
Cession de fonds de commerce : démarches, prix et fiscalité
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Vous souhaitez vendre votre entreprise pour changer d’activité, partir à la retraite, ou parce qu’elle fait face à des difficultés économiques ? Il est alors peut-être temps de vous en séparer. Pour cela, vous devez procéder à une cession de fonds de commerce ou à une cession de parts sociales ou d'actions.
Concrètement, comment faire pour vendre sa société ? Dans cet article, nous répondons à toutes vos questions sur la cession d’entreprise.
Mini-Sommaire
Vendre son entreprise est un choix qui doit être fait pour de bonnes raisons. Ainsi, la vente peut être motivée par :
Avant de voir comment vendre sa société, il convient de bien comprendre la différence entre la cession de fonds de commerce et la cession d’une société.
La cession d’un fonds de commerce équivaut à vendre tous les actifs dont l’entreprise a besoin pour fonctionner. Cela comprend alors l’actif corporel et incorporel comme :
☝️ Bon à savoir : lors de la vente du fonds de commerce d’une société, le prix de la vente est versé à la société et non aux associés. Toutefois, ce montant peut leur être distribué sous forme de dividendes.
Avantages |
Inconvénients |
Pour l’acquéreur : ● les dettes actuelles de la société ne lui sont pas transmises ● les dettes qui naîtront lors de l’exploitation du fonds ne seront pas transmises
Pour le vendeur : ● cela permet de trouver plus facilement un repreneur ● le prix de cession peut servir pour investir dans un nouveau projet |
● Une opération au formalisme lourd ● La nécessité de lister chaque actif vendu ● Les biens immeubles sont exclus du contrat de cession de fonds de commerce ● La société ne perçoit le prix de cession qu’après quelques mois. Le montant est bloqué sur un compte séquestre en attente de l’accomplissement des formalités |
📝 À noter : si votre société rencontre des problèmes économiques, sachez que vous pouvez tout de même vendre une société déficitaire et en tirer un certain profit.
De nombreuses formalités sont à accomplir par le cédant avant la cession du fonds de commerce :
📌 À retenir : un contrat de cession doit être établi, il nécessite d’être réalisé par un notaire ou un avocat.
Après la cession, le cédant doit :
L’acquéreur doit, quant à lui :
La cession d’une société se fait par cession de titres, c’est-à-dire des parts sociales ou des actions selon sa forme juridique. L’acquéreur devient donc actionnaire s’il s’agit d’une société de capitaux, ou associé s’il s’agit d’une société de personnes.
Quels sont les avantages et les inconvénients de cette manière de vendre son entreprise ?
Avantages |
Inconvénients |
Pour l’acquéreur : ● il profite des bonnes relations existant avec les tiers ● il reprend les contrats conclus par la société, sauf exceptions
Pour le vendeur : ● il perçoit le prix de vente sans attendre un quelconque délai de séquestre ● aucune gestion ultérieure n’est nécessaire
|
Pour l’acquéreur : ● il reprend le passif (et donc les dettes) de la société ● il est souvent nécessaire de réaliser un audit d’acquisition
Pour le vendeur : ● il est souvent obligé d’accepter une clause de garantie de passif |
Les formalités à accomplir pour la cession des actions sont :
Pour valoriser votre entreprise et déterminer son prix de vente, vous pouvez utiliser l’une de ces méthodes :
Pour vendre votre entreprise, nous vous conseillons de suivre les étapes suivantes :
Avant même d’envisager la vente de votre société, il est pertinent de vous poser les bonnes questions :
⚠️ Attention : évitez de vendre dès la première offre si vous ne trouvez pas d’acquéreur qui vous convient.
Une fois que vous êtes sûr de vendre votre société, il faut penser à établir certains diagnostics. En effet, si vous souhaitez vendre au meilleur prix, mieux vaut montrer que l’entreprise est performante et viable. Plusieurs sortes de diagnostics peuvent être réalisés :
Ensuite, vous pouvez vous lancer dans l’estimation de la valeur de votre société. Pour cela, vous pouvez vous baser sur les méthodes d’évaluation que nous avons évoquées.
Néanmoins, l’évaluation n’est pas un travail évident. Vous pouvez alors vous faire accompagner par un professionnel en vous adressant à un expert-comptable ou à une institution telle que la Chambre de commerce et de l’industrie (CCI).
Aucune de vos connaissances n’est intéressée par votre entreprise ? Vous pouvez vous tourner vers un cabinet de conseil spécialisé en cession d’entreprise, ou vers une Chambre de commerce et de l’industrie. En effet, vous pouvez publier des annonces en ligne sur le BODACC ou sur les bourses d’entreprise à vendre du réseau des CCI comme TransEntreprise.
Dans tous les cas, pensez à soigner la rédaction de votre annonce pour donner envie à de potentiels acquéreurs de vous contacter. En général, mieux vaut donner un maximum d’informations utiles pour que l’on s’intéresse à votre société, en précisant le prix et les raisons pour lesquelles vous vous séparez de celle-ci.
Une fois que vous avez trouvé le bon repreneur, vous pouvez établir un plan de reprise où figurent des précisions sur la transaction (objet de la cession, modalités de paiement). C’est à cette occasion qu’il faut négocier les termes de l’acte de cession.
Si vous êtes parvenu à un accord avec le futur repreneur sur les grandes lignes, vous pouvez signer ensemble un protocole d’accord comportant les éléments issus de la négociation.
Enfin, si le repreneur a réussi à collecter les fonds nécessaires, vous pouvez rédiger et signer l’acte de cession et débloquer les fonds.
Lorsque vous cédez une société, vous pouvez choisir votre régime d’imposition.
En effet, le régime par défaut est celui de la flat tax : le prélèvement est de 30% sur la plus-value réalisée. Vous pouvez également opter pour le régime du barème progressif de l’impôt sur le revenu avec un prélèvement variant selon votre situation fiscale et un abattement selon la durée de détention des titres.
Pour en savoir plus sur l’imposition lors d’une cession de société, nous vous invitons à consulter notre fiche sur la cession de titres.
En outre, le repreneur de l'entreprise doit régler des droits d’enregistrement. Pour la cession des droits d’un fonds de commerce, il faut compter :
Généralement, lors de l'achat de parts, c’est également l’acquéreur qui s’acquitte des droits de mutation, sauf si l’acte de cession prévoit de répartir ce coût entre les deux parties. Le montant des droits d'enregistrement est de 3 %. Il est calculé après un abattement égal au produit du nombre de parts cédées et de 23.000 € et du nombre de parts total de l’entreprise.
Vous pouvez contacter la Chambre de commerce et d’industrie ou la Chambre des Métiers. Ces dernières mettent des outils à votre disposition pour vendre votre entreprise. Vous pouvez également utiliser des sites spécialisés ou publier votre annonce sur le BODACC.
Les droits d'enregistrement sont à la charge de l’acquéreur sauf si le contrat de cession de parts mentionne que le coût de ces droits est partagé entre le cédant et l’acquéreur.
Les erreurs à éviter pour vendre sa société sont :
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
4,5 - 32 vote(s)
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
Commencez les démarches
Téléchargez notre guide sur les modifications statutaires
TéléchargezCes articles pourraient aussi vous intéresser :
Cession de fonds de commerce : démarches, prix et fiscalité
Cession et transmission d’entreprise : mode d'emploi
Cession de parts sociales de SCI : le guide 2025
Cession de parts sociales : la notice complète (2025)
Compromis de vente d’un fonds de commerce : principe, rédaction et délais
Transmission d'entreprise : la succession
On a besoin de vous !
Si vous appréciez notre contenu, un avis sur Google nous aiderait énormément !