
BSA et BSPCE : le point complet sur ces mécanismes d’intéressement
Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
La réduction de capital est une opération sur capital particulière qui obéit à des règles spécifiques qu’il convient de bien connaître en amont. Les raisons principales de la diminution de capital peuvent résulter d’une mauvaise santé financière ou d’une restructuration de l’actionnariat.
Vous envisagez de réduire le capital social de votre société, mais vous ne savez pas encore comment procéder ? Nous vous détaillons dans cet article tous les enjeux de la réduction du capital social.
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Mini-Sommaire
Le capital social est un élément obligatoire pour toutes les sociétés. Il est constitué d’apports effectués par l’entrepreneur au moment de la création de la société.
Au cours de la vie de votre société, il est possible que vous envisagiez d’effectuer une réduction du capital, c'est-à-dire, diminuer le capital social constitué lors de la création de la société. En effet, la société peut faire face à des difficultés engendrant la modification du capital ou bien la simple volonté d’une restructuration stratégique qui nécessitent de réduire le capital social. Cette opération est possible dans toute forme de société que ce soit une réduction de capital de SAS, une réduction de capital de SARL ou encore une réduction de capital en SCI.
La réduction de capital peut se faire de deux façons :
Il existe deux raisons de recourir à la réduction du capital social : la réduction du capital motivée par des pertes et la réduction du capital social non motivée par des pertes.
Par exemple, dans le cas d’une réduction de capital en EURL, l’associé unique peut décider de diminuer le capital de l’entreprise pour compenser des pertes ou pour restructurer les fonds propres, sans avoir à dissoudre la société. Cette option permet ainsi à l’EURL de retrouver un équilibre financier ou d’optimiser sa gestion de trésorerie.
Lorsque la société fait face à une baisse d’activité, les associés peuvent préférer opter pour la réduction du capital de la société plutôt que de procéder à la dissolution et liquidation de cette dernière, afin de repartir sur de bonnes bases.
Cette forme de réduction de capital est fréquente en pratique et se rencontre principalement dans deux cas :
La société peut aussi être poussée à procéder à une réduction de son capital lorsqu’elle ne fait pas suite à des difficultés financières ou économiques. Il s’agit donc d’une réduction du capital non motivée par des pertes.
Quelques exemples de situations où la réduction du capital est stratégique :
📝 À noter : la réduction de capital par rachat des titres en vue de leur annulation est applicable uniquement si la réduction de capital n'est pas motivée par des pertes.
La procédure de réduction de capital varie selon qu'elle est motivée par des pertes ou non. Toutefois, une partie des démarches à effectuer reste commune aux deux cas de figure.
Pour procéder à une réduction de capital motivée par les pertes, il faut tout d'abord convoquer les associées en assemblée générale extraordinaire (AGE). Lors de cette réunion, les associés doivent approuver la décision de réduire le capital de la société du fait des pertes constatées.
Dans ce cas, les associés participent aux pertes puisque leurs parts sont réduites sans remboursement.
Pour une réduction de capital non motivée par des pertes, une étape supplémentaire est à prévoir. En effet, les créanciers de la société ont un droit d'opposition.
Ainsi, la procédure se déroule comme suit :
Ici, les associés vont être remboursés de leur participation réduite, en respectant le principe d'égalité entre les associés.
Si l’une des situations évoquées précédemment est adaptée à votre situation, que la réduction de capital soit motivée ou non par des pertes et qu’elle se fasse par diminution de la valeur des titres ou par diminution du nombre de titres, certaines étapes sont obligatoires pour l’enregistrement de la réduction de capital :
📝 À noter : depuis le 1ᵉʳ janvier 2021, il n'est plus obligatoire d'enregistrer la décision de réduction de capital auprès de votre centre des impôts.
Les coûts liés à la réduction de capital social sont les mêmes selon la forme juridique de votre société. Voici un tableau récapitulatif selon les frais.
Formalités | Prix |
Frais des prestations d’accompagnement par une plateforme juridique |
179 € en formule standard / 299 € en formule premium |
Frais de publication dans un JAL |
170 € en moyenne |
Frais de greffe |
188.81 € |
La réduction de capital est une opération complexe. Il est donc recommandé d’être accompagné par un professionnel dans vos démarches.
Si l’intérêt de la réduction du capital est d’apporter des fonds sur le compte bancaire de la société, attention le risque est que la société devienne insolvable.
Pour cette raison, le délai d’opposition des créanciers en cas de réduction de capital est d’une durée de 20 jours à la baisse du capital de la société non motivée par les pertes s’agissant des SAS et d’une durée de 30 jours pour les SARL.
📝 À noter : les créanciers ne bénéficient pas du droit d’opposition en cas de réduction du capital motivée par les pertes.
La fiscalité de la réduction de capital est différente selon le type de réduction.
Lorsque la société rachète ses propres actions en vue de leur annulation, les bénéfices attribués aux associés relèvent du régime fiscal des plus-values sur cessions de titres avec un taux d’imposition réduit à 20% des sommes perçues.
📝 À noter : dès lors que la réduction motivée par des pertes ne se traduit pas par une répartition des bénéfices au profit des associés, il n’y a donc aucune imposition.
La réduction de capital est donc utile en cas de pertes financières ou de volonté de restructurer l’organisation des titres. Cependant, il ne faut pas oublier que le capital social témoigne de la solidité d’une société.
La comptabilisation de la réduction de capital se fait différemment selon le type de réduction de capital.
Concernant une réduction de capital motivée par des pertes, il convient de débiter le compte 101 « Capital social » et de créditer le compte 119 « Report à nouveau » ainsi que le compte 1041 « prime d’émission ».
S’agissant d’une réduction de capital par remboursement aux associés, il convient toujours de débiter le compte 101 « Capital social » mais de débiter le compte 4567 « Associés - Capital à rembourser ». Si le capital est effectivement remboursé à chaque associé, il faudra cependant débiter le compte 4567 « Associés - Capital à rembourser » et créditer le compte 512 « Banque ».
Enfin, la réduction du capital par rachat de ses propres titres, il convient alors de débiter le compte 277 « Actions propres ou parts propres” et de crédit le compte 512 « Banque ».
La réduction de capital motivée par les pertes correspond à la situation à laquelle la société a ses capitaux propres inférieurs à la moitié du capital social ou qu’elle souhaite procéder à une opération dite de « coup d’accordéon ». En revanche, la réduction de capital non motivée par les pertes intervient lorsque la société souhaite racheter les titres de l’associé sortant en vue de leur annulation, lorsque la valeur du capital social est trop élevée par rapport à l’activité ou encore que la trésorerie de la société est suffisamment importante pour rembourser l’apport initial des actionnaires.
Lorsque la société fait face à de nombreuses difficultés, elle peut être contrainte d’être dissoute et liquidée ou bien simplement de réduire son capital social. La méthode choisie dépend de ce que vous projetez sur votre société. Par exemple, il est intéressant de procéder à la réduction de capital pour sortir un associé. Pour les autres associés de la société, la réduction du capital est d’ailleurs plus avantageuse que la cession de titres, car ils n’ont pas à racheter les titres de l’associé sortant. C’est la société qui rachète directement les titres.
Pour réduire le capital social de votre société, vous avez deux possibilités :
Chacune de ces possibilités peut être utilisée selon la situation de votre entreprise.
Dans les 2 cas, il faudra ensuite procéder aux démarches en ligne. Pour ce faire, vous pouvez vous faire accompagner, afin de ne faire aucune erreur !
Au contraire, la réserve de dégrèvement de fusion et la réserve de réévaluation ne peuvent pas être utilisées.
Note du document :
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Chloé Tavares de Pinho
Diplômée de l’INSEEC et de l’Université de Reims en droit des affaires.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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