CFE auto-entrepreneur : le guide 2024
Auto-entrepreneur libéral : tout savoir
Lou Blouin
Diplômée de King’s College London et de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.
Le statut de micro-entrepreneur, aussi appelé “auto-entrepreneur”, opère selon un régime spécifique. Aujourd’hui, beaucoup sont nombreux à se poser la question du cumul du statut de micro-entrepreneur avec l’exercice d’une activité libérale, notamment pour des raisons fiscales et sociales.
Vous êtes intéressé par le fait d’exercer une activité libérale ? Les nombreux avantages du statut d’auto-entrepreneur vous ont aussi convaincu ? Nous vous expliquons tout ce qu'il y a à savoir sur le cumul de ces deux régimes.
Mini-Sommaire
Qui peut devenir auto-entrepreneur libéral ?
On parle d’activité libérale pour une activité professionnelle qui est non salariée, non agricole, non commerciale ou non artisanale. Elle implique la réalisation de prestations principalement intellectuelles et techniques.
Bon à savoir : l'activité libérale fait partie de la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC). Cela signifie que l'on ne fait pas de distinction entre le chiffre d'affaires de l'entreprise et la rémunération du professionnel exerçant en libéral.
On classe les professions libérales en 2 catégories :
- Les professions libérales réglementées : elles sont classées en libéral par la loi, et impliquent l’obtention d’un titre et sont protégées. De plus, elles sont sous contrôle d’une autorité spéciale, comme un ordre, un syndicat ou encore une chambre professionnelle. Par exemple : l’avocat ou l’expert-comptable.
- Les professions libérales non réglementées : elles sont dites libérales, car elles n’appartiennent à aucune autre catégorie. La majorité de ces professions implique une activité intellectuelle ou de création. Par exemple : le traducteur ou le consultant.
Seules les personnes dont la profession libérale est non réglementée peuvent exercer en tant qu’auto-entrepreneur profession libérale. De fait, si vous exercez une activité libérale réglementée, il n’est pas possible d’exercer sous le statut d’auto-entrepreneur.
Bon à savoir : pour savoir si votre activité est libérale et/ou réglementée, n’hésitez pas à consulter la liste des professions libérales.
Quelles différences avec l’auto-entrepreneur classique ?
De nombreux aspects du régime de l’auto-entrepreneur profession libérale ne changent pas du régime normal de la micro-entreprise. Toutefois, voici quelques différences.
D'abord, il existe des plafonds d'auto-entrepreneurs concernant le chiffre d'affaires annuel. Pour le micro-entrepreneur en libéral, ce montant s'élève à 77.700 euros hors taxe. Tous les mois, ou de manière semestrielle, l'auto-entrepreneur doit déclarer son chiffre d’affaires à l’URSSAF.
Ensuite, en matière fiscale, les activités libérales se voient appliquer le régime fiscal propre aux BNC. Ainsi, le taux d’abattement fiscal pour les frais professionnels des libéraux est de 34%. Quant à l’impôt sur le revenu, son taux est de 2,2%.
Enfin, en matière sociale, il existe également quelques subtilités. Les personnes exerçant une activité libérale et donc non salariée sont obligées de s’affilier à divers organismes :
Type d’organisme |
Motif d’affiliation |
Pour les micro-entreprises créées avant 2018 :
|
Prévoir son assurance vieillesse |
Pour les micro-entreprises créées après 2018 :
|
|
L’Union de Recouvrement des cotisations de Sécurité Sociale et d’Allocations Familiales (URSSAF) |
Déclarer ses cotisations sociales |
La Sécurité sociale des indépendants (SSI) |
Obtenir une couverture maladie-maternité |
Comme pour tout auto-entrepreneur, c’est auprès de l’URSSAF que se fait le règlement des cotisations sociales pour les professions libérales auto-entrepreneur, et le micro-entrepreneur libéral relève automatiquement du régime micro-social simplifié.
Jusque-là, rien ne change… ou presque ! En effet, le micro-entrepreneur libéral est tenu de payer des charges sociales spécifiques :
- Le taux de cotisation sociale appliqué à son chiffre d’affaires est fixé à 23,20% pour les micro-entreprises créées avant 2018 ou relevant de la Cipav. Pour les micro-entreprises créées après 2018, le taux de cotisation sociale augmente progressivement de 21,10 à 26,10%, du 1ᵉʳ juillet 2024 au 1ᵉʳ janvier 2026.
- La contribution à la formation professionnelle, qui correspond à 0,2% du chiffre d’affaires annuel.
📝 À noter : les taux de cotisations sociales et d'ACRE augmentent à compter du 1ᵉʳ juillet 2024.
Pour les auto-entreprises en libéral (BNC) créées avant 2018 ou relevant de la Cipav :
- le taux de cotisation sociale augmente de 21,20% à 23,20% ;
- le taux de l'ACRE augmente de 10,60% à 11,60%.
- le taux de cotisation sociale augmente progressivement de 21,10% à 26,10% du 1ᵉʳ juillet 2024 au 1ᵉʳ janvier 2026 ;
- le taux de l'ACRE augmente progressivement de 10,55% à 13,05% du 1ᵉʳ juillet 2024 au 1ᵉʳ janvier 2026.
Vous détenez maintenant tous les outils pour comprendre l’activité libérale en auto-entrepreneur. Si ce cumul de régimes correspond à votre projet, vous pouvez maintenant vous lancer sereinement !
Vous avez encore des interrogations concernant le régime de micro-entrepreneur ? Quelque chose vous échappe ? N’hésitez pas à télécharger notre guide de l'auto-entrepreneur.
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Lou Blouin
Diplômée de King’s College London et de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.Fiche mise à jour le
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