
Devenir auto-entrepreneur en 2025
Léna Cazenave
Vous êtes ou souhaitez devenir micro-entrepreneur mais la perspective de calculer vos charges sociales et impôts vous donne déjà la migraine ? On fait le point pour vous. Calcul, déclaration, paiement, exonérations… Legalstart revient sur tout ce que vous devez savoir sur les charges en micro-entreprise !
Mini-Sommaire
Une micro-entreprise est une entreprise individuelle qui relève du régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social pour le règlement des cotisations et contributions sociales. Zoom sur ses spécificités.
La micro-entreprise est une forme d’entreprise individuelle créée pour simplifier la création et la gestion d’une activité. Il est possible d’exercer en tant qu’artisan, commerçant ou en profession libérale en micro-entreprise. Et ce, à titre principal ou complémentaire.
En effet, ce régime offre :
Ainsi, le statut micro-entrepreneur vous permet de profiter d’un certain nombre d’avantages dont celui de bénéficier d’un régime social simplifié (dit "micro-social").
Pour faire simple, les charges sociales d’un micro-entrepreneur sont moins difficiles à calculer, déclarer et payer par rapport aux autres travailleurs indépendants. Une exonération totale ou partielle est même possible en début d’activité grâce à l’ACRE !
☝️ Bon à savoir : il n’y a pas de différence entre le statut micro-entrepreneur et auto-entrepreneur.
Pour bénéficier du régime simplifié de charges du micro-entrepreneur, vous devez respecter les plafonds de la micro-entreprise.
Concrètement, le seuil de chiffre d’affaires annuel à ne pas dépasser pour avoir le statut de micro-entrepreneur, et bénéficier du régime micro-social, dépend de la nature de l’activité exercée. Pour 2025, les seuils sont les suivants :
Dans le cadre d’une activité mixte, votre chiffre d’affaires global est alors plafonné à 188.700 €, dont un maximum de 77.700 € est réservé aux activités de services.
Ces seuils sont proratisés en cas de début d’activité en cours d’année. Par exemple, si vous commencez votre activité au 1er juin 2025, l’année comptera seulement 214 jours d’activités sur 365. En prestation de services, le seuil proratisé sera alors de 45.407 € (77.700 € x 214 / 365).
⚠️ Attention : si vous dépassez ces plafonds pendant deux années consécutives, vous passez automatiquement au régime fiscal du réel et vous perdez le bénéfice du régime fiscal de la micro-entreprise. Par conséquent, vous pourrez plus conserver le statut d’auto-entrepreneur.
Les charges sociales du micro-entrepreneur financent la Sécurité sociale des indépendants, et lui permettent en contrepartie de bénéficier de la même couverture sociale que tous les indépendants.
Les cotisations sociales, basées sur le chiffre d’affaires plutôt que le bénéfice, représentent l’une des principales charges en micro-entreprise.
Les charges sociales en micro-entreprise sont déterminées en appliquant un pourcentage fixe au chiffre d’affaires encaissé. Elles sont versées à l’Urssaf.
En micro-entreprise, les charges Urssaf permettent au micro-entrepreneur de s’acquitter de l’ensemble des cotisations sociales en même temps.
Le taux de cotisation auto entrepreneur appliqué sur le chiffre d’affaires varie en fonction de l’activité exercée. Il comprend :
Cotisations et contributions sociales en micro-entreprise depuis le 1er janvier 2025 |
|
Activité |
Taux de cotisations sociales |
Achat/Revente de marchandises (BIC) |
12,3 % |
Prestation de services commerciales et artisanales (BIC) |
21,2 % |
Autres prestations de services (BNC) |
24,6 % |
Activité Libérale relevant de la Cipav (BIC ou BNC) |
23,2 % |
Location de meublés de tourisme classés |
6 % |
Exemple : en 2025, un coach sportif auto-entrepreneur (activité libérale) facture 10.000 € à ses clients et encaisse réellement 8.000 €. Le montant de ses charges sociales sur la période en tant que micro-entrepreneur est de : 8.000 * 23,2% = 1.856 €.
À ces contributions et cotisations sociales s’ajoutent :
De plus, si vous optez pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu, celui-ci est payé en même temps que vos cotisations à l’Urssaf. Là encore, un taux spécifique s’applique en fonction de votre activité
📝 À noter : les taux de cotisations sociales augmentent depuis le 1ᵉʳ juillet 2024 pour les auto-entrepreneurs relevant du régime général de la Sécurité social qui déclarent leur CA dans la catégorie des BNC. La prochaine augmentation prévoit un taux de 26,1 % à compter du 1er janvier 2026. Cette augmentation vise à garantir des droits à la retraite complémentaire.
Le calcul des charges sociales du micro-entrepreneur est relativement simple. Voici les différentes étapes à suivre :
Dans les faits, il suffit de déclarer son chiffre d’affaires et le montant des cotisations est calculé automatiquement par l’Urssaf.
☝️ Bon à savoir : un simulateur de charges pour auto-entrepreneur est disponible sur le site de l’Urssaf.
Vous devez déclarer le chiffre d’affaires de votre micro-entreprise à l’Urssaf pour le règlement de vos cotisations. La déclaration s’effectue en ligne, chaque mois ou chaque trimestre, selon l’option choisie.
Le paiement des charges sociales se fait en même temps que la déclaration du chiffre d’affaires sur laquelle elles sont calculées.
Le micro-entrepreneur paye donc ses cotisations sociales, au choix :
É |
Echéance |
Exemple |
1re déclaration et paiement |
90 jours minimum après le début d’activité |
30 septembre : début d’activité 31 décembre : 1re déclaration et paiement de charges (pour les 3 mois) |
Déclarations et paiements suivants |
mensuelle |
30 septembre : déclaration du chiffre d’affaires 31 octobre : paiement des charges correspondantes |
trimestrielle |
30 septembre, 31 décembre, 31 mars, etc. |
📝 À noter : le régime social et le régime fiscal du micro-entrepreneur peuvent coïncider ! Il est en effet possible de payer impôts ET charges sociales en un seul versement mensuel ou trimestriel. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre fiche sur le versement libératoire d’un micro-entrepreneur.
Depuis le 1er janvier 2019, la déclaration et le paiement Urssaf pour un entrepreneur doivent obligatoirement se faire en ligne, soit sur le site autoentrepreneur.urssaf.fr, soit via l'application mobile “autoentrepreneur Urssaf”.
En micro-entreprise, si vous n’avez pas de revenus, vous ne payez pas de charges sociales. Cela évite de pénaliser l’auto-entrepreneur aux revenus inexistants durant la phase de décollage de l’activité.
⚠️ Attention : le fait de ne pas payer de cotisations sociales ne vous dispense pas de tout’s obligations. La déclaration reste, elle, obligatoire. Ainsi, vous êtes tenu de déclarer le chiffre d'affaires, même nul, sous peine de pénalités de retard ou de défaut de déclaration.
En pratique, sachez que le droit à certaines prestations sociales est conditionné au paiement de cotisations. Par exemple, aucun trimestre de retraite n’est validé durant la période où les charges du micro-entrepreneur sont nulles.
De fait, vous pouvez demander à payer volontairement un minimum de charges sociales pour conserver ou améliorer votre niveau de couverture sociale. Cette demande se fait par courrier auprès de l’Urssaf :
L'ACRE est une aide à la création ou la reprise d’entreprise qui permet - sous réserv’ du respect de certaines conditions - de bénéficier d’une exonération totale ou partielle de charges sociales pendant sa première année d'activité. En savoir plus sur les conditions de l’ACRE pour les auto-entrepreneurs.
Concrètement, l’ACRE divise par deux le montant des charges sociales du micro-entrepreneur pendant 1 an.
Les auto-entrepreneurs doivent faire une demande d’ACRE au moment de la création de l'entreprise.
💡 Astuce : vous pouvez évaluer votre éligibilité à la demande d'ACRE grâce à notre simulateur en ligne.
Cotisations et contributions sociales du micro-entrepreneur bénéficiant de l’ACRE |
|
Activité |
Taux de cotisation sociales pendant la période de l’ACRE |
Achat/Revente de marchandises (BIC) |
6,2 % |
Prestation de services commerciales et artisanales (BIC) |
10,6 % |
Autres prestations de services (BNC) |
12,3 % |
Activité Libérale relevant de la Cipav (BIC ou BNC) |
11,6 % |
Location de meublés de tourisme classés |
3 % |
En France, les revenus d’une micro-entreprise sont soumis à l’impôt sur le revenu (IR) dans les catégories des bénéfices non-commerciaux (micro-BNC), des bénéfices industriels et commerciaux (micro-BIC) ou des bénéfices agricoles (micro-BA).
L’impôt est calculé sur les recettes brutes annuelles, après un abattement forfaitaire en fonction de votre activité :
Le reliquat est ensuite soumis au barème progressif de l’IR.
Il est également possible d’opter pour le versement libératoire de l’IR, permettant ainsi de payer, en micro-entreprise, charges et impôts ensemble. Cette simplification se fait via l’Urssaf. Les recettes brutes sont alors soumises à un taux fixe en fonction de l’activité :
☝️ Bon à savoir : si votre activité engendre des charges élevées, il peut être pertinent de considérer le passage à un régime réel d’imposition, impliquant ainsi de renoncer au régime micro-social.
D’autres charges sont à prévoir en micro entreprise :
La cotisation foncière des entreprises (CFE) est un impôt obligatoire pour les micro-entrepreneurs. Cet impôt est calculé sur la valeur locative des biens utilisés pour l’activité ou, à défaut de local, sur une cotisation minimale basée sur le chiffre d’affaires (CA) si ce dernier dépasse 5.000 €.
Le montant de la CFE due au titre de 2024 était compris entre 200 € et 7.533 €, selon le CA de l’année N-2 et les taux fixés localement.
☝️ Bon à savoir : Une exonération totale de la CFE est accordée pour la première année d’activité, sous réserve de déclaration auprès du service des impôts des entreprises (SIE).
Une micro-entreprise doit assumer des frais généraux liés à l’activité. Ces dépenses varient selon la nature de l’activité : achats de marchandises et fournitures pour les commerçants, matières premières pour les artisans, ou petits équipements.
Ces dépenses incluent également des charges externes comme la sous-traitance, les frais de télécommunication, l’assurance (notamment la RC Pro), les services bancaires, les frais postaux, etc.
Une micro-entreprise doit également couvrir d’autres dépenses, comme les éventuelles annuités d’emprunt, comprenant le remboursement du capital et des intérêts (charges financières).
La micro-entreprise peut également investir dans du matériel durable pour couvrir les besoins de l’activité : équipements informatiques, logiciels, outils, matériel de transport, aménagements, etc. utilisés sur plusieurs années.
En tant que micro-entrepreneur, vous relevez du régime fiscal de la micro-entreprise. Vous devez donc déclarer uniquement votre chiffre d’affaires ou vos recettes encaissées, sans tenir compte de vos charges professionnelles réelles.
Cela signifie que les dépenses engagées pour votre activité (achats, frais de fonctionnement, etc.) ne peuvent pas être déduites de manière individuelle. À la place, vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire appliqué automatiquement par l’administration fiscale pour tenir compte de ces charges, comme expliqué précédemment.
Ce système facilité la gestion administrative en micro-entreprise, mais peut être moins avantageux si vos charges réelles sont élevées.
Taux de charges en micro-entreprise en 2025 |
|||||
Activité |
Plafond chiffre d’affaires |
Taux normal de cotisations sociales |
Taux si bénéfice de l’ACRE ( -50% du taux normal sur 1 an) |
Taux avec versement libératoire de l’impôt |
Taux CFP |
Achat/revente de marchandises |
188.700€ |
12,3 % |
6,15 % |
13,3 % |
0,1 % |
Prestation de services commerciales |
77.700 € |
21,2 % |
10,6 % |
22,9 % |
0,1 % |
Prestation de services artisanales |
77.700 € |
21,2 % |
10,6 % |
22,9 % |
0,3 % |
Autres prestations de services |
77.700 € |
24,6 % |
12,3 % |
26,3 % |
0,2 % |
Activité libérale |
77.700 € |
23,2 % |
11,6 % |
25,4 % |
0,2 % |
Les charges fixes d’une micro-entreprise regroupent les dépenses régulières indépendantes de l’activité comme le loyer, les frais de téléphonie et d’internet, la rémunération, etc.
La micro-entreprise est particulièrement adaptée aux professionnels en début d’activité. Son principal avantage réside dans des charges sociales réduites.
Le fait de payer des cotisations sociales en micro-entreprise permet au micro-entrepreneur de bénéficier d’une protection contre un certain nombre de risques de la vie (assurance vieillesse, assurance maladie/maternité ou encore assurance invalidité décès) et de prestations sociales (allocations familiales).
Si les charges sociales du micro-entrepreneur sont généralement peu élevées, la protection sociale du micro-entrepreneur est réputée pour être relativement faible. Par exemple, le micro-entrepreneur n’est pas assuré contre le chômage ou les accidents du travail.
Principales sources législatives et réglementaires :
Note du document :
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