Business plan : les 9 étapes indispensables
Comment faire un plan de trésorerie facilement ?
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
L’état de la trésorerie d’une entreprise est un signal important quant à sa bonne ou sa mauvaise santé financière. En effet, elle donne un aperçu fidèle de la situation financière de l’entreprise puisqu’elle fait état des sommes d’argent (caisse, comptes bancaires, etc.) dont l’entreprise peut immédiatement disposer pour couvrir ses dépenses.
Chaque mois, de nombreuses entreprises connaissent des difficultés de trésorerie les empêchant de faire face à leurs dépenses. C’est pour éviter cette situation, qu’au moment de la création de votre entreprise, il vous est vivement recommandé de dresser un budget de trésorerie prévisionnel. Legalstart vous explique pourquoi et comment établir votre plan de trésorerie.
Mini-Sommaire
Qu’est-ce qu’un plan de trésorerie ?
Le plan de trésorerie, par définition, est un tableau financier qui recense l’ensemble des flux financiers (dépenses et recettes) susceptibles de survenir au cours d’une période donnée. On parle aussi de prévisionnel de trésorerie.
Ce tableau a vocation à aménager et contrôler le budget de l’entreprise de manière quotidienne, mensuelle et annuelle. C'est pourquoi, on peut également employer le terme de budget prévisionnel.
Ainsi, le tableau recense tous les encaissements et les décaissements prévus au cours de l’année. Une ventilation mois par mois est faite pour identifier les périodes où une tension de trésorerie peut se faire ressentir. Ce sera le cas, en cas de décalage entre les sorties et les entrées d’argent.
☝️ Bon à savoir : le plan de trésorerie fait partie des principaux tableaux financiers que l’on doit retrouver dans un business plan. Il vient en complément du plan de financement initial, du compte de résultat prévisionnel et du plan de financement sur 3 ans minimum.
Quelles sont les composantes du plan de trésorerie ?
La trésorerie correspond à la différence entre les actifs disponibles (comptes bancaires, caisse, etc.) et les différentes dépenses que l’entreprise doit réaliser à court terme.
Afin d’établir le plan de trésorerie prévisionnel le plus exact possible, il est nécessaire de prendre en considération l’ensemble des flux, c’est-à-dire tous les encaissements et décaissements que l’entreprise est susceptible de réaliser.
Les encaissements dans le plan de trésorerie
Il s’agit principalement de prévoir le chiffre d’affaires qui sera dégagé chaque mois par l’entreprise.
Toutefois, ce n’est pas le seul type d’encaissement à prendre en compte. Ainsi, pour établir le plan de trésorerie, vous devez évaluer :
- le chiffre d’affaires ;
- les apports en capital ;
- les augmentations de capital ;
- les apports en compte courant d’associé ;
- les produits financiers ;
- les subventions ;
- les remboursements d'impôt, notamment les remboursements de TVA.
📝 À noter : les montants indiqués dans le plan de trésorerie doivent être toutes taxes comprises (TTC)
Toutefois, lors du premier exercice comptable, l’objectif est de réussir à anticiper le plus justement possible les baisses d’activités. Pour les exercices suivants, l’établissement du prévisionnel de trésorerie est plus facile puisqu’il peut être calqué sur les résultats de l’année précédente.
📌 À retenir : les recettes doivent être enregistrées le mois de leur encaissement, donc il faut tenir compte des éventuels délais de paiement accordés aux clients. En effet, le mois d’encaissement peut être postérieur au mois de facturation.
Les décaissements dans le plan de trésorerie
L’autre grande composante du plan de trésorerie concerne les décaissements, c’est-à-dire les sorties d’argent.
Voici une liste non-exhaustive des décaissements à prévoir dans le plan de trésorerie :
- les achats ;
- les investissements ;
- les frais généraux (loyer, eau, chauffage, électricité, assurance, fournitures, etc.) ;
- les salaires ;
- les charges sociales ;
- les frais de gestion (comptable, etc) ;
- les réductions de capital ;
- les taxes et impôts.
Ici aussi, les montants doivent être renseignés TTC et imputés le mois où la sortie d’argent est prévue.
Quelle est l’utilité du plan de trésorerie ?
Le plan de trésorerie, bien que non obligatoire, est un document essentiel pour s’assurer de la santé financière d’une entreprise.
En effet, lors de préparation du projet de création d’entreprise, établir un plan de trésorerie prévisionnel permet de vérifier la viabilité du projet. Il permet d’anticiper les besoins en trésorerie notamment au cours des premières années. Le porteur du projet peut alors solliciter des financements à court terme si besoin, ou imaginer des solutions pour réduire les besoins de trésorerie.
De plus, le plan de trésorerie est l’outil idéal pour connaître le niveau de liquidités dont dispose l’entreprise chaque mois. Ainsi, le dirigeant peut s’assurer que l’entreprise a les fonds nécessaires pour régler les factures du mois. Il peut aussi vérifier que l’entreprise est en capacité de faire face aux périodes creuses, notamment en cas d’activité saisonnière.
De manière générale, le plan de trésorerie renseigne sur la solvabilité de l’entreprise. Il s’agit d’un véritable outil d’aide à la décision. Il permet au dirigeant de prendre des mesures correctrices si des tensions de trésorerie à venir sont identifiées. Plus tôt le problème est détecté, plus il sera facile d’y remédier.
En outre, le plan de trésorerie donne des informations précieuses sur la capacité de l’entreprise à se développer. Il permet de répondre à de nombreuses questions comme : est-ce que l'entreprise est en mesure de financer ses prochains investissements ? En effet, le dirigeant va pouvoir choisir entre l’auto-financement des investissements et/ou le recours à un emprunt bancaire. Dans tous les cas, les sorties d’argent nécessaires pour régler ses nouveaux investissements ne doivent pas nuire à la trésorerie de l’entreprise et donc à sa santé financière.
Comment faire un plan de trésorerie ?
Bien que de manière générale, la méthode pour faire un plan de trésorerie reste la même, quelques variantes sont à respecter selon qu’il est établi au moment de la création d’entreprise ou au cours de la vie de l’entreprise.
Faire un plan de trésorerie pour une entreprise en création
Si vous devez faire un plan de trésorerie pour la banque ou tout simplement pour vérifier la viabilité économique de votre projet, la difficulté principale est d’estimer les encaissements et les décaissements, ainsi que leur montant.
En effet, dans le cadre d’une création d’entreprise, vous ne pouvez pas vous appuyer sur les exercices précédents pour faire votre prévisionnel de trésorerie.
Il faut alors procéder comme suit :
- lister toutes les dépenses prévues. Vous pouvez faire des simulations ou demander des devis pour en estimer le montant ;
- lister tous les investissements prévus ;
- lister toutes les financements à rembourser ;
- lister toutes les entrées d’argent prévues en tenant bien compte des éventuels délais de paiement.
Une fois ces listes établies, vous allez le reporter dans le tableau de trésorerie en attribuant chaque dépense à un mois de l’année. Par exemple, les acomptes trimestriels de charges sociales pour le gérant d’une SARL ou d’une EURL doivent être reportés les mois de prélèvement.
Faire un plan de trésorerie pour une entreprise existante
Si votre entreprise est déjà créée, il sera plus facile de faire un plan de trésorerie prévisionnel. En effet, vous pouvez vous appuyer sur les flux des années précédentes pour estimer les flux à prendre en compte et à quel moment de l’année.
Toutefois, il ne faut pas oublier de mettre à jour votre tableau, notamment pour les décaissements. D’une année à l’autre, certaines dépenses peuvent prendre fin (ex : un emprunt remboursé) et de nouvelles dépenses peuvent apparaître (investissement, emprunt, charges sociales suite à l’embauche de nouveaux salariés, etc).
Les étapes à suivre pour faire un plan de trésorerie
🛠️ En pratique : le plan de trésorerie doit s’établir sous la forme d’un tableau prévisionnel de trésorerie divisé en 12 mois. Pour plus de praticité, il est généralement recommandé de construire son tableau de trésorerie via le logiciel tableur Excel. Ainsi, il est possible d’utiliser des formules pour procéder aux calculs de manière automatique et de comparer les résultats obtenus d’un mois à l’autre grâce à un simple coup d’œil.
Les grandes étapes à suivre pour faire un plan de trésorerie sont les suivantes :
- renseigner dans le tableau de trésorerie toutes les sorties d’argent, mois par mois, en indiquant le montant TTC ;
- renseigner dans le tableau de trésorerie toutes les entrées d’argent, mois par mois, en indiquant le montant TTC ;
- calculer la variation de trésorerie chaque mois pour connaître le solde disponible (positif ou négatif), et le reporter le mois suivant.
📝 À noter : la variation de trésorerie correspond à la différence entre les encaissements et les décaissements.
Pour que votre plan de trésorerie relate la réalité, il doit être mis à jour régulièrement. De plus, il ne faut pas sous-estimer vos besoins. Les dépenses comme les recettes doivent être évaluées au plus juste, afin d’éviter toute mauvaise surprise.
Pour vous aider à réaliser votre plan de trésorerie, un modèle peut être très utile. Vous pouvez vous appuyer sur notre exemple de plan prévisionnel de trésorerie.
D’ailleurs, pour faciliter le suivi de votre plan de trésorerie, vous pouvez ajouter une colonne “réalisé” dans votre tableau pour identifier les opérations déjà passées de celles à venir.
⚠️ Attention : selon votre activité, de nombreux autres postes peuvent venir alimenter vos recettes et vos dépenses. Le tableau doit toujours être adapté en conséquence.
💡 Astuce : afin de mettre en évidence les grandes entrées et sorties d’argent intervenues dans le cadre de l’activité de votre entreprise, pensez à suivre le cash flow. Celui-ci vous permettra de vous rendre compte de la rentabilité de votre entreprise et de sa capacité à se financer de manière autonome. Pour vous accompagner dans la gestion quotidienne de votre trésorerie, n’hésitez pas à utiliser Comptastart, notre logiciel de comptabilité en ligne.
Plan de trésorerie : comment éviter d’avoir un solde négatif ?
Le but du plan de trésorerie est d’identifier les périodes où les encaissements ne sont pas suffisants pour couvrir les décaissements. En somme, l’objectif est d’identifier les moments de l’année où le solde de trésorerie sera négatif, voire d’éviter que le solde annuel ne soit négatif.
Afin de limiter les risques d’avoir un solde négatif dans votre plan de trésorerie, plusieurs moyens d’actions sont à votre disposition :
- revoir les investissements à réaliser et leur mode de financement ;
- renégocier les emprunts bancaires ;
- demander un financement à court terme (autorisation de découvert) ;
- procéder à une augmentation du capital (apport en numéraire) ;
- faire un apport en compte courant d’associé ;
- revoir la politique de l’entreprise quant aux délais de paiement des clients ;
- négocier des délais de paiement avec les fournisseurs.
FAQ
Comment se présente un plan de trésorerie ?
Un plan de trésorerie se présente sous la forme d’un tableau divisé en 12 colonnes, à raison d’une par mois. Il contient également deux parties : une partie pour les encaissements (les rentrées d’argent) et une partie pour les décaissements (les sorties d’argent). Chaque mois, il convient également de reporter le solde de trésorerie du mois précédent. Il est important de noter que le plan de trésorerie doit être complété avec les montants TTC.
Quelle est la différence entre budget et plan de trésorerie ?
Le plan de trésorerie et le budget de trésorerie sont deux outils complémentaires. Le plan de trésorerie permet de planifier les flux entrants et sortants. Il permet de déterminer le besoin en fonds de roulement de l’entreprise (BFR). De son côté, le budget trésorerie identifie les ressources disponibles et besoins financiers de l’entreprise.
Qu’est-ce que le tableau de trésorerie ?
Le tableau de trésorerie est un outil qui permet d’anticiper et de suivre les encaissements et les décaissements. Il permet ainsi d’anticiper les périodes creuses, et de s’assurer que l’entreprise sera toujours en mesure de faire face aux dépenses du mois.
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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