
Créer une association en 2025 : tout ce qu’il faut savoir
Léna Cazenave
Une association reconnue d’utilité publique (ARUP) bénéficie d’une reconnaissance officielle de l’État, attestant de son engagement pour l’intérêt général. Ce statut lui confère des avantages fiscaux et juridiques, mais implique aussi des obligations strictes.
Son obtention, sa gestion et les conditions de modification ou de dissolution répondent à des règles précises encadrées par le Conseil d’État. Legalstart vous explique tout.
Mini-Sommaire
Une association reconnue d’utilité publique (ARUP) est une organisation dont l’action bénéficie à l’ensemble de la société et qui exerce des missions d’intérêt général dans des domaines variés comme le social, l’éducation, la culture, la santé ou encore l’environnement.
Ce statut, accordé par décret en Conseil d’État, lui confère une reconnaissance officielle de son rôle essentiel dans la collectivité, attestant de son sérieux, de sa stabilité et de son impact à grande échelle.
Une fondation reconnue d’utilité publique et une association reconnue d’intérêt général partagent un objectif commun : agir pour le bien commun sans but lucratif.
Toutefois, la première bénéficie d’un statut plus prestigieux et encadré, accordé par décret en Conseil d’État, tandis que la seconde repose sur une reconnaissance fiscale validée par l’administration.
L’association d’intérêt général doit respecter trois critères :
Ce statut lui permet d’offrir des avantages fiscaux aux donateurs, sous réserve d’une validation par l’administration fiscale via un rescrit fiscal.
L’association reconnue d’utilité publique, quant à elle, bénéficie d’un cadre plus strict, impliquant notamment une envergure nationale et une stabilité financière avérée.
En plus des déductions fiscales pour les donateurs, elle peut recevoir des dons et legs exonérés de droits de mutation, ce qui constitue un avantage supplémentaire. Ce statut lui confère également une reconnaissance officielle de l’État, renforçant sa crédibilité et son rayonnement.
Obtenir le statut d’association reconnue d’utilité publique représente un atout majeur pour les structures associatives pour :
Obtenir cette reconnaissance officielle de l’État atteste du sérieux et de l’impact de l’association. Ce statut inspire davantage confiance aux donateurs, aux partenaires et aux institutions, ce qui facilite les collaborations et renforce la visibilité des actions menées. Ainsi, ils peuvent consulter une liste des associations reconnues d’utilité publique avant de s’engager.
Il permet également de se démarquer des autres structures associatives en bénéficiant d’un label reconnu.
Contrairement aux associations simplement déclarées ou d’intérêt général, celles reconnues d’utilité publique peuvent accepter des legs et donations notariées, y compris des biens immobiliers et objets de valeur.
Ces apports financiers ou matériels permettent de renforcer les ressources de l’association et de pérenniser ses actions.
☝️ Bon à savoir : sous certaines conditions, ces donations bénéficient d’une exonération des droits de mutation, ce qui évite des charges fiscales importantes.
Les particuliers et les entreprises qui soutiennent l’association peuvent bénéficier d’avantages fiscaux grâce aux réductions ou aux crédits d’impôt.
Cet avantage encourage les dons et le mécénat, assurant ainsi des ressources financières supplémentaires. Et pour l’association, cela représente une opportunité d’attirer plus facilement des contributeurs et d’accroître son financement.
Une association reconnue d’utilité publique bénéficie d’une personnalité juridique renforcée, ce qui lui confère plus d’autonomie et de possibilités d’action.
Elle peut :
🛠️ En pratique : cette reconnaissance facilite également certaines démarches administratives et juridiques, ce qui peut être un atout dans la gestion quotidienne.
Le statut d’utilité publique est un véritable argument pour convaincre des financeurs publics et privés d’apporter leur soutien. Il rassure les mécènes, les fondations et les organismes subventionneurs sur la transparence et la viabilité de l’association.
Grâce à cette reconnaissance, l’association peut ainsi bénéficier de soutiens financiers plus conséquents et sur le long terme.
Avec une reconnaissance nationale, l’association peut élargir son rayonnement au-delà d’un cadre local et mener des actions d’une plus grande envergure. Ce statut facilite les partenariats avec d’autres structures, institutions et acteurs publics ou privés.
📌 À retenir : il ouvre aussi la porte à de nouvelles opportunités de développement, notamment à l’international.
Une association peut être reconnue d’utilité publique, elle doit aussi remplir plusieurs critères précis établis par l’État :
L’association doit agir dans un domaine qui profite à la collectivité, sans but lucratif.
Ses actions doivent concerner des secteurs comme :
Par exemple, une association pour les animaux peut être reconnue d'utilité publique, pour la protection apportée aux animaux.
Son influence ne doit pas se limiter à une ville ou à une région. Elle doit avoir un impact à l’échelle nationale, avec des actions qui bénéficient à un large public.
Une association doit compter au moins 200 membres, quels que soient leurs statuts (adhérents, fondateurs, bénévoles…).
Son activité doit être réelle et attestée par la participation active de ses membres aux événements, aux actions ou aux prises de décision.
Les statuts doivent garantir une organisation claire et équitable, avec des règles de gouvernance qui permettent aux adhérents de s’exprimer et de participer aux orientations de l’association.
📝 À noter : la gestion ne doit pas être contrôlée par un petit groupe, mais doit être ouverte et collective.
L’association doit prouver qu’elle dispose de ressources suffisantes pour assurer son fonctionnement sur le long terme.
Cela implique :
L’association doit avoir été déclarée en préfecture et justifier d’au moins 3 ans d’activité avant de prétendre à la reconnaissance d’utilité publique.
Cette période probatoire permet de vérifier la viabilité et la cohérence de son projet.
Obtenir ce statut demande de suivre plusieurs étapes :
Avant de demander la reconnaissance d’utilité publique, l’association doit exister sous le régime de la loi 1901 et remplir certaines conditions :
Un dossier complet doit être constitué, comprenant notamment :
Le dossier doit être envoyé au Ministère de l’Intérieur par mail à l’adresse suivante : dossiers-arup-frup@interieur.gouv.fr.
Une fois reçu, le Ministère procède à une première vérification et peut demander des compléments. Il sollicite ensuite :
🛠️ En pratique : le Conseil d’État analyse la demande et peut formuler des réserves, nécessitant parfois des modifications statutaires.
Une fois validé, un décret portant reconnaissance d’utilité publique est publié au Journal officiel.
Une fois le statut obtenu, l’association bénéficie d’une légitimité renforcée et de divers avantages fiscaux. Elle doit cependant respecter des obligations de transparence, notamment en transmettant chaque année un rapport d’activité et les comptes annuels à la préfecture.
⚠️ Attention : ce processus peut prendre plus d’un an.
Une association reconnue d’utilité publique doit respecter un certain nombre d’obligations administratives, financières et juridiques pour conserver son statut :
Tout changement dans la gestion de l’association doit être déclaré aux autorités compétentes. Cela inclut :
🛠️ En pratique : ces déclarations doivent être effectuées par un dirigeant en poste ou une personne mandatée, avec un document attestant du mandat si nécessaire.
L’association doit signaler toute acquisition de biens immobiliers, qu’il s’agisse :
Cette obligation vise à garantir la transparence sur la gestion de son patrimoine.
Si l’association est immatriculée au répertoire Sirene et possède un code APE, tout changement d’adresse du siège social ou d’un établissement doit être notifié à l’Insee.
Si les statuts le précisent, certaines opérations financières nécessitent une autorisation préfectorale avant d’être réalisées. C’est le cas de la cession d’un bien immobilier ou mobilier ou la souscription d’un emprunt.
Dans ce cas :
Lors de la souscription d’un emprunt :
Une association reconnue d’utilité publique peut renoncer à son statut à l’initiative de son conseil d’administration ou d’au moins un dixième de ses membres.
Cette décision doit être votée lors d’une assemblée générale extraordinaire (AGO), qui adopte une délibération en ce sens.
Ensuite, une demande officielle doit ensuite être adressée au Ministère de l’Intérieur, accompagnée des pièces justificatives.
Le Ministère examine alors le dossier en consultant les ministères concernés et en demandant l’avis du Conseil d’État.
Si la demande est jugée recevable, un décret d’abrogation est pris et publié au Journal officiel, mettant fin à la reconnaissance d’utilité publique de l’association. Celle-ci redevient alors une association loi 1901 simplement déclarée, perdant ainsi les avantages fiscaux et juridiques liés à son ancien statut.
Une association reconnue d’utilité publique peut perdre son statut. En effet, l’administration peut retirer cette reconnaissance par décret du Conseil d’État si l’association ne respecte plus ses engagements.
Cela peut être dû à des dysfonctionnements graves, comme :
Le statut d’association reconnue d’utilité publique est accordé par décret en Conseil d’État et publié au Journal officiel. Pour vérifier si une association bénéficie de cette reconnaissance, il est possible de consulter le Journal officiel des associations et fondations d’entreprise (JOAFE) ou de se renseigner directement auprès du Ministère de l’Intérieur. Certaines associations indiquent également ce statut sur leur site internet ou dans leurs documents officiels.
Toute modification des statuts d’une association reconnue d’utilité publique doit être approuvée par décret en Conseil d’État. L’association doit soumettre une demande officielle au Ministère de l’Intérieur, accompagnée des statuts modifiés et d’un procès-verbal de l’assemblée générale ayant voté ces changements. Une fois validée, la modification fait l’objet d’une publication au Journal officiel pour être officiellement reconnue.
La dissolution peut être volontaire ou imposée par l’administration en cas de manquements graves. Dans le cas d’une dissolution volontaire, l’assemblée générale extraordinaire doit voter cette décision et transmettre un dossier au ministère de l’Intérieur. Le Conseil d’État examine la demande avant qu’un décret de dissolution soit publié au Journal officiel. Les biens de l’association doivent être attribués conformément aux statuts ou à une entité poursuivant un objectif similaire.
Principales sources législatives et réglementaires :
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Léna Cazenave
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