Les démarches pour ouvrir un salon de thé
Comment ouvrir un commerce alimentaire ? Toutes les étapes de A à Z
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Vous avez décidé d’ouvrir un magasin alimentaire et de créer votre entreprise ? C’est un projet ambitieux qui attire de nombreux entrepreneurs, motivés par la promesse d'une activité stable et en constante demande. Vous devez donc connaître certaines informations essentielles et réaliser un certain nombre de démarches afin de mener votre projet vers le succès !
Les enjeux sont nombreux : conformité aux règles sanitaires, choix du statut juridique, élaboration d'un business plan solide… Il vous faut également choisir un type de commerce alimentaire ainsi que sa localisation. Prêt à vous lancer ? Ce guide complet vous accompagne à travers les étapes essentielles pour ouvrir un commerce alimentaire en toute légalité et maximiser vos chances de réussite.
Mini-Sommaire
Qui peut ouvrir un commerce alimentaire ?
Contrairement à certaines professions réglementées, ouvrir un commerce alimentaire de proximité ne nécessite aucun diplôme spécifique. Ainsi, tout entrepreneur motivé peut se lancer dans cette aventure. Néanmoins, certaines conditions doivent être remplies pour garantir la conformité de l'activité avec la législation en vigueur.
L'une des principales obligations concerne la formation à l’hygiène alimentaire. Pour ouvrir un commerce alimentaire, au moins une personne au sein de l'entreprise doit justifier d’une formation en hygiène spécifique. Cette formation vise à s'assurer que les pratiques du commerce respectent les normes en vigueur pour éviter tout risque pour les consommateurs.
De plus, il est fortement conseillé d'avoir une bonne connaissance du secteur alimentaire, même si ce n'est pas obligatoire. L'expérience dans la gestion d'un commerce ou une connaissance approfondie des produits alimentaires peut également s'avérer un atout majeur.
Quelle est la réglementation pour ouvrir un commerce alimentaire ?
La réglementation entourant l'ouverture d'un commerce alimentaire couvre plusieurs domaines spécifiques. Voici les principales règles à respecter.
Normes d'hygiène et de sécurité
Les normes d'hygiène sont un élément central de la réglementation pour ouvrir un commerce alimentaire. Tous les établissements doivent se conformer aux règles d’hygiène en vigueur. Cela concerne notamment l'aménagement des locaux, la manipulation des denrées alimentaires, et la gestion des déchets.
Ainsi, vous devez vous assurer de la qualité de l’alimentation en opérant un suivi de vos aliments (entreposage, température de conservation, etc.).
⚠️ Attention : les dates de péremption doivent être mentionnées sur chacun de vos produits. Les contrôles de la direction départementale de la concurrence et de la consommation (DGCCRF) sont réguliers.
Déclaration pour ouvrir un commerce alimentaire
Il est nécessaire d’obtenir une autorisation pour ouvrir un magasin alimentaire, et notamment de faire une déclaration auprès de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) pour garantir le respect des normes sanitaires. Cette démarche est indispensable pour toutes les activités liées à la vente, la transformation, ou le stockage de denrées d’origine animale.
📝 À noter : si vous vendez des produits d'origine animale à des intermédiaires (et non directement au consommateur) vous devez d'abord obtenir un agrément CE, ou agrément sanitaire.
☝️ Bon à savoir : si vous commercialisez des boissons alcoolisées, vous devrez aussi obtenir une licence à emporter pour être autorisé à les vendre.
Règles relatives à l’étiquetage des produits
L'étiquetage des produits alimentaires est strictement encadré par la réglementation européenne. Chaque produit vendu dans votre boutique d’alimentation générale doit notamment comporter des informations claires sur sa composition, ses allergènes potentiels, et sa date limite de consommation. L'absence de ces informations peut entraîner des sanctions.
Règles d’accessibilité et de sécurité des locaux
L’ouverture d’un commerce alimentaire nécessite également le respect des règles d’urbanisme et de sécurité des locaux. Veillez à ce que votre local réponde aux normes d’accueil du public (ERP), que vous souhaitiez ouvrir une supérette, une boucherie, etc. Cela inclut des obligations concernant l’accessibilité, la sécurité incendie et le respect des normes d’aménagement intérieur.
Ainsi, les locaux devront disposer :
- d’une alarme incendie ;
- d’une sortie de secours
- d’un éclairage électrique.
Ouvrir un commerce alimentaire : franchisé ou indépendant ?
Lorsqu'il s'agit d’ouvrir un commerce alimentaire, deux options s’offrent à vous : le faire en tant qu'indépendant ou franchisé.
En tant qu'indépendant, vous avez une totale liberté pour choisir votre concept, vos fournisseurs et votre stratégie commerciale. Ce choix vous permet de créer une entreprise qui vous ressemble. Mais il comporte aussi des risques car vous devrez tout assumer seul, de l'élaboration du business plan à la gestion quotidienne du commerce.
En revanche, ouvrir un commerce alimentaire en franchise offre plusieurs avantages. Le franchisé bénéficie du soutien d'une enseigne déjà bien établie, avec une notoriété et une clientèle existante. Cette option réduit le risque d’échec, car vous bénéficiez d’un concept éprouvé et de l’accompagnement du franchiseur pour le choix du local, la formation et la mise en place du projet.
Cependant, cela implique aussi des contraintes, notamment financières, avec le paiement de droits d'entrée et de redevances, ainsi qu’une certaine perte d'autonomie et de liberté créative.
Quel statut juridique pour ouvrir un commerce alimentaire ?
Vous pouvez opter pour plusieurs formes juridiques pour ouvrir votre commerce alimentaire. Le choix du statut dépendra principalement de la taille du projet, du nombre d'associés et des perspectives de développement de votre entreprise.
Parmi les principales options qui s’offrent à vous, il est possible d’hésiter entre :
- l’EI ou l’auto-entreprise ;
- la société à responsabilité limitée (SARL/EURL) ;
- la société par actions simplifiée (SAS/SASU).
L’EI et le statut d’auto-entrepreneur
L’EI (entreprise individuelle) et l’auto-entreprise sont réservées à ceux qui souhaitent se lancer seuls. Elles offrent des formalités simplifiées et une protection du patrimoine personnel de l’entrepreneur, ce qui est intéressant lorsqu’on souhaite créer sa structure sans prendre de risque.
☝️ Bon à savoir : aujourd’hui, votre responsabilité en tant qu’auto-entrepreneur n’est plus illimitée : elle se cantonne aux biens dédiés à votre activité. En cas de difficultés financières, vos créanciers ne pourront saisir que vos biens professionnels et non vos biens personnels.
Même si le régime d’auto-entrepreneur peut sembler avantageux à des égards, il est toutefois peu recommandé pour ouvrir un commerce alimentaire. En effet, il est limité en termes de chiffre d'affaires : 188.700 € annuels pour une activité commerciale.
Ainsi, si l’activité de votre commerce devient prospère, vous devrez changer de statut juridique, ce qui entraîne des démarches juridiques coûteuses.
L’entreprise individuelle, elle, ne présente pas de limitation en termes de CA. En matière fiscale, vous pouvez aussi opter pour l’impôt sur les sociétés.
Le statut de société pour ouvrir son commerce alimentaire
La seconde option consiste à créer une société. La société est une entité autonome et indépendante, alors que l’EI et la micro-entreprise sont des formes juridiques en nom propre. La société limite également votre responsabilité envers vos créanciers à hauteur du montant de vos apports, contrairement au statut d’auto-entrepreneur.
Les deux sociétés les plus adaptées pour ouvrir un commerce alimentaire sont la SARL et la SAS. Si vous décidez d'ouvrir seul et donc sans associé votre commerce alimentaire, vous devrez passer par la création d’une SASU ou d’une EURL, qui sont les deux formes unipersonnelles de la SAS et de la SARL.
La SAS présente l’avantage d’offrir une totale liberté dans la rédaction des statuts et le fonctionnement de la société, contrairement à la SARL devant respecter plus de formalisme. Elle donne aussi une meilleure protection sociale à son dirigeant (statut d’assimilé salarié).
📝 À noter : l’INSEE vous fournit un code APE lors de l’immatriculation de votre entreprise. Pour trouver le code APE commerce alimentaire, il suffit de lancer une recherche sur le répertoire NAF. Le code APE commerce alimentaire est 4711B.
Quelles sont les étapes pour ouvrir un commerce alimentaire ?
Réaliser l’étude de marché
La première étape consiste à réaliser une étude de marché pour évaluer la faisabilité du projet. Cette étude permet d'identifier la demande locale, les concurrents et les besoins des consommateurs.
Une bonne étude de marché vous aide à positionner votre commerce et à définir votre offre de manière pertinente. C'est également le meilleur moyen de vous aiguiller dans le choix de votre local.
Choisir le local idéal
Étape importante afin d’ouvrir votre commerce alimentaire : trouver votre local ! Assurez-vous de trouver un local situé dans une zone de chalandise vivante, comme une rue commerçante ou un lieu de passage. Gardez en tête que pour la prospérité de votre commerce alimentaire, mieux vaut également s’implanter dans une zone facile d’accès, où les clients pourront facilement stationner, venir à pied ou en transports en commun.
Vous devez également trouver la surface idéale pour votre commerce alimentaire, vous permettant d’installer vos équipements, de stocker et de faciliter la circulation des clients. Pensez à évaluer les éventuels travaux de mise aux normes ou d’aménagement.
📌 À retenir : une fois le local idéal trouvé, il ne vous reste plus qu’à conclure un contrat de bail commercial.
Vous pouvez également opter pour la location gérance pour ouvrir votre commerce alimentaire. En effet, la location gérance vous permet de louer un fonds de commerce pendant une certaine durée prévue par le contrat de location gérance. Bien souvent, cette étape précède la cession du fonds de commerce.
Ainsi, elle vous permet de déterminer si l’activité au sein du commerce alimentaire est rentable ou non. Le propriétaire loue son commerce alimentaire pendant une certaine durée de temps et vous êtes considéré comme le gérant.
Rédiger le business plan de son commerce alimentaire
La troisième étape à réaliser avant d’ouvrir un commerce alimentaire est de penser à son business plan. En effet, il est indispensable de faire un business plan afin d’évaluer la viabilité du projet et pouvoir obtenir un prêt professionnel.
Vous devez ainsi établir des prévisions financières mais aussi y intégrer l’étude de marché, c’est-à-dire identifier l’offre (vos potentiels concurrents) ainsi que la demande. La rédaction du business plan peut également vous permettre de peaufiner votre projet : souhaitez-vous ouvrir un commerce alimentaire spécialisé ou généraliste ?
Votre business plan peut également contenir votre stratégie de communication, fondamentale à l’heure où les réseaux sociaux sont devenus vitaux à la communication d’une entreprise.
N’hésitez pas à télécharger notre modèle de business plan pour vous aider !
Faire financer son projet
Ouvrir un commerce alimentaire nécessite un budget important. Vous pouvez le financer sur vos propres deniers mais l’obtention de financements est généralement nécessaire.
La trésorerie est également un élément clé à prévoir pour les premiers mois d'activité, où les revenus peuvent être limités.
Il vous faudra donc solliciter des fonds auprès d’établissements bancaires et/ou de partenaires. Votre business plan est votre meilleur atout pour les obtenir : ne négligez pas cette étape et chiffrez un maximum de dépenses avec précision.
Certaines aides à la création d’entreprise existent. Pensez à vous renseigner en amont de votre projet pour vous faire financer :
- ACRE (exonération de cotisations sociales pour une durée de 12 mois) ;
- ARCE (versement de 60 % de l’ARE sous forme de capital en vue de la création ou de la reprise d’une entreprise) ;
- prêt à la création d'entreprise (financement sans caution personnelle ni garantie, de 2.000 à 7.000 €) ;
- prêt d'honneur solidaire ;
- aides de l'Agefiph pour les entrepreneurs en situation de handicap ;
- exonération fiscale en zones prioritaires.
Réaliser les formalités de création d’entreprise
Ouvrir un commerce alimentaire nécessite enfin d’en passer par la réalisation de formalités de création d’entreprise, en fonction de la structure juridique de votre choix. Au titre de ces formalités :
- en EI ou auto-entreprise : les formalités sont simplifiées. Vous pouvez déclarer votre activité en ligne sur le site du guichet unique (INPI) ;
- en société : vous devez rédiger et signer les statuts, déposer le capital social sur un compte bancaire dédié et publier un avis dans un journal d’annonces légales. Faites ensuite votre déclaration en ligne auprès du guichet unique.
Quel budget pour ouvrir un commerce alimentaire ?
Le budget nécessaire pour ouvrir un commerce alimentaire est plutôt élevé. Il varie en fonction de nombreux facteurs tels que la taille du commerce, son emplacement et les équipements nécessaires.
Pour un commerce alimentaire de proximité, le budget initial peut aller de 50.000 à 150.000 €. Ce budget inclut notamment :
- le coût du local (loyer ou crédit immobilier) ;
- les travaux d'aménagement ;
- l'achat de matériel (caisse, TPE, logiciels, présentoirs, frigos, etc.) ;
- le stock initial ;
- les frais liés aux formalités ;
- le budget marketing.
Comment ouvrir un commerce alimentaire en ligne ?
Avec la digitalisation croissante du commerce, ouvrir un commerce alimentaire en ligne peut être une alternative ou un complément à un magasin physique. Ce type de commerce présente notamment une plus grande flexibilité et une portée géographique élargie.
Pour ouvrir un commerce alimentaire en ligne, voici les principaux points d’attention :
- Choix de la plateforme de vente : vous pouvez opter pour une plateforme de vente en ligne dédiée ou créer votre propre site e-commerce.
- Logistique et livraison : la gestion de la logistique est un point clé pour un commerce alimentaire en ligne. Vous devrez mettre en place un système de gestion des stocks efficace et choisir des partenaires de livraison fiables pour garantir la qualité des produits jusqu’à la livraison.
- Marketing digital : pour attirer et fidéliser les clients, il est essentiel de mettre en place une stratégie de marketing digital efficace. Cela inclut le référencement naturel (SEO), les réseaux sociaux et des campagnes publicitaires ciblées.
Enfin, pour créer un site de e-commerce et ouvrir son commerce alimentaire en ligne, deux obligations principales s’ajoutent à la réglementation classique :
- la protection des données personnelles de vos clients, auxquelles vous aurez accès ;
- les conditions générales de vente (CGV) qui doivent impérativement apparaître sur le site internet de votre commerce alimentaire en ligne. Cela représente, entre autres, le prix TTC, la livraison (délais et frais), les modalités de paiement en ligne ou encore les conditions de rétractation.
FAQ
Quelle formation pour ouvrir un commerce alimentaire ?
Aucun diplôme spécifique n'est requis pour ouvrir un commerce alimentaire. Cependant, une formation en hygiène alimentaire est obligatoire pour au moins une personne de l'équipe. Cette formation garantit le respect des normes sanitaires et peut être réalisée auprès d'organismes agréés. De plus, une connaissance des bases de la gestion d'entreprise et du secteur alimentaire est fortement recommandée pour maximiser vos chances de succès.
Est-ce rentable d’ouvrir une épicerie ?
La rentabilité d'une épicerie dépend de plusieurs facteurs, tels que l'emplacement, les dépenses, le CA et la marge bénéficiaire du commerce. Une épicerie bien située et proposant des produits de qualité répondant aux attentes des consommateurs peut être très rentable. Les marges bénéficiaires sont généralement de 20 à 30 % dans le secteur de l’épicerie.
Quel est le commerce alimentaire le plus rentable ?
Parmi les commerces alimentaires, les épiceries de centre-ville, les supérettes, les cavistes et les magasins bio sont souvent considérés comme les plus rentables.
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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