
SASU et micro-entreprise : avantages, inconvénients et choix du statut
Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Plusieurs métiers du bâtiment peuvent s’exercer en auto-entreprise. C’est notamment le cas des couvreurs qui se chargent de la pose et de l’entretien des toitures.
Dans quelle mesure est-il possible d’exercer son métier de couvreur en auto-entreprise ? Qui peut le devenir ? Quel est l’intérêt de ce statut juridique pour l’exercice de cette profession ? Comment créer sa micro-entreprise ? Legalstart répond à vos interrogations si vous envisagez de devenir couvreur en auto-entreprise.
Mini-Sommaire
Un couvreur auto-entrepreneur exerce sa profession au sein d’une entreprise individuelle, soumise au régime de la micro-entreprise.
Un couvreur est un professionnel du bâtiment spécialisé dans la pose, l’étanchéification, la réparation et l’entretien des toitures et des éléments associés. Son intervention touche à la fois à la structure et à l’esthétique du bâti.
Selon la nature de son chantier, il est amené à :
Un auto-entrepreneur est un professionnel qui possède une entreprise individuelle (EI) et qui est soumis au régime de la micro-entreprise. Il ne peut être exercé que par une personne physique.
Ce statut permet de bénéficier d’obligations fiscales et comptables allégées. Il est néanmoins plafonné aux seuils de chiffre d’affaires (CA) annuel suivants :
Enfin, sachez qu’il est aussi nécessaire d’ouvrir un compte bancaire auto-entrepreneur dédié à son activité professionnelle, au-dessus du seuil de 10.000 euros de CA annuel deux années consécutives. Il est toutefois recommandé de le faire dès la création de votre entreprise, pour faciliter votre gestion comptable. Vous pouvez par exemple vous tourner vers un compte bancaire auto-entrepreneur.
Oui, il est tout à fait possible de devenir couvreur sous le statut de l’auto-entreprise. Ce statut reste accessible à cette profession, bien qu’elle soit réglementée. S’il le désire, le professionnel pourra basculer par la suite vers le régime réel de l’entreprise individuelle ou monter une société.
Si vous envisagez de devenir couvreur en auto-entreprise, il est nécessaire de posséder le diplôme et les compétences requises pour exercer légalement et en toute sécurité votre profession.
La profession de couvreur est une activité réglementée. Cela signifie que le professionnel doit justifier des qualifications spécifiques pour exercer son métier, que ce soit à travers :
Un étudiant désirant devenir couvreur peut se tourner vers l’un des diplômes suivants pour exercer ce métier :
Le cas échéant, il est également possible de justifier une expérience professionnelle d’au moins 3 ans en tant que couvreur pour exercer ensuite cette activité à titre indépendant. Pour cela, le professionnel doit demander une attestation de qualification professionnelle, qui peut être délivrée par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA).
Pour exercer son métier, le professionnel doit :
S’il désire exercer en tant qu’artisan couvreur indépendant, le couvreur doit aussi pouvoir communiquer aisément avec sa clientèle, afin de nouer une relation de confiance et de répondre aux interrogations. Il doit aussi maîtriser les règles de gestion d’une entreprise.
💡 Astuce : il est possible de suivre un stage de préparation à l’installation (SPI) pour acquérir les bases de la gestion. Toutefois, ce stage est facultatif depuis 2019.
Comme tout statut juridique, celui de la micro-entreprise possède ses avantages et ses inconvénients.
L’intérêt premier de la micro-entreprise est sa facilité de création et de gestion. Le professionnel doit procéder à une déclaration de création auprès du Guichet des formalités des entreprises. En revanche, il n’a pas de statuts à rédiger ni de capital social à déposer, à la différence d’une société.
De plus, les obligations comptables et fiscales sont allégées. Il doit simplement déclarer ses revenus, payer ses cotisations et impôts (avec un abattement de 50 %), et tenir un cahier de recettes et un registre des achats.
📝 À noter : le taux de cotisations sociales d’un couvreur est de 12,30 % pour la revente de fournitures et 21,20 % pour la main-d'œuvre.
Le principal inconvénient de ce statut est sa limite de chiffre d’affaires annuel. Le seuil est de :
En outre, il n’est pas possible de déduire l’achat de matériaux des frais professionnels de l’entreprise. Enfin, il s’avère plus difficile d’obtenir un prêt bancaire qu’une société.
Le tableau suivant récapitule les avantages et les inconvénients de la micro-entreprise si vous désirez devenir couvreur :
Avantages |
Inconvénients |
Facilité de création et de gestion |
Seuils de chiffre d’affaires annuel |
Obligations comptables et fiscales allégées |
Impossibilité de déduire les frais professionnels |
|
Prêt bancaire plus difficile à obtenir qu’en société |
Si vous envisagez de devenir couvreur auto-entrepreneur, il est important de :
Pour rappel, le métier de couvreur est réglementé. Il est donc nécessaire de justifier au choix :
En outre, certaines habilitations peuvent être requises selon la nature de vos missions. C’est le cas notamment si vous êtes amené à utiliser une plateforme élévatrice, à monter un échafaudage ou à manipuler des installations électriques dans le cadre de votre activité. Il en est de même avec la mention RGE si vous souhaitez que vos interventions sur l’isolation thermique soient ouvertes aux aides de l’État pour vos clients.
Enfin, il est nécessaire de demander une carte d’artisan ambulant si vous exercez votre profession dans une ville différente de celle de votre adresse de domiciliation. Vous pouvez la demander auprès de votre CMA.
L’étude de marché est essentielle pour vous assurer que votre projet professionnel est viable sur la zone géographique sur laquelle vous souhaitez exercer. Au cours de votre analyse, vous allez ainsi pouvoir définir :
Il est ensuite recommandé d’établir votre prévisionnel financier. Il s’agit d’une projection à trois ans de votre activité. Ce document vous permet de définir le montant à investir au démarrage de votre entreprise, vos recettes et charges, ainsi que votre seuil de rentabilité.
La création de votre auto-entreprise s’effectue en ligne depuis le site du Guichet des formalités des entreprises. Cette immatriculation est gratuite pour les auto-entrepreneurs. Il vous sera demandé de fournir votre diplôme ou votre justificatif d’expérience professionnelle d’au moins 3 ans.
Vous recevrez dans les jours qui suivront votre numéro SIRET, APE et RCS, si vous revendez des fournitures à vos clients.
📝 Bon à savoir : le code APE d’un couvreur est le 4391B - Travaux de couverture par éléments.
En tant que profession du bâtiment réglementée, vous devez souscrire aux assurances suivantes :
📝 À noter : le numéro de vos assurances doit figurer sur vos factures.
Il est enfin nécessaire de faire connaître votre entreprise pour attirer de nouveaux clients. Plusieurs moyens peuvent vous aider à obtenir de la visibilité, comme :
Le salaire moyen d’un couvreur auto-entrepreneur dépend de son niveau d’expérience, de sa localisation et de sa notoriété. Il est d’environ 3.000 à 5.000 euros mensuels si son activité tourne bien. Par comparaison, il est d’approximativement de 1.500 euros pour un salarié débutant. Le revenu mensuel de ce dernier peut toutefois augmenter avec des primes.
Le tarif horaire d’un couvreur auto-entrepreneur dépend de plusieurs facteurs, tels que la nature des travaux à mener, son expérience, sa notoriété et sa localisation. Il est en moyenne de 60 euros HT de l’heure. Toutefois, l’écart peut aller de 30 à près de 160 euros. Il est obligatoire de fournir un devis précisant le coût de la main-d'œuvre avant de démarrer tout chantier.
Oui, il est possible de devenir auto-entrepreneur couvreur sans diplôme, à condition de justifier une expérience professionnelle d’au moins trois ans dans ce secteur. Une attestation est alors à demander auprès de la CMA avant de vous lancer en indépendant. Elle sera à fournir lors de la création de votre micro-entreprise sur le site du Guichet unique des formalités des entreprises.
Note du document :
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Léna Cazenave
Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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