Immobilisation corporelle : principe, valorisation et comptabilisation
Amortissement linéaire : comment le comptabiliser ?
Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
En comptabilité, l'amortissement est une pratique permettant d'étaler le coût d'un bien sur sa durée d'utilisation. Que ce soit un amortissement linéaire ou un amortissement dégressif, cette technique vise à refléter la dépréciation inéluctable des actifs au fil du temps. L'amortissement linéaire, en particulier, se distingue comme l'une des méthodes les plus couramment utilisées par les entreprises pour gérer leurs immobilisations.
Qu’est-ce que l’amortissement linéaire ? Quelle est la différence entre amortissement linéaire et amortissement dégressif ? Comment calculer l’amortissement linéaire ? Comment faire un tableau d’amortissement ? Legalstart vous donne toutes les clés indispensables dans cet article.
Mini-Sommaire
Qu’est-ce que l’amortissement linéaire ?
L'amortissement linéaire est une méthode comptable utilisée pour constater la dépréciation d'un bien de manière uniforme sur toute sa durée d'utilisation. Ainsi, l'amortissement linéaire consiste à déduire une annuité constante sur chaque exercice de la durée d'amortissement du bien. Cette durée correspond à la période pendant laquelle l'entreprise estime utiliser le bien.
📌 À retenir : chaque année, une fraction égale de la valeur d'origine du bien est déduite des bénéfices de l'entreprise, représentant la part de dépréciation liée à cette année d'utilisation.
Il convient de souligner que l'amortissement linéaire commence à être comptabilisé à partir du jour où le bien est mis en service.
L'objectif de l'amortissement linéaire est de répartir de manière équitable le coût des immobilisations sur leur durée d'utilisation, ce qui permet également de refléter plus fidèlement leur dépréciation dans les états financiers de l'entreprise. Cette répartition régulière des charges d'immobilisation sur plusieurs exercices permet de mieux planifier le renouvellement des biens et de maintenir une représentation plus précise de la valeur des actifs de l'entreprise.
📝 À noter : l'amortissement linéaire peut s'appliquer à différents types de biens, qu'ils soient corporels (comme les machines, les équipements) ou incorporels (comme les brevets, les logiciels), et sur des périodes d'amortissement qui correspondent à leur durée de vie utile.
L’amortissement linéaire représente donc une charge pour l'entreprise qui est répartie sur la durée d'utilisation du bien.
Quelle est la différence entre l'amortissement linéaire et l'amortissement dégressif ?
L'une des principales différences entre l'amortissement linéaire et l'amortissement dégressif réside dans la façon dont la dépréciation de la valeur des immobilisations est constatée au fil du temps.
Dans le cas de l'amortissement linéaire, le montant de la dépréciation de la valeur d'un bien reste constant d'un exercice comptable à un autre. Cela signifie que :
- l'annuité d'amortissement, c'est-à-dire la somme déduite chaque année des bénéfices de l'entreprise, reste inchangée ;
- tout comme le taux d'amortissement qui demeure constant d'une année à l'autre.
En revanche, pour l'amortissement dégressif, la dépréciation de la valeur des immobilisations est plus rapide au début de la période d'amortissement que vers la fin. Concrètement, cela signifie que :
- les premières années d'utilisation d'un bien sont caractérisées par des annuités d'amortissement plus élevées, suivies par des annuités décroissantes au fil du temps ;
- de plus, le taux d'amortissement dégressif peut être inférieur au taux d'amortissement linéaire dans certaines circonstances.
🛠️ En pratique : une autre différence réside dans la complexité des modalités de calcul : l'amortissement dégressif fait intervenir des coefficients qui varient en fonction de la durée d'utilisation. Tandis que l'amortissement linéaire répartit uniformément le coût du bien sur toute sa durée d'utilisation.
Enfin, l'amortissement dégressif n'est pas applicable à toutes les immobilisations, contrairement à l'amortissement linéaire.
Comment calculer l’amortissement linéaire ?
Comme nous l’avons vu, le début de la première annuité de l’amortissement linéaire démarre à la date de mise en service. Souvent, le bien étant mis en service au cours d’année, le calcul de la première annuité est calculé au prorata de ce temps.
Calcul de la première annuité avec l’amortissement linéaire
Pour calculer la première annuité avec l'amortissement linéaire, il faut déterminer la période pendant laquelle le bien a été utilisé au cours de l'année comptable.
Si l'amortissement du bien débute en cours d'année, il convient de calculer cette première annuité au prorata temporis, c'est-à-dire en tenant compte du nombre de jours réels d'utilisation du bien dans l'entreprise.
La formule de calcul du montant de l’amortissement de la première annuité avec l’amortissement linéaire est :
Montant de l’amortissement pour la première annuité = montant du bien x (durée d’utilisation / durée d’amortissement du bien).
Dans cette formule, le nombre de jours d'utilisation correspond à la période entre la date de mise en service du bien et la date de clôture de l'exercice comptable.
🛠️ En pratique : l’entreprise vient d’acquérir un bien à 3.000 € qu’elle souhaite amortir sur 5 ans. Elle achète le bien en juin, mais commence à l’utiliser en juillet. Le montant de la première annuité avec l’amortissement linéaire est : 3.000 € x (7 / 12) / 5)) = 350 €. Le montant de l’amortissement est de 350 € sur la première année, et la valeur nette comptable au 31 décembre de 3.000 € - 350 € = 2.650 €.
Calcul des autres annuités avec l’amortissement linéaire
Pour calculer les annuités d'amortissement pour les années 2 à 5 avec l'amortissement linéaire, la formule à utiliser est assez simple. Dans ces années, l'annuité est calculée sur une année complète.
La formule générale est la suivante :
Montant de l’amortissement = montant du bien / durée d’amortissement du bien.
🛠️ En pratique : pour le même bien que précédemment, l’amortissement à comptabiliser chaque année sera donc 3.000 € / 5 ans = 600 €.
La dernière année, l’amortissement sera de 3.000 € - ( 350 € + 600 € + 600 € + 600 € + 600 €) = 3.000 € - 2.750 € = 250 €.
Comment faire un tableau d’amortissement linéaire ?
Pour créer un tableau d'amortissement linéaire, vous devez inclure les éléments suivants :
- la valeur comptable en début d'exercice, représentant la valeur du bien à amortir ;
- le taux d'amortissement, qui est généralement fixe pour l'amortissement linéaire ;
- l'annuité d'amortissement, calculée en fonction de la valeur du bien et du taux d'amortissement ;
- et les amortissements cumulés, qui indiquent le montant total amorti jusqu'à la fin de chaque exercice.
Souvent, le tableau d’amortissement n’intègre que la période concernée, le montant de l’amortissement et la valeur nette comptable au 31 décembre pour simplifier la lecture.
🛠️ En pratique : dans notre exemple, le tableau d’amortissement linéaire serait :
Année concernée |
Montant de l’amortissement |
Valeur nette comptable au 31 décembre |
2024 |
350 € |
2.650 € |
2025 |
600 € |
2.050 € |
2026 |
600 € |
1.450 € |
2027 |
600 € |
850 € |
2028 |
600 € |
250 € |
2029 |
250 € |
0 € |
FAQ
Comment calculer la durée d'amortissement d'un bien ?
Pour calculer la durée d'amortissement d'un bien, vous devez prendre en compte sa durée de vie utile estimée, généralement fournie par les autorités fiscales ou basée sur des normes sectorielles et des pratiques comptables.
L’amortissement linéaire est-il légal ?
Oui, l'amortissement linéaire est une méthode comptable légale largement acceptée par les réglementations fiscales et les principes comptables.
Quand utiliser l'amortissement linéaire ?
L'amortissement linéaire est utilisé lorsque vous souhaitez répartir de manière uniforme le coût d'un bien sur toute sa durée d'utilisation, ce qui est souvent le cas pour des biens dont la dépréciation est linéaire et prévisible, comme les machines ou le matériel informatique.
Principales sources législatives et réglementaires :
- article 39 A - Code général des impôts ;
- article 23 - Code général des impôts, annexe II ;
- articles 1 à 310 G quinquies - Code général des impôts, annexe II.
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Thomas Wittenmeyer
Diplômé de l'ESSEC Business School.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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