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Fiches pratiques Créer une entreprise Auto-entrepreneur Quelles sont les charges en micro-entreprise ?

Quelles sont les charges en micro-entreprise ?

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Léna Cazenave

Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille. 
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.

Vous êtes ou souhaitez devenir micro-entrepreneur mais la perspective de calculer vos charges sociales et impôts vous donne déjà la migraine ? On fait le point pour vous. Calcul, déclaration, paiement, exonérations… Legalstart revient sur tout ce que vous devez savoir sur les charges en micro-entreprise !

Mini-Sommaire

Qu’est-ce qu’une micro-entreprise ?

Une micro-entreprise est une entreprise individuelle qui relève du régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social pour le règlement des cotisations et contributions sociales. Zoom sur ses spécificités.

Micro-entreprise : définition

La micro-entreprise est une forme d’entreprise individuelle créée pour simplifier la création et la gestion d’une activité. Il est possible d’exercer en tant qu’artisan, commerçant ou en profession libérale en micro-entreprise. Et ce, à titre principal ou complémentaire.

En effet, ce régime offre :

  • des formalités administratives allégées ;
  • un calcul et un paiement simplifiés des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu (en cas d’option pour le versement libératoire) ;
  • une protection sociale ;
  • un accès à la formation professionnelle.

Ainsi, le statut micro-entrepreneur vous permet de profiter d’un certain nombre d’avantages dont celui de bénéficier d’un régime social simplifié (dit "micro-social").

Pour faire simple, les charges sociales d’un micro-entrepreneur sont moins difficiles à calculer, déclarer et payer par rapport aux autres travailleurs indépendants. Une exonération totale ou partielle est même possible en début d’activité grâce à l’ACRE !

Les conditions de la micro-entreprise

Pour bénéficier du régime simplifié de charges du micro-entrepreneur, vous devez respecter les plafonds de la micro-entreprise.

Concrètement, le seuil de chiffre d’affaires annuel à ne pas dépasser pour avoir le statut de micro-entrepreneur, et bénéficier du régime micro-social, dépend de la nature de l’activité exercée. Pour 2025, les seuils sont les suivants :

  • 188.700 € pour les activités commerciales et de fourniture de logement ;
  • 77.700 € pour les prestations de services et les professions libérales.

Dans le cadre d’une activité mixte, votre chiffre d’affaires global est alors plafonné à 188.700 €, dont un maximum de 77.700 € est réservé aux activités de services.

Ces seuils sont proratisés en cas de début d’activité en cours d’année. Par exemple, si vous commencez votre activité au 1er juin 2025, l’année comptera seulement 214 jours d’activités sur 365. En prestation de services, le seuil proratisé sera alors de 45.407 € (77.700 € x 214 / 365).

⚠️ Attention : si vous dépassez ces plafonds pendant deux années consécutives, vous passez automatiquement au régime fiscal du réel et vous perdez le bénéfice du régime fiscal de la micro-entreprise. Par conséquent, vous pourrez plus conserver le statut d’auto-entrepreneur.

Quelles charges sociales en micro-entreprise ?

Les charges sociales du micro-entrepreneur financent la Sécurité sociale des indépendants, et lui permettent en contrepartie de bénéficier de la même couverture sociale que tous les indépendants.

Les cotisations sociales, basées sur le chiffre d’affaires plutôt que le bénéfice, représentent l’une des principales charges en micro-entreprise.

Quels sont les taux de cotisations sociales pour un micro-entrepreneur ?

Les charges sociales en micro-entreprise sont déterminées en appliquant un pourcentage fixe au chiffre d’affaires encaissé. Elles sont versées à l’Urssaf.

En micro-entreprise, les charges Urssaf permettent au micro-entrepreneur de s’acquitter de l’ensemble des cotisations sociales en même temps.

Le taux de cotisation auto entrepreneur appliqué sur le chiffre d’affaires varie en fonction de l’activité exercée. Il comprend :

  • la cotisation assurance maladie et maternité ;
  • la cotisation d’allocations familiales ;    
  • l’assurance invalidité-décès ;
  • les cotisations de retraite de base et de retraite complémentaire ;  
  • la CSG et la CRDS.

Cotisations et contributions sociales en micro-entreprise depuis le 1er janvier 2025

Activité

Taux de cotisations sociales

Achat/Revente de marchandises (BIC)

12,3 %

Prestation de services commerciales et artisanales (BIC)

21,2 %

Autres prestations de services (BNC)

24,6 %

Activité Libérale relevant de la Cipav (BIC ou BNC)

23,2 %

Location de meublés de tourisme classés

6 %

Exemple : en 2025, un coach sportif auto-entrepreneur (activité libérale) facture 10.000 € à ses clients et encaisse réellement 8.000 €. Le montant de ses charges sociales sur la période en tant que micro-entrepreneur est de : 8.000 * 23,2% = 1.856 €.

À ces contributions et cotisations sociales s’ajoutent :

  • la contribution à la formation professionnelle (CFP) qui permet de bénéficier du droit à la formation professionnelle qui varie entre 0,1 et 0,3 % ;
  • les taxes pour les frais de chambre consulaire, dont le taux varie entre 0,007 % et 0,480 %.

De plus, si vous optez pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu, celui-ci est payé en même temps que vos cotisations à l’Urssaf. Là encore, un taux spécifique s’applique en fonction de votre activité

📝 À noter : les taux de cotisations sociales augmentent depuis le 1ᵉʳ juillet 2024 pour les auto-entrepreneurs relevant du régime général de la Sécurité social qui déclarent leur CA dans la catégorie des BNC. La prochaine augmentation prévoit un taux de 26,1 % à compter du 1er janvier 2026. Cette augmentation vise à garantir des droits à la retraite complémentaire.

Comment calculer les charges sociales d’un micro-entrepreneur ?

Le calcul des charges sociales du micro-entrepreneur est relativement simple. Voici les différentes étapes à suivre :

  • Prendre le chiffre d’affaires brut, c’est-à-dire le chiffre d’affaires réellement encaissé. Concrètement, il s’agit de la somme de toutes les factures réellement payées par les clients sur la période concernée.
  • Appliquer le taux forfaitaire global directement sur le montant du chiffre d’affaires en fonction de l’activité exercée.
  • Appliquer ensuite le taux de Contribution à la Formation Professionnelle (CFP). Cela permet de financer des formations pour élargir vos compétences ou vous lancer dans un tout autre domaine d’activité.
  • Enfin, appliquer les taxes pour les frais de chambre consulaire.

Dans les faits, il suffit de déclarer son chiffre d’affaires et le montant des cotisations est calculé automatiquement par l’Urssaf.

☝️ Bon à savoir : un simulateur de charges pour auto-entrepreneur est disponible sur le site de l’Urssaf.

Quand et comment payer les charges sociales d’une micro-entreprise ?

Vous devez déclarer le chiffre d’affaires de votre micro-entreprise à l’Urssaf pour le règlement de vos cotisations. La déclaration s’effectue en ligne, chaque mois ou chaque trimestre, selon l’option choisie.

Les échéances à respecter pour le règlement des cotisations en micro-entreprise

Le paiement des charges sociales se fait en même temps que la déclaration du chiffre d’affaires sur laquelle elles sont calculées.

Le micro-entrepreneur paye donc ses cotisations sociales, au choix :

  • tous les mois ;
  • tous les trimestres.

É

Echéance

Exemple

1re déclaration et paiement

90 jours minimum après le début d’activité

30 septembre : début d’activité




31 décembre : 1re déclaration et paiement de charges (pour les 3 mois)

Déclarations et paiements suivants

mensuelle

30 septembre : déclaration du chiffre d’affaires

31 octobre : paiement des charges correspondantes

trimestrielle

30 septembre, 31 décembre, 31 mars, etc.

📝 À noter : le régime social et le régime fiscal du micro-entrepreneur peuvent coïncider ! Il est en effet possible de payer impôts ET charges sociales en un seul versement mensuel ou trimestriel. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre fiche sur le versement libératoire d’un micro-entrepreneur.

Les modes de règlements possibles des charges en auto-entreprise

Depuis le 1er janvier 2019, la déclaration et le paiement Urssaf pour un entrepreneur doivent obligatoirement se faire en ligne, soit sur le site autoentrepreneur.urssaf.fr, soit via l'application mobile “autoentrepreneur Urssaf”.

Que faire en cas de chiffres d’affaires nul ?

En micro-entreprise, si vous n’avez pas de revenus, vous ne payez pas de charges sociales. Cela évite de pénaliser l’auto-entrepreneur aux revenus inexistants durant la phase de décollage de l’activité.

⚠️ Attention : le fait de ne pas payer de cotisations sociales ne vous dispense pas de tout’s obligations. La déclaration reste, elle, obligatoire. Ainsi, vous êtes tenu de déclarer le chiffre d'affaires, même nul, sous peine de pénalités de retard ou de défaut de déclaration.

En pratique, sachez que le droit à certaines prestations sociales est conditionné au paiement de cotisations. Par exemple, aucun trimestre de retraite n’est validé durant la période où les charges du micro-entrepreneur sont nulles.

De fait, vous pouvez demander à payer volontairement un minimum de charges sociales pour conserver ou améliorer votre niveau de couverture sociale. Cette demande se fait par courrier auprès de l’Urssaf :

  • au plus tard le 31 décembre de l'année précédent celle pour laquelle vous souhaitez que l'option soit appliquée ;
  • au plus tard le dernier jour du 3e mois suivant la création de votre entreprise si vous débutez votre activité.

Quelles aides pour réduire les charges du micro-entrepreneur ?

L'ACRE est une aide à la création ou la reprise d’entreprise qui permet - sous réserv’ du respect de certaines conditions - de bénéficier d’une exonération totale ou partielle de charges sociales pendant sa première année d'activité. En savoir plus sur les conditions de l’ACRE pour les auto-entrepreneurs.

Concrètement, l’ACRE divise par deux le montant des charges sociales du micro-entrepreneur pendant 1 an.

Les auto-entrepreneurs doivent faire une demande d’ACRE au moment de la création de l'entreprise.

💡 Astuce : vous pouvez évaluer votre éligibilité à la demande d'ACRE grâce à notre simulateur en ligne.

 

Cotisations et contributions sociales du micro-entrepreneur bénéficiant de l’ACRE

Activité

Taux de cotisation sociales pendant la période de l’ACRE

Achat/Revente de marchandises (BIC)

6,2 %

Prestation de services commerciales et artisanales (BIC)

10,6 %

Autres prestations de services (BNC)

12,3 %

Activité Libérale relevant de la Cipav (BIC ou BNC)

11,6 %

Location de meublés de tourisme classés

3 %

Quelles charges d’impôt en micro-entreprise ?

En France, les revenus d’une micro-entreprise sont soumis à l’impôt sur le revenu (IR) dans les catégories des bénéfices non-commerciaux (micro-BNC), des bénéfices industriels et commerciaux (micro-BIC) ou des bénéfices agricoles (micro-BA).

L’impôt est calculé sur les recettes brutes annuelles, après un abattement forfaitaire en fonction de votre activité :

  • 71 % pour la vente de marchandises ;
  • 50 % pour les activités de prestations de services BIC et les locations d’habitation meublées ;
  • 34 % pour les activités de prestations de services BNC et les activités libérales ;
  • 30 % pour les locations meublées de tourisme non classé.

Le reliquat est ensuite soumis au barème progressif de l’IR.

Il est également possible d’opter pour le versement libératoire de l’IR, permettant ainsi de payer, en micro-entreprise, charges et impôts ensemble. Cette simplification se fait via l’Urssaf. Les recettes brutes sont alors soumises à un taux fixe en fonction de l’activité :

  • 1 % pour la vente de marchandises ;
  • 1,7 % pour les prestations de services commerciales ou artisanales (BIC) ;
  • 2,2 % pour les professions libérales non réglementées.

☝️ Bon à savoir : si votre activité engendre des charges élevées, il peut être pertinent de considérer le passage à un régime réel d’imposition, impliquant ainsi de renoncer au régime micro-social.

Quelles sont les autres charges à prévoir en micro-entreprise ?

D’autres charges sont à prévoir en micro entreprise :

  • la CFE ;
  • les charges de fonctionnement ;
  • les autres charges et dépenses.

La cotisation foncière des entreprises (CFE)

La cotisation foncière des entreprises (CFE) est un impôt obligatoire pour les micro-entrepreneurs. Cet impôt est calculé sur la valeur locative des biens utilisés pour l’activité ou, à défaut de local, sur une cotisation minimale basée sur le chiffre d’affaires (CA) si ce dernier dépasse 5.000 €.

Le montant de la CFE due au titre de 2024 était compris entre 200 € et 7.533 €, selon le CA de l’année N-2 et les taux fixés localement.

☝️ Bon à savoir : Une exonération totale de la CFE est accordée pour la première année d’activité, sous réserve de déclaration auprès du service des impôts des entreprises (SIE).

Les charges de fonctionnement

Une micro-entreprise doit assumer des frais généraux liés à l’activité. Ces dépenses varient selon la nature de l’activité : achats de marchandises et fournitures pour les commerçants, matières premières pour les artisans, ou petits équipements.

Ces dépenses incluent également des charges externes comme la sous-traitance, les frais de télécommunication, l’assurance (notamment la RC Pro), les services bancaires, les frais postaux, etc.

Les autres charges en micro-entreprise

Une micro-entreprise doit également couvrir d’autres dépenses, comme les éventuelles annuités d’emprunt, comprenant le remboursement du capital et des intérêts (charges financières).

La micro-entreprise peut également investir dans du matériel durable pour couvrir les besoins de l’activité : équipements informatiques, logiciels, outils, matériel de transport, aménagements, etc. utilisés sur plusieurs années.

Peut-on déduire ses charges en micro-entreprise ?

En tant que micro-entrepreneur, vous relevez du régime fiscal de la micro-entreprise. Vous devez donc déclarer uniquement votre chiffre d’affaires ou vos recettes encaissées, sans tenir compte de vos charges professionnelles réelles.

Cela signifie que les dépenses engagées pour votre activité (achats, frais de fonctionnement, etc.) ne peuvent pas être déduites de manière individuelle. À la place, vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire appliqué automatiquement par l’administration fiscale pour tenir compte de ces charges, comme expliqué précédemment.

Ce système facilité la gestion administrative en micro-entreprise, mais peut être moins avantageux si vos charges réelles sont élevées.

Tableau récapitulatif des charges en micro-entreprise

Taux de charges en micro-entreprise en 2025

Activité

Plafond chiffre d’affaires

Taux normal de cotisations sociales

Taux si bénéfice de l’ACRE

( -50% du taux normal sur 1 an)

Taux avec versement libératoire de l’impôt

Taux CFP

Achat/revente de marchandises

188.700€

12,3 %

6,15 %

13,3 %

0,1 %

Prestation de services commerciales

77.700 €

21,2 %

10,6 %

22,9 %

0,1 %

Prestation de services artisanales

77.700 €

21,2 %

10,6 %

22,9 %

0,3 %

Autres prestations de services

77.700 €

24,6 %

12,3 %

26,3 %

0,2 %

Activité libérale

77.700 €

23,2 %

11,6 %

25,4 %

0,2 %

FAQ

Quelles sont les charges fixes d’une micro-entreprise ?

Les charges fixes d’une micro-entreprise regroupent les dépenses régulières indépendantes de l’activité comme le loyer, les frais de téléphonie et d’internet, la rémunération, etc.                                             

Quel est le meilleur statut pour payer moins de charges ?

La micro-entreprise est particulièrement adaptée aux professionnels en début d’activité. Son principal avantage réside dans des charges sociales réduites.

Pourquoi un micro-entrepreneur paye des charges sociales ?

Le fait de payer des cotisations sociales en micro-entreprise permet au micro-entrepreneur de bénéficier d’une protection contre un certain nombre de risques de la vie (assurance vieillesse, assurance maladie/maternité ou encore assurance invalidité décès) et de prestations sociales (allocations familiales).

Si les charges sociales du micro-entrepreneur sont généralement peu élevées, la protection sociale du micro-entrepreneur est réputée pour être relativement faible. Par exemple, le micro-entrepreneur n’est pas assuré contre le chômage ou les accidents du travail.

Principales sources législatives et réglementaires :

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Note du document :

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