
Devenir auto-entrepreneur en 2025
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Le statut de micro-entrepreneur, aussi appelé statut d’auto-entrepreneur, rencontre un fort succès auprès des entrepreneurs français. Ce régime simplifié de l’entrepreneur individuel séduit par sa simplicité de fonctionnement et son régime micro-fiscal et micro-social.
Vous envisagez de créer une micro-entreprise ? Legalstart vous explique tout sur ce régime, ses avantages et inconvénients, de votre déclaration d’auto-entrepreneur à la gestion quotidienne de votre entreprise.
Mini-Sommaire
L’auto-entreprise ou la micro-entreprise est un régime simplifié de l’entreprise individuelle (EI). Le micro-entrepreneur est donc un entrepreneur individuel ayant opté pour le régime simplifié de la micro-entreprise. La micro-entreprise offre à l’entrepreneur la possibilité d’exercer son activité professionnelle au sein d’une structure juridique, simple de gestion et légère en formalités administratives.
📝 À noter : depuis 2016, micro-entreprise et auto-entreprise sont des synonymes ! Il n’y a pas de différence entre ces 2 régimes. De même, l’auto-entrepreneur et le micro-entrepreneur ont le même statut. Vous pouvez donc parler d'auto-entreprise ou de micro-entreprise.
L’auto-entreprise n’est pas une société : elle ne possède pas de personnalité juridique distincte de celle de l’entrepreneur. L'entrepreneur exerce en son nom propre, et non via une personne morale. Vous êtes donc responsable de tous les actes réalisés dans le cadre de votre micro-entreprise.
Le choix de la micro-entreprise ou l’auto-entrepreneur est souvent réservée aux projets de petite envergure. En effet, les seuils de chiffre d’affaires qu’elle impose limite le développement de votre activité. Elle est généralement un bon moyen pour :
La micro-entreprise s’adresse à toute personne souhaitant entreprendre une activité professionnelle indépendantes, à titre exclusif ou bien complémentaire. L’auto-entreprise présente l’avantage de pouvoir être cumulée avec différents statuts : salarié, étudiant, demandeur d’emploi, fonctionnaire, retraité ou encore dirigeant assimilé salarié, à condition :
Le cumul avec le statut d’assimilé salarié : vous avez la possibilité de cumuler votre activité d’auto-entrepreneur avec le statut de :
Le cumul avec le statut de salarié : il convient de vérifier que votre activité de micro-entrepreneur ne contrevient pas à :
☝️ Bon à savoir : tout salarié doit respecter un devoir de loyauté envers son employeur. Ce devoir implique d’informer votre employeur de la création d’une entreprise individuelle, notamment si cette dernière touche au même domaine d’activité ou clients. Par ailleurs, votre activité d’entrepreneur ne pourra pas être exercée sur vos heures de travail salariées.
Quelle que soit la raison de votre décision d’ouvrir une micro-entreprise, sachez que les activités exercées sous ce régime sont réparties en 3 catégories :
Ce statut a donc pour avantage d’être très accessible. Les conditions pour devenir micro-entrepreneur sont peu contraignantes. Si vous êtes une personne physique et que vous souhaitez exercer une activité artisanale, commerciale ou libérale, vous pouvez en principe accéder à ce statut sans restriction.
⚠️ Attention : certaines professions ne peuvent être exercées en micro-entreprise ! On peut notamment citer :
Pensez à vous renseigner afin de vérifier que l’activité envisagée peut bien s’exercer sous le statut d’auto-entrepreneur en consultant notre liste d’activités d’auto-entrepreneur !
La micro-entreprise permet l’exercice de ce que l’on appelle des professions réglementées, c’est-à-dire soumises à une réglementation spécifique ou conditionnées par la détention d’un diplôme. On parle ici des métiers de l’esthétique, des électriciens, des plombiers, des métiers d’entretien et de réparation de véhicules comme les carrossiers ou mécaniciens, des boulangers, des bouchers, etc.
☝️ Bon à savoir : les artisans non-sédentaires ou les commerçants ambulants intervenant à l’extérieur de la commune où est domiciliée leur micro-entreprise sont dans l’obligation de demander une carte de commerçant ambulant.
Avant de se lancer dans la réalisation de toute démarche administrative, il faut veiller à respecter certaines conditions pour devenir auto-entrepreneur en France.
En principe, toutes personnes physiques a la possibilité de devenir auto-entrepreneur. En effet, il n'est pas requis de diplôme particulier pour se lancer dans ce projet.
En micro-entreprise, un plafond de chiffre d’affaires est à respecter. Ce seuil imposé pour la micro-entreprise est l’un de ses principaux inconvénients : pour pouvoir continuer à bénéficier du régime, vous devez impérativement veiller à rester en dessous des plafonds.
Les plafonds sont fixés par la loi, révisés chaque année et varient selon l’activité exercée. Cette année, les plafonds de la micro-entreprise sont les suivants :
Plafonds de chiffre d’affaires |
|
Type d’activité |
Seuils de CA 2024 |
Activités de vente de marchandises et prestation d’hébergement |
188.700 € |
Activités de prestation de services et activités libérales |
77.700 € |
Si vous dépassez ces seuils, la micro-entreprise bascule automatiquement vers le régime classique de l’entreprise individuelle. Si tel est le cas, vous en êtes informé par LRAR.
🛠️ En pratique : des seuils et périodes de tolérances sont appliqués en cas de dépassement des plafonds de chiffre d’affaires. De ce fait, en fonction du montant et de la durée du dépassement, l’administration fiscale peut vous accorder le maintien du régime de l’auto-entreprise.
Après avoir vérifié que vous répondez aux conditions pour profiter du statut, vous n’avez qu’à effectuer une simple déclaration de micro-entreprise en ligne pour donner vie à votre entreprise.
📝 À noter : le micro-entrepreneur n’a pas à rédiger de statuts ou à injecter de l’argent dans un capital social.
Concrètement, comment créer sa micro-entreprise ? Il convient de faire une déclaration dématérialisée, par l’intermédiaire d’une plateforme juridique en ligne telle que Legalstart pour bénéficier de l’accompagnement d’un professionnel, ou sur le guichet unique. Vous devrez fournir les informations suivantes :
Votre dossier est ensuite automatiquement transmis au Centre de formalités des entreprises (CFE) compétent.
Une fois ces formalités accomplies, la création de votre micro-entreprise est finalisée. Vous recevrez ensuite les documents relatifs à votre micro-entreprise, tels que :
Pour une micro-entreprise, la création représente un faible coût, ce qui est un avantage majeur par rapport à la création d’une société. En pratique, le coût de création d’une micro-entreprise dépend de l’activité exercée par le micro-entrepreneur :
Type d’activité |
Coût de création |
Activité commerciale |
Gratuit |
Activité libérale |
Gratuit |
Activité artisanale |
Gratuit |
Activité d’agent commercial |
24,71 € |
💡 Astuce : vous avez la possibilité de vous faire accompagner dans vos démarches de création en ligne par des plateformes telles que Legalstart. Dans ce cas, les coûts de création peuvent varier en fonction du degré d’accompagnement.
En micro-entreprise, la TVA dépend de seuils de chiffre d’affaires. Si vous respectez certains plafonds de chiffre d’affaires, vous pouvez bénéficier du mécanisme de franchise de TVA :
Type d'activité |
Seuil à respecter |
Seuil majoré |
Activités de vente de marchandises et prestation d’hébergement |
85.000 € |
93.500 € |
Activités de vente de prestations de services et activités libérales |
37.500 € |
41.250 € |
L’avantage de ce mécanisme est qu’il vous dispense de facturer la TVA à vos clients. Vous pourrez donc augmenter vos marges en vous alignant sur le prix du marché ou proposer des prix plus compétitifs que ceux de vos concurrents.
La franchise de TVA représente également un gain de temps. En effet, votre comptabilité est simplifiée et vous n’avez pas à déclarer la TVA auprès de l’administration fiscale.
Les obligations fiscales du micro-entrepreneur sont simplifiées : il bénéficie du régime micro-fiscal. Sous ce régime simplifié, vous êtes imposé selon votre chiffre d’affaires et non sur votre résultat. L’imposition de la micro-entreprise se fait à l’impôt sur le revenu. Le micro-entrepreneur est directement imposé.
En micro-entreprise, les charges ne peuvent être déduites du chiffre d’affaires. En contrepartie de la non-déduction des charges liées à votre activité, un abattement forfaitaire est calculé directement sur votre chiffre d’affaires. Le résultat après l’abattement détermine votre bénéfice imposable. Ensuite, votre bénéfice imposable est soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu.
Le montant de l’abattement en micro-entreprise dépend de l’activité que vous exercez.
Type d’activité |
Taux d’abattement |
Activités d'achat-revente ou de fourniture de logement
(sauf locations meublées autres que tourisme et chambres d'hôte)
|
71% |
Prestations de services et autres activités relevant des BIC |
50% |
BNC : activités libérales |
34 % |
📝 À noter : il existe un minimum d'abattement de 305 €.
Exemple : si vous exercez une activité d’achat-revente, le taux d’impôt de votre micro-entreprise est appliqué sur 29% de votre chiffre d’affaires.
En tant que micro-entrepreneur, vous dépendez de la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI), qui est elle-même rattachée au régime général de la sécurité sociale.
☝️ Bon à savoir : la SSI a remplacé le Régime Social des Indépendants (RSI) en 2018. Si vous souhaitez vous déclarer en tant que micro-entrepreneur, sachez que vous dépendez désormais de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) de votre lieu de résidence.
En micro-entreprise, le règlement des charges sociales de l’auto-entrepreneur est simplifié grâce au régime micro-social. Elles peuvent être payées mensuellement ou trimestriellement directement sur le site de l’URSSAF. La micro-entreprise est soumise à des taux de cotisations sociales intéressants.
Si vous êtes éligibles à l’ACRE (aide à la création et la reprise d’entreprise), vous bénéficiez d’une exonération partielle de 50% de vos charges sociales sur 1 an. Le taux de charges sociales en micro-entreprise varie selon le domaine d’activité de votre entreprise.
Type d’activité |
Taux classique |
Taux en cas d’éligibilité à l’ACRE |
Activité de vente de marchandises |
12,30% |
6,15% |
Activité de vente de prestation de services |
21,20% |
10,6% |
Activité libérale |
21,20% |
10,6% |
Il est possible d’opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Cette faculté vous permet de vous acquitter de vos obligations sociales et fiscales en un seul prélèvement effectué directement sur votre chiffre d’affaires.
📝 À noter : l’option du prélèvement libératoire n’est pas ouverte à tous. En effet, il est nécessaire de respecter un seuil de revenu fiscal de référence. Pour en savoir plus, consultez notre fiche sur le versement libératoire pour l’auto-entrepreneur.
Le mode de calcul de l’impôt sur le revenu est différent. En effet, un prélèvement est réalisé directement sur votre chiffre d’affaires. Le montant de ce prélèvement dépend de votre activité.
Type d’activité |
Taux en cas d’option pour le prélèvement libératoire |
Activité de vente de marchandises |
13,30% (1% d’IR et 12,30% de cotisations sociales) |
Activité de vente de prestation de services |
22,9% (1,7% d’IR et 21,20% de cotisations sociales) |
Activité libérale |
25,4% (2,2% d’IR et 23,20% de cotisations sociales) pour les auto-entreprises créées avant 2018 ou relevant de la Cipav |
📝 À noter : les taux de cotisations sociales et d'ACRE augmentent à compter du 1ᵉʳ juillet 2024.
Pour les auto-entreprises en libéral (BNC) créées avant 2018 ou relevant de la Cipav :
Pour les auto-entreprises en libéral (BNC) créées après 2018 :
☝️ Bon à savoir : il est possible d’opter pour le versement libératoire lors de votre déclaration de micro-entrepreneur ou en cours d’activité. Vous devez optez avant le 30 septembre de l'année en cours pour une application l'année suivante.
Les coûts de fonctionnement d’une micro-entreprise sont relativement faibles si on les compare avec ceux d’une société.
En fonction de l’activité de l’entrepreneur, il est nécessaire de prendre en compte des frais tels que :
💡 Astuce : vous pouvez télécharger gratuitement notre modèle de facture pour votre micro-entreprise !
Il est obligatoire de déclarer le chiffre d’affaires de votre micro-entreprise, même si celui-ci est nul. Vous êtes toutefois libre de choisir la périodicité de votre déclaration, qui peut être trimestrielle ou mensuelle.
☝️ Bon à savoir : pour la première déclaration, un délai supplémentaire est autorisé. Vous pouvez déclarer votre chiffre d’affaires :
Le chiffre d’affaires est déclaré en ligne sur le site de l’URSSAF pour la micro-entreprise.
Le régime comptable du statut de micro-entrepreneur est avantageux. En effet, en tant qu’auto-entrepreneur, vous êtes dispensé des obligations comptables lourdes. Vous devez :
En micro-entreprise, la comptabilité est simplifié, car il n’y a pas de bilan annuel à présenter.
📝 À noter : si vous exercez plusieurs activités distinctes, il est recommandé de tenir une comptabilité pour chacune de vos activités. En revanche, il suffit de remplir une seule déclaration de chiffre d’affaires pour l’ensemble de ses activités.
Si vous souhaitez devenir micro-entrepreneur, vous pouvez bénéficier d’un certain nombre d'aides pour les auto-entreprises, notamment recevoir une aide pour la création de la micro-entreprise.
Parmi les aides dont vous pouvez bénéficier, les principales sont :
Testez votre éligibilité à l’ACRE en micro-entreprise avec notre simulateur :
La Cotisation foncière des Entreprises ou CFE est due par tous les auto-entrepreneurs. Toutefois, vous bénéficiez d’une exonération durant l’année de création de votre micro-entreprise. Vous pourrez également être exonéré la deuxième année si votre chiffre d'affaires est nul sur la première. De plus, si votre chiffre d’affaires est inférieur à 5.000 €, vous êtes aussi exonéré de CFE. D’autres exceptions plus spécifiques existent. Pour en savoir plus, rendez-vous sur notre fiche sur la CFE et l’auto-entrepreneur.
Il est fortement conseillé de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro). Sachez que dans certains secteurs d’activité, comme les transports, la santé et le bien-être ou la construction/BTP, cette assurance est obligatoire. Pour les activités de construction et du domaine du BTP, une assurance décennale, ou garantie décennale, est également obligatoire.
En soi, il est impossible de transformer une micro-entreprise en SASU. Si vous souhaitez changer votre statut pour cette forme sociale, vous devrez fermer votre micro-entreprise, et ensuite, créer une SASU.
Pour arrêter votre activité d’auto-entrepreneur, il vous suffit de réaliser une déclaration de cessation d’activité en ligne. Cette démarche peut être réalisée sur une plateforme comme Legalstart ou sur le guichet unique.
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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