comme le bilan ou le compte de résultat.
Les artisans exerçant en EI doivent respecter des obligations comptables adaptées à leur entreprise individuelle, au régime fiscal et à leur niveau de chiffre d’affaires.
Le statut d’entreprise individuelle, qui ne distingue pas le patrimoine personnel du professionnel, implique des règles spécifiques selon le régime d’imposition choisi :
Ce régime concerne les artisans dont le chiffre d’affaires se situe dans les limites suivantes :
Les obligations comptables incluent :
Un artisan sous le régime réel simplifié doit aussi tenir des registres comptables :
Les artisans dépassant les seuils du régime simplifié sont soumis à une comptabilité complète, similaire à celle des entreprises commerciales, incluant :
De plus, toutes les transactions doivent être enregistrées avec une pièce justificative (facture, relevé bancaire).
☝️ Bon à savoir : les documents comptables sont à conserver pendant 10 ans.
Ce régime s’applique aux artisans exerçant des activités commerciales, artisanales ou de prestations de services, avec un chiffre d’affaires annuel compris entre :
⚠️ Attention : les artisans dépassant ces seuils passent automatiquement au régime réel normal.
Les obligations comptables au régime réel simplifié sont adaptées pour simplifier la gestion, tout en assurant une transparence financière.
Les encaissements et décaissements sont enregistrés uniquement lorsqu’ils se produisent, sans tenir compte des créances et des dettes en cours.
À la clôture de l’exercice, une constatation des créances et des dettes est effectuée pour régulariser les comptes.
Les documents comptables à fournir sont :
Les écritures comptables peuvent être centralisées trimestriellement, au lieu d’un suivi mensuel ou quotidien.
Les factures doivent inclure toutes les mentions légales obligatoires :
📌 À retenir : conservation des justificatifs comptables pendant 10 ans.
Les artisans bénéficiant de ce régime sont dispensés de produire une annexe comptable si leur activité reste sous certains seuils :
Les stocks et les en-cours peuvent être évalués de manière simplifiée, sans nécessiter un inventaire détaillé pour chaque produit ou matière.
Les frais de carburant peuvent être déduits selon un barème forfaitaire, facilitant leur intégration dans les charges.
Le régime réel normal concerne les artisans dont le chiffre d’affaires annuel dépasse les plafonds suivants :
🛠️ En pratique : les artisans sous d’autres régimes fiscaux peuvent également opter pour ce régime afin de répondre à des besoins spécifiques de transparence comptable ou de gestion.
Les artisans soumis à ce régime doivent suivre une comptabilité commerciale complète, impliquant plusieurs registres, comptes et procédures. C’est une obligation comptable en SARL par exemple.
Chaque vente ou prestation de service doit donner lieu à une facture détaillée. Les mentions légales obligatoires incluent :
Chaque transaction (ventes, achats, paiements, etc.) doit être enregistrée avec une pièce justificative (factures, relevés bancaires).
Ces enregistrements garantissent une traçabilité totale des flux financiers de l’entreprise.
À la clôture de chaque exercice, les artisans doivent produire des comptes annuels composés :
📝 À noter : l’annexe comptable est obligatoire sauf pour les petites entreprises sous certains seuils (8 M€ de chiffre d’affaires, 4 M€ de total bilan, 50 salariés).
Un inventaire doit être réalisé au moins une fois par an pour évaluer les actifs (stocks, créances) et les passifs (dettes).
Le régime réel normal impose la tenue de plusieurs registres :
⚠️ Attention : les artisans doivent conserver l’ensemble des documents comptables (factures, registres, relevés bancaires) pendant au moins 10 ans.
La comptabilité d’un artisan du bâtiment peut être tenue :
Les artisans en micro-entreprise, soumis à des obligations comptables simplifiées (livre des recettes et éventuellement registre des achats), gèrent souvent leur comptabilité seuls.
En revanche, ceux relevant du régime réel simplifié ou normal, avec des exigences plus complexes (bilan, compte de résultat, annexes), font souvent appel à un expert-comptable pour assurer la conformité des enregistrements et la production des comptes annuels.
⚠️ Attention : dans tous les cas, le dirigeant reste légalement responsable de l’exactitude des comptes, même en cas de délégation.
Un artisan est un professionnel exerçant une activité de production, de transformation, de réparation ou de prestation de services, souvent à caractère manuel. Il peut travailler seul ou avec une petite équipe, et son activité est généralement inscrite au Répertoire des Métiers.
Le coût d’un expert-comptable pour un artisan varie en fonction des services demandés et de la taille de l’activité. Les honoraires peuvent aller de 50 à 200 € par mois pour une tenue comptable simple et atteindre plusieurs milliers d’euros par an pour une gestion complète incluant les déclarations fiscales et sociales.
Non, les artisans ne sont pas obligés de faire appel à un expert-comptable, même pour les régimes réels. Cependant, il peut être fortement recommandé pour gérer la complexité des obligations comptables ou garantir la conformité en cas de contrôle fiscal.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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