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Cessation de paiement pour une association : quelle est la procédure à suivre ?

Léna Cazenave - Image

Léna Cazenave

Diplômée d'un Master 2 en droit de la propriété intellectuelle de l'Université d'Aix-Marseille. 


Sous la direction de Pierre Aïdan, docteur en droit et diplômé de Harvard.

Les associations loi 1901 jouent un rôle essentiel dans la société en offrant divers services et activités à leurs membres et au public. Cependant, comme toute organisation, elles peuvent être confrontées à des difficultés financières. Lorsqu'une association se trouve dans l'incapacité de faire face à son passif exigible, elle est en cessation de paiement. Comprendre les étapes et les procédures à suivre dans une telle situation est essentiel pour les dirigeants associatifs. Cet article explore en détail les démarches nécessaires pour gérer efficacement la cessation de paiement et assurer la pérennité de l'association, en mettant l'accent sur les mesures préventives et les soutiens disponibles.

Mini-Sommaire

Qu’est-ce que la cessation de paiement en association ?

La cessation de paiement pour une association survient lorsque celle-ci ne peut plus faire face à ses obligations financières avec ses actifs disponibles. Cela signifie que les liquidités de l'association sont insuffisantes pour régler les dettes immédiatement exigibles, telles que les salaires des employés, les factures des fournisseurs ou les cotisations sociales. Cette situation est critique car elle met en péril la continuité des activités de l'association. 

Les dirigeants d'une association en cessation de paiement doivent déclarer cette situation au Tribunal de Grande Instance dans un délai de 45 jours. Ne pas respecter ce délai peut entraîner des conséquences graves, y compris la responsabilité personnelle des administrateurs pour les dettes accumulées. La déclaration de cessation de paiement permet d'entamer des procédures judiciaires pour tenter de redresser la situation financière de l'association.

📝 À noter : la cessation de paiement n'implique pas nécessairement la fin de l'association. Avec une gestion proactive et le recours aux dispositifs d'aide disponibles, il est possible de surmonter cette période difficile. Les associations peuvent solliciter des soutiens publics, des délais de paiement ou encore recourir à des procédures amiables comme le mandat ad hoc ou la conciliation pour trouver des solutions viables et éviter la cessation définitive de leurs activités.

Quelles sont les procédures possibles pour une association en cessation de paiement ?

Les procédures possibles pour une association en cessation de paiement sont conçues pour aider à résoudre les difficultés financières de manière structurée et juridiquement encadrée.

Les procédures amiables en cas de cessation de paiement d’une association

Il existe deux modes de procédures amiables : le mandat ad hoc et la conciliation. Ces procédures amiables sont des outils précieux pour les associations confrontées à des difficultés financières. Elles permettent d'aborder les problèmes de manière proactive, en collaboration avec les créanciers, et d'éviter les conséquences plus graves d'une cessation de paiement non gérée. En recourant à ces procédures, les dirigeants peuvent trouver des solutions adaptées pour redresser leur association et assurer sa pérennité.

Mandat ad hoc

Le mandat ad hoc est une procédure préventive visant à résoudre les difficultés financières avant qu'elles ne deviennent critiques. À la demande du président de l'association, le tribunal judiciaire nomme un mandataire ad hoc. Ce mandataire est chargé d'analyser la situation financière de l'association, de proposer des solutions de redressement et de négocier un accord amiable avec les créanciers. Cette procédure est confidentielle et permet de trouver des solutions sans la pression d'une procédure judiciaire formelle. Le coût de cette procédure est à la charge de l'association, mais elle offre une opportunité de redresser la situation avant qu'elle ne dégénère en cessation de paiement complète.

Conciliation

La procédure de conciliation est une autre mesure préventive pour aider les associations en difficulté financière. Le président de l'association peut demander l'ouverture de cette procédure auprès du tribunal judiciaire. Un conciliateur est alors nommé pour faciliter les négociations entre l'association et ses principaux créanciers. La conciliation est applicable même si l'association est déjà en cessation de paiement, à condition que cela ne fasse pas plus de 45 jours. L'objectif est de parvenir à un accord amiable qui permet de restructurer les dettes et de restaurer la viabilité financière de l'association. Comme le mandat ad hoc, la conciliation est une procédure confidentielle et vise à éviter les procédures judiciaires plus lourdes.

Les procédures judiciaires en cas de cessation de paiement d’une association

En cas de cessation de paiement, plusieurs procédures judiciaires peuvent être mises en œuvre pour tenter de redresser la situation financière d'une association ou, à défaut, de procéder à sa liquidation de manière ordonnée. Il s’agit de la procédure de sauvegarde, du redressement judiciaire ou de la liquidation judiciaire.

Procédure de sauvegarde

La procédure de sauvegarde est une solution préventive pour les associations qui, bien que rencontrant des difficultés financières, ne sont pas encore en état de cessation de paiements. Cette procédure permet à l'association de continuer ses activités tout en élaborant un plan de redressement sous la supervision d'un administrateur judiciaire. L'objectif principal est de réorganiser les finances de l'association et de proposer un plan de traitement des dettes qui soit acceptable pour les créanciers. Pendant la période d'observation, qui dure généralement six mois, l'association est protégée contre les actions en justice de ses créanciers, ce qui lui donne le temps nécessaire pour restructurer ses finances.

Redressement judiciaire

La procédure de redressement judiciaire est destinée aux associations qui se trouvent déjà en état de cessation de paiements. Cette procédure vise à permettre la poursuite des activités, le maintien des emplois et l'apurement du passif de l'association. Un mandataire judiciaire est nommé pour superviser la période d'observation, qui peut durer jusqu'à six mois. Durant cette période, un plan de redressement est élaboré avec pour but de restructurer les dettes et de restaurer la viabilité financière de l'association. Le redressement judiciaire peut être initié par la déclaration de cessation de paiements par le dirigeant ou sur assignation d'un créancier.

Liquidation judiciaire

Lorsque les procédures de sauvegarde ou de redressement judiciaire ne sont pas envisageables ou échouent, la liquidation judiciaire est la dernière solution. Cette procédure entraîne la cessation définitive des activités de l'association et la vente de ses actifs pour rembourser les créanciers. Un liquidateur judiciaire est nommé pour gérer la liquidation, procéder au licenciement des salariés, vendre les biens de l'association et répartir les fonds recueillis entre les créanciers. Bien que drastique, la liquidation judiciaire permet de régler les dettes de manière ordonnée et de clore les activités de l'association de manière légale et structurée.

Comment éviter l’état de cessation de paiement pour une association ?

Éviter l’état de cessation de paiement est indispensable pour assurer la pérennité d’une association. Cela nécessite une gestion proactive et rigoureuse de ses finances. Anticiper les problèmes potentiels, gérer efficacement les ressources disponibles et savoir quoi faire en cas de difficultés sont des étapes essentielles pour maintenir la stabilité financière de l’association.

Anticiper les risques financiers

L'anticipation est la première ligne de défense contre les difficultés financières. Cela implique de mettre en place des outils de gestion tels que des budgets prévisionnels et des plans de trésorerie. Ces outils permettent de prévoir les flux de trésorerie et d'identifier à l'avance les périodes de tension financière. Les associations doivent également surveiller de près l'évolution de leurs sources de financement, telles que les subventions et les dons, et être prêtes à ajuster leurs activités en conséquence.

Gérer efficacement les ressources

Une gestion rigoureuse des ressources est essentielle pour éviter l’état de cessation de paiement. Cela inclut le suivi régulier des comptes, la maîtrise des dépenses et la recherche de sources de financement diversifiées. Les associations doivent également établir de bonnes relations avec leurs partenaires financiers, tels que les banques, pour avoir accès à des solutions de financement comme des découverts bancaires ou des avances sur subvention en cas de besoin.

Réagir rapidement en cas de difficultés

En cas de premières difficultés financières, réagir rapidement permet d’éviter que la situation ne se détériore. Cela implique de réunir les administrateurs et de convoquer, si nécessaire, une assemblée générale pour discuter de la situation et des mesures à prendre. Les associations peuvent également solliciter des entretiens gratuits et confidentiels auprès du Centre d’information sur la prévention (CIP) pour identifier la nature des problèmes et trouver des solutions adaptées. Mettre en place un plan de redressement financier et négocier des délais de paiement avec les créanciers sont également des étapes importantes pour surmonter les difficultés.

Quelles aides pour une association qui a des difficultés financières ?

Les associations en difficulté financière peuvent bénéficier de diverses aides pour surmonter leurs problèmes économiques. Les soutiens publics sont particulièrement importants.

Les aides de l'État

Les associations peuvent solliciter l'aide des agents des services de l'État et des collectivités territoriales, qui sont souvent spécialisés dans le secteur associatif. Des dispositifs tels que le Dispositif Local d’Accompagnement (DLA) offrent un soutien technique et financier pour aider les associations à consolider leurs activités et leurs emplois. 

En cas de problèmes de trésorerie temporaires, l'État peut accorder des délais de paiement pour certaines dettes fiscales et sociales. Ces demandes sont examinées par la Commission départementale des chefs des services financiers et des organismes de Sécurité sociale (CCSF ou CODECHEF), qui étudie les aménagements possibles pour soulager la trésorerie de l'association.

Les dispositifs régionaux

Les associations peuvent également se tourner vers des dispositifs spécifiques régionaux. Par exemple, le Dispositif d'appui aux structures de l'ESS en consolidation (DASESS) dans certaines régions offre des diagnostics gratuits et des conseils professionnels. Des fonds d'avance remboursable ou des soutiens aux organisations solidaires existent également dans des régions comme la Seine-Saint-Denis et la Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Les aides des banques

Pour des solutions plus immédiates, les associations peuvent négocier des facilités de caisse, des avances sur subvention ou des crédits à court terme avec leurs banques. Recourir à des procédures amiables comme le mandat ad hoc ou la conciliation peut aussi aider à rétablir la situation financière en trouvant des accords avec les créanciers. Enfin, des consultations gratuites et confidentielles avec des experts comptables via des centres d’information sur la prévention peuvent offrir des orientations précieuses pour redresser la situation financière.

FAQ

Une association peut-elle être en liquidation judiciaire ?

Oui, une association peut être en liquidation judiciaire si elle est en état de cessation de paiements et que son redressement est jugé impossible. Cette procédure entraîne la cessation de ses activités et la vente de ses actifs pour rembourser les créanciers.

Qui est responsable des dettes d’une association ?

En principe, les membres de l'association ne sont pas personnellement responsables des dettes de l'association. Cependant, les dirigeants peuvent être tenus responsables en cas de faute de gestion grave ayant conduit à la cessation de paiements.

Quelles sont les conséquences d’une cessation de paiement ?

Les conséquences d’une cessation de paiement pour une association incluent l'obligation de déclarer la situation au tribunal dans les 45 jours, ce qui peut entraîner l'ouverture de procédures judiciaires telles que la sauvegarde, le redressement judiciaire ou la liquidation judiciaire. Ces procédures peuvent mener à la réorganisation ou à la cessation des activités de l'association et la vente de ses actifs pour rembourser les créanciers. 

Principale source législative et réglementaire

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