
Comment créer une entreprise d’import export ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Vous êtes intéressé par le commerce d’œuvres artistiques et historiques ? Le métier d’antiquaire est peut-être fait pour vous ! Vous serez amené à partir à la recherche de pièces uniques, afin de les revendre auprès de collectionneurs passionnés.
Quelles sont les spécificités de ce métier ? Comment vous former et montrer votre entreprise ? Legalstart répond à vos interrogations si vous envisagez de devenir antiquaire.
Mini-Sommaire
Un antiquaire achète et revend des pièces artistiques et historiques. Il est aussi amené à expertiser, authentifier et parfois restaurer lui-même des œuvres anciennes. Lors de chaque vente, il délivre un certificat d’authentification auprès de l’acheteur. S’il le désire, le professionnel peut se spécialiser dans une époque, un territoire ou un type de pièce spécifique.
🛠️ En pratique : parmi les objets d’art vendus par un antiquaire, il est possible de citer les tableaux, les sculptures, les meubles anciens, les tapis, les bijoux ou encore des pièces de vaisselle.
Le professionnel trouve ses œuvres dans des salles de ventes, des salons, des brocantes, des vide-greniers ou directement auprès de collectionneurs particuliers. Il les revend ensuite dans son magasin d’antiquité, en ligne depuis son site Internet, voire dans des salons d’art ou des marchés spécialisés.
📝 À noter : si vous hésitez entre devenir antiquaire ou brocanteur, sachez que ces deux professions se distinguent par plusieurs aspects. L’antiquaire chine des pièces avec une valeur artistique et/ou historique, tandis que le brocanteur est en quête d’objets de nature variés. De plus, et à la différence du brocanteur, l’antiquaire délivre une garantie d’authentification qui assure l’acheteur de l’époque de création, de l’origine ou encore de la valeur de l’œuvre d’art qu’il se procure. Toutefois, et comme pour le métier d’antiquaire, le brocanteur doit déclarer son activité pour l’exercer. Il peut d’ailleurs être auto-entrepreneur brocanteur occasionnel.
Si le métier d’antiquaire n’est pas réglementé, il exige toutefois d’excellentes connaissances artistiques.
Un antiquaire est avant tout une personne passionnée par le monde de l’art et de l’histoire. Il dispose de solides connaissances en matière de styles artistiques, de techniques de fabrication ou d’usage de matériaux selon des époques et des lieux différents.
Une capacité d’observation fine est essentielle pour évaluer l’intérêt et la valeur historique et artistique d’une pièce. L’antiquaire doit aussi faire preuve d’une grande curiosité pour en apprendre toujours plus les objets qu’il chine, ainsi que de patience et de persévérance pour trouver des pièces intéressantes.
L’antiquaire doit aussi développer des compétences en matière de commerce. Le sens du relationnel est essentiel pour nouer des relations de confiance avec ses collaborateurs et ses clients. Le professionnel doit également être un bon négociateur, pour acheter et revendre des objets d’art au meilleur prix.
Enfin, une bonne condition physique est requise. Le professionnel sera, en effet, amené à transporter des charges lourdes.
Le métier d’antiquaire n’est pas réglementé. Aucun diplôme n’est requis pour exercer cette profession.
Néanmoins, le professionnel doit posséder de solides connaissances en histoire de l’art et du mobilier. Il suit généralement un cursus universitaire dans ce domaine. Il peut aussi intégrer l’École du Louvre ou bien des formations spécialisées en commerce de l’art.
Il est ensuite courant de suivre une formation d’antiquaire ensuite auprès d’autres professionnels du secteur pour aiguiser ses connaissances et ses compétences.
Le métier d’antiquaire s’exerce souvent à titre indépendant. Le professionnel est alors libre de se spécialiser ou non dans une époque ou un style donné.
Il est toutefois possible de commencer son activité en tant que salarié d’une entreprise d’antiquité, afin de tester le métier et d’approfondir ses connaissances et compétences. Ce métier s’exerce aussi au sein d’entreprises familiales spécialisées dans la vente d’œuvres d’art.
Il est possible d’exercer le métier d’antiquaire en micro-entreprise, entreprise individuelle ou en société.
L’auto-entreprise est une entreprise individuelle (EI) qui bénéficie du régime fiscal de la micro-entreprise. Ce statut est intéressant pour se lancer rapidement et de gérer son entreprise facilement, car les obligations administratives et fiscales sont allégées.
La micro-entreprise permet de tester le métier d’antiquaire sans payer trop de cotisations. Il est cependant impossible de faire passer des dépenses en frais professionnels. En outre, il demeure obligatoire de ne pas dépasser les seuils de chiffre d’affaires annuel suivants :
L’entreprise offre plus de flexibilité à l’entrepreneur, car il n’a pas de plafonds de chiffre d’affaires à respecter. Les modalités de création et de gestion restent plus légères qu’en société, parce que l’entrepreneur n’a pas à rédiger de statuts ou à déposer de capital social.
En revanche, il demeure plus difficile de développer son activité, parce que ce statut ne permet pas de faire entrer de nouveaux associés. En outre, il s’avère plus difficile d’obtenir des prêts bancaires qu’avec une société.
Un antiquaire peut monter une société tout seul en optant pour l’EURL ou la SASU, ou bien avec d’autres associés en créant une SARL ou une SAS. Ces statuts juridiques permettent de séparer le patrimoine personnel et professionnel de l’antiquaire, ce qui lui offre une meilleure protection.
Cependant, la gestion administrative, fiscale et comptable d’une société est plus complexe que celle d’une entreprise individuelle. Il sera nécessaire de respecter un formalisme et des obligations en matière d’enregistrement comptable et de déclaration fiscale.
Pour se lancer en tant qu’antiquaire indépendant, il convient de :
L’étude de marché est essentielle pour vous assurer que votre projet est viable. Au cours de cette analyse, vous allez examiner à la fois :
Vous pourrez ensuite établir votre budget prévisionnel. Il s’agit de la projection financière de votre entreprise sur vos trois premières années d’exercice. Il comprend :
Le business plan est un document que vous allez présenter à vos potentiels investisseurs (associés, prêts bancaires, etc.). Il détaille votre projet et les moyens de le financer. Il doit être sérieux, réaliste et rassurant.
Un business plan comprend les documents suivants :
Votre métier nécessite de trouver un local pour stocker vos pièces et éventuellement recevoir des clients. Si constitue aussi votre boutique, il doit idéalement se trouver dans une zone commerciale ou en bordure d’un axe fréquenté. En outre, il doit respecter les normes en matière d’accueil du public (norme ERP). Idéalement, privilégiez un emplacement situé près d’un parking et doté d’une vitrine facilement visible depuis l’extérieur.
Quel que soit le statut juridique sélectionné, les démarches de création d’entreprise s’effectuent en ligne sur le site du Guichet unique des formalités des entreprises. Aucune formalité antérieure n’est requise si vous créez une entreprise individuelle.
Si vous constituez une entreprise, vous devrez cependant en amont :
Ces documents seront requis lors de votre immatriculation.
Une fois que votre entreprise est créée, vous recevez votre numéro SIREN, votre numéro SIRET, votre numéro APE ainsi que votre extrait Kbis comprenant votre numéro d’inscription au RCS.
Avant de démarrer votre activité, vous devez vous enregistrer auprès du registre des revendeurs d’objets mobiliers. Pour cela, il convient de remplir le formulaire Cerfa n° 11733*01 et de le faire parvenir à la préfecture ou à la sous-préfecture de votre département.
Votre demande doit être accompagnée des documents suivants :
📝 À noter : si vous vivez à Paris, la démarche s’effectue directement en ligne sur le site de la préfecture de police.
Pour exercer votre activité, vous devez respecter plusieurs obligations :
Le registre des objets mobiliers (ROM), aussi appelé registre de brocante ou registre de police, sert à enregistrer et à identifier les objets qui font l’objet d’une transaction, que ce soit un achat, une vente ou une mise en dépôt.
Le document doit être signé par le maire de la commune ou par le commissaire de police avant d’être utilisé. Il doit ensuite être conservé au moins 5 ans pour la version papier et 10 ans pour la version électronique.
Chaque enregistrement doit inclure les éléments suivants :
⚠️ Attention : vous vous exposez à une peine de 6 mois d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende si vous ne respectez pas cette obligation.
Si vous envisagez de vendre vos objets d’art dans des brocantes ou sur la voie publique, vous devez demander :
Si vous travaillez avec des œuvres d’art constituées d’or, d’argent ou de platine, vous devez en informer la Direction générale des douanes et droits indirecte. Votre dossier doit inclure :
☝️ Bon à savoir : la transaction de métaux précieux est soumise à une réglementation spécifique en matière de fiscalité.
Le budget nécessaire pour exercer ce métier dépendra de plusieurs facteurs tels que le statut juridique sélectionné, le local (achat ou location), le type d’œuvres recherchées ou encore les méthodes de vente privilégiée (en ligne, en physique, dans un local ou sur des marchés). C’est le prévisionnel financier et le business plan qui vont permettre de définir avec précision le budget initial à anticiper pour ouvrir un commerce d’antiquités.
Le salaire moyen d’un antiquaire dépend à la fois de sa notoriété, de la taille de son réseau et du nombre de ventes réalisées. Un débutant peut toucher entre 1.300 et 1.400 euros bruts par mois, et monter ensuite entre 2.000 et 5.500 euros bruts avec plus d’expérience.
Effectivement, le métier d’antiquaire n’est pas réglementé. Aucun diplôme spécifique n’est donc requis obligatoirement. Cependant, il est nécessaire de posséder de solides connaissances en histoire de l’art. Il est donc fortement conseillé de suivre des études dans ce domaine et celui du commerce d’art, et de se former ensuite sur le terrain auprès de professionnels chevronnés.
C’est l’antiquaire qui définit son taux de marge. On considère qu’une entreprise doit au moins pratiquer une marge de 30 %. Dans le monde des antiquités, les marges sont d’environ 40 à 50 % en moyenne. L’antiquaire doit alors faire preuve d’un bon sens de la négociation pour acheter et revendre ses pièces au meilleur prix.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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